Méditations Luc 24 : 13-36
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Méditations Luc 24 : 13-36
24.13 Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;
24.14 et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.
24.15Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux.
24.16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
24.17 Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?
24.18 L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci?
24.19 - Quoi? leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
24.20 Et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.
24.21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.
24.22 Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand matin au sépulcre
24.23 Et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.
24.24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.
24.25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!
24.26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?
24.27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
24.28 Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
24.29 Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
24.30 Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
24.31 Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.
24.32Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?
24.33 Se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés
24.34 Et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon.
24.35 Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le pain.
24.36 Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!
Et voici, ce même jour dit le texte…
Le jour où Jésus ressuscite et apparaît à Marie près du tombeau, le jour où la Vie vient de triompher… cet aujourd’hui du Salut, ce jour où la Vie fait une entrée triomphale dans la vie de certains, et voici ce même jour …la mort en éloigne d’autres.
Deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades
Il arrive que nos lieux de vie ne soient plus que des lieux de mort où ils nous est impossible de rester... Alors occupés à vouloir nous éloigner au plus vite du lieu de nos causes de tristesse, de chagrin, voir de désespoir, ou encore : du lieu de nos plus folles espérances passées, du lieu de tous nos plus profonds espoirs maintenant envolés, il arrive que nous marchions ensemble, et d’un même pas sur des chemins qui, sans le savoir, et de manière paradoxale nous éloignent au plus loin de la Vie pour aller à... Emmaüs… à la campagne dit Marc en 16 :14, autant dire : pour nous mettre au vert, et ainsi nous donner quelque chance d’échapper à la douleur des espoirs déçus.
Fuir, dormir et oublier, dans le sommeil et la léthargie, nos trop pleins de chagrin.
ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé… Pendant qu'ils parlaient et discutaient…
S’entretenir, parler, discuter… = entendre pour voir, entendre le bruit que fait sa peur et son chagrin, et peu à peu faire face à la réalité de son maintenant, ici, comme ça.
Revenir sans cesse sur les mêmes questions, les mêmes doutes :
"Quelques magistrats, alors que Jésus agonisait, s’étaient moqués : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu… "
"… pourquoi n’a-t-Il pas réussi à se sauver lui-même ? N’était-Il pas Celui qui a ressuscité Lazarre et le jeune fils de la veuve de Naïn… ?"
Ils s’entretenaient, parlaient et discutaient, et cela résonne comme une colère, comme une dispute, comme un combat…
Mais…
Jésus s’approcha et fit route avec eux !
Cette phrase est extraordinaire, merveilleuse ! Elle résonne dans mon cœur comme toutes les cloches de ma ville, et dans tous les clairs matins de Pâques vécu jusqu’à ce jour.
J’aime infiniment, douloureusement cette phrase !
Jésus s’approcha et fit route avec eux !
Jésus s’approcha : Il ne s’impose pas, il s’approche !
Il ne leur apparaît pas brutalement, il… s’approche…
Il entre dans leur monde de douleur avec une infinie douceur, et prend Sa place au milieu d’eux… comme l’un des leurs.
Et alors qu’Il est de loin Celui qui connaît le mieux ce qui s’est passé à Jérusalem, Il questionne.
De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?
Il ne manifeste aucune attitude supérieure, Il ne s’approche pas d’eux comme celui qui sait et qui fait taire pour enseigner, non, Il les rejoint, au propre comme au figuré : il fait route avec eux.
Quoi? Demande-t-il encore, lorsque les disciples font part de leur surprise devant son apparente ignorance quand aux récents événements, et ce faisant, Se place sur leur terrain, leur permettant ainsi de verbaliser de manière de plus en plus précise ce qu’ils ressentent :
Leur étonnement :
- Es-tu le seul qui…
- ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple… sous-entendus : comment un homme aussi puissant a-t-il pu en être réduit à mourir sur une croix ?
Leur colère :
- et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.
Leur peine, leur douleur :
- Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël…
Leurs doutes, et questions inexprimées :
- mais avec tout cela voici le troisième jour que ces choses se sont passées…
Leur frêle espoir :
- il est vrai que quelques femmes nous ont étonnés…
Rapidement noyé par leur profonde déception :
- … mais LUI ils ne l’ont pas vu…
...Comme si s'entretenir, parler, discuter entre eux deux seulement, n'avait eu pour résultat que celui de tourner en rond dans leur douleurs et questions...
Alors, et alors seulement, Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes…
Constatation, et non reproche, constatation qui m’apparaît dénuée de tout jugement et si empreinte d’amour, d’autorité, et de vérité qu’elle occultera immédiatement toute espèce d’opposition. Les deux disciples se taisent alors.
En cet instant et à leurs yeux, ils ont à faire à un inconnu ; il leur serait pourtant facile de se récrier, d’essayer de se justifier, or, ils ne disent rien, n’opposent aucun argument. Ils écoutent.
Ils écoutent avec chevillé au cœur un désir lancinant : … mais ils le pressèrent, en disant : reste avec nous car le soir approche, le jour est sur son déclin… Ils écoutent avec un besoin d’être rassurés, et de voir le voile noir qui recouvre leur cœur, s’envoler.
… Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin…
Comment dire mieux la peur de rester seuls avec la peur de la peur, et avec leur douleur, et leur chagrin.
Comment dire mieux également l’espoir qui renaît : ils le pressèrent… reste avec nous… = parle-nous encore… on croirait presque entendre : réchauffe-nous… car le soir approche… et ce soir qui approche ne fera qu’accentuer en nos âmes la nuit et le froid qui s’y sont installés depuis trois jours… le jour est sur son déclin… malgré toutes nos discussions, malgré tout ce dont nous avons débattus, nous n’avons pu empêcher nos cœurs de sombrer dans la nuit… reste… et fait reculer la nuit de nos âmes…
Et Il entra, pour rester avec eux.
Merveilleux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître…
Pour Marie il avait fallu qu’Il la rappelle à elle-même en l’appelant par son nom, il faudra, pour eux, qu’Il rompe le pain…
Pendant qu’Il était à table avec eux, il prit le pain ; et, après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna.
Deux gestes si riches en symboles …
… Il le rompit… et il le leur donna !
Rompre le pain et le donner… gestes simples, mais prépondérants, souverains.
Gestes particuliers, profonds, qui rassemblent, rassurent, incluent, et introduisent dans l’intimité.
Gestes éminemment personnels, gestes qui au moment précis où la nuit a remplacé le jour, consolent et apaisent, parce que c’est ainsi qu’est restaurée la loi de la relation parfaite : rompre le pain pour le partager, et ainsi dire sa volonté à ne pas garder pour soi seul ce qui est propre à la vie, et... leurs yeux s’ouvrirent dit l’Evangile !!
Ils le reconnaissent alors, mais LUI disparaît de devant eux.
Il n’était pas apparu brutalement, Il disparaît brutalement.
J’ai pensé alors…il suffit de reconnaître Jésus, il suffit de Le reconnaître, nul besoin de lui mettre la main dessus, nul besoin de Le retenir…
Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?
Bien sûr que leurs cœurs brûlaient au-dedans d’eux ! Dans le cas contraire, ils ne L’auraient pas quasiment suppliés de rester avec eux… mais ils ne savaient, sinon confusément, à quoi l’attribuer, et jamais au grand jamais, ils n’auraient osés consciemment se risquer à espérer à nouveau, pensais-je.
Qu’en est-il de moi ?
Je crois au soleil, même quand il ne brille pas.
Je crois en l’amour même quand il ne m’entoure pas.
Je crois en Dieu même quand il se tait.
Et ils se dirent l’un à l’autre…
L’homme peut quelque chose pour l’homme.
Quand je touche le plus profond du malheur, il y a quelque part sur la terre, un homme, une femme, un enfant, quelqu’un qui peut quelque chose pour moi. Il peut – à un moment où la vie s’en va de moi – me montrer le chemin de la vie, le chemin de ma vie.
…A moi de puiser à mes dernières forces pour le rencontrer.
Imala
24.14 et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.
24.15Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux.
24.16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
24.17 Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?
24.18 L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci?
24.19 - Quoi? leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
24.20 Et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.
24.21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.
24.22 Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand matin au sépulcre
24.23 Et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.
24.24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.
24.25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!
24.26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?
24.27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
24.28 Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
24.29 Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
24.30 Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
24.31 Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.
24.32Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?
24.33 Se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés
24.34 Et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon.
24.35 Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le pain.
24.36 Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!
Et voici, ce même jour dit le texte…
Le jour où Jésus ressuscite et apparaît à Marie près du tombeau, le jour où la Vie vient de triompher… cet aujourd’hui du Salut, ce jour où la Vie fait une entrée triomphale dans la vie de certains, et voici ce même jour …la mort en éloigne d’autres.
Deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades
Il arrive que nos lieux de vie ne soient plus que des lieux de mort où ils nous est impossible de rester... Alors occupés à vouloir nous éloigner au plus vite du lieu de nos causes de tristesse, de chagrin, voir de désespoir, ou encore : du lieu de nos plus folles espérances passées, du lieu de tous nos plus profonds espoirs maintenant envolés, il arrive que nous marchions ensemble, et d’un même pas sur des chemins qui, sans le savoir, et de manière paradoxale nous éloignent au plus loin de la Vie pour aller à... Emmaüs… à la campagne dit Marc en 16 :14, autant dire : pour nous mettre au vert, et ainsi nous donner quelque chance d’échapper à la douleur des espoirs déçus.
Fuir, dormir et oublier, dans le sommeil et la léthargie, nos trop pleins de chagrin.
ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé… Pendant qu'ils parlaient et discutaient…
S’entretenir, parler, discuter… = entendre pour voir, entendre le bruit que fait sa peur et son chagrin, et peu à peu faire face à la réalité de son maintenant, ici, comme ça.
Revenir sans cesse sur les mêmes questions, les mêmes doutes :
"Quelques magistrats, alors que Jésus agonisait, s’étaient moqués : Il a sauvé les autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu… "
"… pourquoi n’a-t-Il pas réussi à se sauver lui-même ? N’était-Il pas Celui qui a ressuscité Lazarre et le jeune fils de la veuve de Naïn… ?"
Ils s’entretenaient, parlaient et discutaient, et cela résonne comme une colère, comme une dispute, comme un combat…
Mais…
Jésus s’approcha et fit route avec eux !
Cette phrase est extraordinaire, merveilleuse ! Elle résonne dans mon cœur comme toutes les cloches de ma ville, et dans tous les clairs matins de Pâques vécu jusqu’à ce jour.
J’aime infiniment, douloureusement cette phrase !
Jésus s’approcha et fit route avec eux !
Jésus s’approcha : Il ne s’impose pas, il s’approche !
Il ne leur apparaît pas brutalement, il… s’approche…
Il entre dans leur monde de douleur avec une infinie douceur, et prend Sa place au milieu d’eux… comme l’un des leurs.
Et alors qu’Il est de loin Celui qui connaît le mieux ce qui s’est passé à Jérusalem, Il questionne.
De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?
Il ne manifeste aucune attitude supérieure, Il ne s’approche pas d’eux comme celui qui sait et qui fait taire pour enseigner, non, Il les rejoint, au propre comme au figuré : il fait route avec eux.
Quoi? Demande-t-il encore, lorsque les disciples font part de leur surprise devant son apparente ignorance quand aux récents événements, et ce faisant, Se place sur leur terrain, leur permettant ainsi de verbaliser de manière de plus en plus précise ce qu’ils ressentent :
Leur étonnement :
- Es-tu le seul qui…
- ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple… sous-entendus : comment un homme aussi puissant a-t-il pu en être réduit à mourir sur une croix ?
Leur colère :
- et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.
Leur peine, leur douleur :
- Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël…
Leurs doutes, et questions inexprimées :
- mais avec tout cela voici le troisième jour que ces choses se sont passées…
Leur frêle espoir :
- il est vrai que quelques femmes nous ont étonnés…
Rapidement noyé par leur profonde déception :
- … mais LUI ils ne l’ont pas vu…
...Comme si s'entretenir, parler, discuter entre eux deux seulement, n'avait eu pour résultat que celui de tourner en rond dans leur douleurs et questions...
Alors, et alors seulement, Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes…
Constatation, et non reproche, constatation qui m’apparaît dénuée de tout jugement et si empreinte d’amour, d’autorité, et de vérité qu’elle occultera immédiatement toute espèce d’opposition. Les deux disciples se taisent alors.
En cet instant et à leurs yeux, ils ont à faire à un inconnu ; il leur serait pourtant facile de se récrier, d’essayer de se justifier, or, ils ne disent rien, n’opposent aucun argument. Ils écoutent.
Ils écoutent avec chevillé au cœur un désir lancinant : … mais ils le pressèrent, en disant : reste avec nous car le soir approche, le jour est sur son déclin… Ils écoutent avec un besoin d’être rassurés, et de voir le voile noir qui recouvre leur cœur, s’envoler.
… Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin…
Comment dire mieux la peur de rester seuls avec la peur de la peur, et avec leur douleur, et leur chagrin.
Comment dire mieux également l’espoir qui renaît : ils le pressèrent… reste avec nous… = parle-nous encore… on croirait presque entendre : réchauffe-nous… car le soir approche… et ce soir qui approche ne fera qu’accentuer en nos âmes la nuit et le froid qui s’y sont installés depuis trois jours… le jour est sur son déclin… malgré toutes nos discussions, malgré tout ce dont nous avons débattus, nous n’avons pu empêcher nos cœurs de sombrer dans la nuit… reste… et fait reculer la nuit de nos âmes…
Et Il entra, pour rester avec eux.
Merveilleux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître…
Pour Marie il avait fallu qu’Il la rappelle à elle-même en l’appelant par son nom, il faudra, pour eux, qu’Il rompe le pain…
Pendant qu’Il était à table avec eux, il prit le pain ; et, après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna.
Deux gestes si riches en symboles …
… Il le rompit… et il le leur donna !
Rompre le pain et le donner… gestes simples, mais prépondérants, souverains.
Gestes particuliers, profonds, qui rassemblent, rassurent, incluent, et introduisent dans l’intimité.
Gestes éminemment personnels, gestes qui au moment précis où la nuit a remplacé le jour, consolent et apaisent, parce que c’est ainsi qu’est restaurée la loi de la relation parfaite : rompre le pain pour le partager, et ainsi dire sa volonté à ne pas garder pour soi seul ce qui est propre à la vie, et... leurs yeux s’ouvrirent dit l’Evangile !!
Ils le reconnaissent alors, mais LUI disparaît de devant eux.
Il n’était pas apparu brutalement, Il disparaît brutalement.
J’ai pensé alors…il suffit de reconnaître Jésus, il suffit de Le reconnaître, nul besoin de lui mettre la main dessus, nul besoin de Le retenir…
Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?
Bien sûr que leurs cœurs brûlaient au-dedans d’eux ! Dans le cas contraire, ils ne L’auraient pas quasiment suppliés de rester avec eux… mais ils ne savaient, sinon confusément, à quoi l’attribuer, et jamais au grand jamais, ils n’auraient osés consciemment se risquer à espérer à nouveau, pensais-je.
Qu’en est-il de moi ?
Je crois au soleil, même quand il ne brille pas.
Je crois en l’amour même quand il ne m’entoure pas.
Je crois en Dieu même quand il se tait.
Et ils se dirent l’un à l’autre…
L’homme peut quelque chose pour l’homme.
Quand je touche le plus profond du malheur, il y a quelque part sur la terre, un homme, une femme, un enfant, quelqu’un qui peut quelque chose pour moi. Il peut – à un moment où la vie s’en va de moi – me montrer le chemin de la vie, le chemin de ma vie.
…A moi de puiser à mes dernières forces pour le rencontrer.
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Méditations Luc 24 : 13-36
Imala, que te répondre ? J' interroge ton avatar et je m' interroge ...
en me récitant ces vers de Baudelaire :
Es-tu le fruit d'automne aux saveurs souveraines ?
Es-tu vase funèbre attendant quelques pleurs,
Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines,
Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs ?
Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques
Qui ne recèlent point de secrets précieux ;
Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !
Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence,
Pour réjouir un coeur qui fuit la vérité ?
Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ?
Masque ou décor, salut ! J'adore ta beauté.
en me récitant ces vers de Baudelaire :
Es-tu le fruit d'automne aux saveurs souveraines ?
Es-tu vase funèbre attendant quelques pleurs,
Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines,
Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs ?
Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques
Qui ne recèlent point de secrets précieux ;
Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !
Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence,
Pour réjouir un coeur qui fuit la vérité ?
Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ?
Masque ou décor, salut ! J'adore ta beauté.
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Méditations Luc 24 : 13-36
Une bonne étude d'un texte sacré, c'est comme une méditation, cela permet de voir au-delà de ce qui est écrit, mais combien connaissent cet exercice ?
_La plume- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 5987
Localisation : au sud du sud
Identité métaphysique : hérétique
Humeur : c'est selon avec qui
Date d'inscription : 17/07/2009
Re: Méditations Luc 24 : 13-36
j'apparente cela plutôt à une forme de prosélytisme moi...
_________________
- Méfie-toi du boeuf par devant, de la mule par derrière et du moine de tous les côtés.
Cervantes
Re: Méditations Luc 24 : 13-36
Bernard a écrit :
J' interroge ton avatar et je m' interroge ...
...Il a pendant longtemps symbolisé ma rebellion, mais aujourd'hui, je crois que tu as raison,il ne me représente plus vraiment, et il faudrait que je songe à le changer...
Beaux écrins sans joyaux, médaillons sans reliques,
Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux !
Plus vide...
Suis-je vide ? ...En tous les cas, il m'arrive souvent d'avoir peur de mourir sans avoir réussis vraiment ma naissance...
Merci pour ce poème de Baudelaire Bernard, il a le mérite de peser là où ça fait mal...
Masque ou décor...
Bientôt ni l'un, ni l'autre... Restera-t-il quelqu'un... quelque chose ?
Ombre, ou lumière ? De quel côté vais-je... tomber ?
Et quand, quand donc, entre elles, cesserais-je d'osciller ?
La plume a écrit :cela permet de voir au-delà de ce qui est écrit
Je m'y essaie, pour moi, pour mon bonheur, et lorsque je me risque à le partager, c'est juste parce que le bonheur trouvé là l'espace d'un petit moment s'étiole d'être tout seul...
Jippé a écrit :
j'apparente cela plutôt à une forme de prosélytisme moi...
Ça n'en est pas Jippé.
Posté dans cette rubrique, c'est juste le partage d'une mal-croyante à d'autres croyants.
Je ne m'attends jamais à ce qu'un incroyant ou un athée vienne lire ce que je poste ici, surtout lorsque est mentionné très clairement qu'il s'agit d'une méditation d'un texte biblique...
Imala
Imala- Maître du Relatif et de l'Absolu
- Nombre de messages : 1239
Localisation : Près des étoiles
Identité métaphysique : Gnostique
Humeur : Tranquille
Date d'inscription : 21/05/2008
Re: Méditations Luc 24 : 13-36
Imala, ne change surtout pas ton avatar ! Il est si beau et plein de poésie !
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
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