Paysage de Chine

[Cochonfucius]

Si je navigue, c'est pour contempler les eaux.
Je m'assieds sur la rive et renvoie mon bateau,
Je vois sur le talus un canard qui somnole
Sous un arbre très vieux, parmi les herbes folles.

Quel jardinier nocturne a taillé les roseaux?
Un poisson étonné le demande aux oiseaux.
Si j'avais mieux appris quand j'étais à l'école,
Je dirais tout cela en charmantes paroles.

C'est un plaisir issu du plus lointain passé
Quand, formant de sa plume un vigoureux tracé,
Un poète offre au monde une peinture neuve;

Mais poète ne suis, rien qu'un flâneur oisif,
Et ne peux qu'évoquer, d'un passage cursif,
Ces ravissants abords d'un vénérable fleuve.

[Invité]

Mélancolie ...la lie dans l'attente ..
L'attente nous lie dans la mélancolie..

Je ne sais pas faire des sonnets figés
de cette nature morte déneigée ..

[JO]

"Ne te fie pas aux apparences, elles sont souvent trompeuses.
Ne t’intéresse pas à la richesse, elle disparaîtra.
Cherche quelqu’un qui te communique le rire
car il en suffit d'un pour que la plus triste journée
devienne meilleure: Cherche quelqu’un
qui fasse rire ton coeur."

Proverbe chinois

[JO]

j'aimerais tant avoir le don de faire rire les coeurs ...

[Invité]

Bonjour Jo-

Selon moi le rire de Cochonfucius est le plus beau du monde - tant il est perclu de douceur et de joie ...
Je vibre à entendre ce son, cher à mes ..oreilles !

[Cochonfucius]

Demain l'été sera là, vivons pour ce peu de bonheur que nous glanons au quotidien.

[ElBilqîs]

Chaque instant de bonheur est une pierre précieuse que nous devrions conserver toujours dans nos cœurs au lieu de nous focaliser sur les moments difficiles...
Qu'importent les jours et les saisons, si nous savons nous émerveiller tour à tour des flocons de neige qui décorent de mille cristaux nos fenêtres, des arbres qui se parent lentement de fleurs et de feuilles, des oiseaux qui nichent au creux des troncs et nous offrent, gratuitement, leurs trilles joyeux, des fruits rouges et brillants des cerisiers qui vont orner les oreilles des gamins , des couleurs de l'automne qui vibrent dans la fraîcheur du soir et dont jamais on ne se lasse...
Telles les glaneuses de Millet, recueillons chaque brin de bonheur au creux de nos coeurs

[Cochonfucius]

Un glaneur termine sa journée avec un seul épi de blé.

Il demande l'hospitalité dans une première ferme, où une poule lui mange son épi, tout ce qu'il avait en sa possession sur cette terre.

En dédommagement, il reçoit la poule en question, et le lendemain, va dormir dans un endroit où les moutons lui piétinent sa poule, tout ce qu'il avait en sa possession sur cette terre.

En dédommagement, il reçoit un agneau, et le lendemain, va dormir dans un endroit où la servante cuisine par erreur cet agneau pour les invités, tout ce qu'il avait en sa possession sur cette terre.

En dédommagement, il emporte la servante dans un grand sac, sur son épaule. Pendant qu'il boit à l'auberge, la servante, posée dans un coin, entend la voix de son oncle, qui la délivre discrètement et la remplace par un gros chien trouvé dans la rue.

Le glaneur va s'isoler dans un pâturage bien discret pour ouvrir son grand sac. Le chien se met à courir vers le village, et le glaneur à sa suite: "Jeannette! la Jeannette! Vous deviez me servir de dédommagement, a dit votre maître."


(D'après une légende bretonne.)

[Ling]

Si je navigue, c'est pour contempler les eaux.
Je m'assieds sur la rive et renvoie mon bateau,
Je vois sur le talus un canard qui somnole
Sous un arbre très vieux, parmi les herbes folles.

Quel jardinier nocturne a taillé les roseaux?
Un poisson étonné le demande aux oiseaux.
Si j'avais mieux appris quand j'étais à l'école,
Je dirais tout cela en charmantes paroles.

C'est un plaisir issu du plus lointain passé
Quand, formant de sa plume un vigoureux tracé,
Un poète offre au monde une peinture neuve;

Mais poète ne suis, rien qu'un flâneur oisif,
Et ne peux qu'évoquer, d'un passage cursif,
Ces ravissants abords d'un vénérable fleuve.

Ce sonnet est un Shan shui en vers.

[Cochonfucius]

Voir

http://paysdepoesie.wordpress.com/2014/01/26/contemplation/