Vieillesse (poème d'espoir)

[Babylon5]

Voyez donc ce corps qui s'étiole
Sous les platanes de l'été
Fillette, adolescente folle
Courant dans les herbes de Mai.

Voyez ces lourds yeux embués,
Cerclés de noirs soucis, rougis,
Paupières bleuies, mal fardées.
Imaginez, neuve clarté

D'insouciance, au ciel emprunntée
Sans fard ni rides, sans cosmétiques,
Où tout regard voulait plonger :
Ces yeux maintenant nostalgiques

N'ont que la non-couleur du gris
De l'ennui, des lentes douleurs
Des années, des amours trahis,
Sans même pour rançon la peur.

Et pourtant la vieille sourit
Quand un enfant passe devant-elle,
S'il s'arrête elle s'extasie :
Est-ce un ange devant elle ?

Passants, apprenez de la vieille :
Assise dans le jour méchant,
Sans espoir, elle s'émerveille
Pour un rien ; un chien, un enfant.

Moi j'ai regardé ce visage,
Son sourire édenté, soudain
Si jeune. J'ai vu en cette image
Un signe au-delà des chagrins.

[Cochonfucius]

Je n'ose regarder mon corps
Qui plus n'est ce qu'il a été.
De l'intérieur, mal l'ai traité,
Sans raison pour tel désaccord.

Mes yeux n'ont jamais bien su voir;
Dès longtemps soulignés de poches,
Ils me sont un vivant reproche
Quand je me regarde au miroir.

Et s'est alourdi mon visage
Qui jadis fut si délicat;
Ne fais de tels changements cas,
Ma langue a gardé son langage.

[Babylon5]

Et moi ma langue se délite
Mangée par un désespoir fou
Joie, amour, sang de la vie me quittent
Pour un amour que j'ai cru doux.

Désormais trahie, délaissée
Aimée sans amour de retour
Aimant sans espoir d'être aimée
N'espérant plus rien de mes jours.

Je ne suis plus qu'un lourd fardeau,
N'espérant que les échappées
De nuits inertes, sans plus de mots,
Dans l'inconscience me plonger.

Corps et âmes sont intoxiqués,
Pâles chimiques subtsituts
Juqu'à ce que je sois clouée,
Nue, inconsciente et point aimue

De tristesse, d'abandon, perdue,
Perdue dans cette mer trop cruelle
Où parfois une forme ténue,
Vous accroche et vous interpelle :

Récif aux rochers bien tranchants
Ecume aux formes de sirènes
Qui vous rejette tout sanglant
Et gémissant sous tant de peine.

Je ne suis pas comme la vieille,
N'ayant jamais eu mon contant,
D'amour, de joies, de joues vermeilles
D'ancêtres vers moi se penchant.

[Babylon5]

Une belle, une énorme coquille à signaler, si un modérateur peut faire quelque-chose....

[quote="Babylon5"]Et moi ma langue se délite
Mangée par un désespoir fou
Joie, amour, sang de la vie me quittent
Pour un amour que j'ai cru doux.

Désormais trahie, délaissée
Aimée sans amour de retour
Aimant sans espoir d'être aimée
N'espérant plus rien de mes jours.

Je ne suis plus qu'un lourd fardeau,
N'espérant que les échappées
De nuits inertes, sans plus de mots,
Dans l'inconscience me plonger.

Corps et âmes sont intoxiqués,
Pâles chimiques subtsituts
Juqu'à ce que je sois clouée,
Nue, inconsciente et point aimue

De tristesse, d'abandon, perdue,
Perdue dans cette mer trop cruelle
Où parfois une forme ténue,
Vous accroche et vous interpelle :

Récif aux rochers bien tranchants
Ecume aux formes de sirènes
Qui vous rejette tout sanglant
Et gémissant sous tant de peine.

Je ne suis pas comme la vieille,
N'ayant jamais eu mon contant,
D'amour, de joies, de joues vermeilles

D' ancêtres vers moi se penchant.

[JO]

Quand on a été belle,
et, à 20 ans, qui ne l'est pas ?
C'est bien plus dur d'être vieille .
Sauf, si, pressentant le trépas,
Le corps laisse voir la lumière .

Le papillon de nuit
Ne voit pas la laideur de l'ampoule,
attiré par le halo qui luit,
comme ses congénères, en foule.

Moralité:

Quand on ne peut plus être belle moukère
Mieux vaut se convertir en réverbère !

[JO]

je précise que c'est de moi que je ris , de personne d'autre . Chacun vieillit comme il peut. Ce n'est jamais drôle, donc jamais risible . Nous connaissons tous et toutes, la nécessité de rendre les armes devant le temps qui passe et nous fait outrage .

[Cochonfucius]

Chacun vieillit comme il le peut,
En reine, en roi de ses souffrances;
Sa jeunesse on regrette un peu,
Ce qui grandit, c'est l'espérance.

[Magnus]

Coquille dé-coquillée, Baby.

[Babylon5]

Merci pour le dé-coquillage, Magnus. Pour un lapsus, c'en était un. Je sais pas pourquoi, mais l'image des grands-parents se pendant au-dessus de l'affreux nouveau né tellement il est moche me fait rigoler ce matin (c'est nerveux, j'crois bien!)

[Nailsmith]

je précise que c'est de moi que je ris , de personne d'autre . Chacun vieillit comme il peut. Ce n'est jamais drôle, donc jamais risible . Nous connaissons tous et toutes, la nécessité de rendre les armes devant le temps qui passe et nous fait outrage .

On commence à vieillir dans la trentaine. Le corps vieillit mais l'esprit ne vieillit pas. Il y a un fait commun entre le début de la vie et la fin. C'est la vulnérabilité devant notre société. Notre société, peut-être avec de bonnes intentions, met l'accent sur la santé "physique" mais néglige l'esprit de la personne, soit par ignorance ou géré par des personnes qui ne sont pas assez vieilles. J'ai 70 ans, avec les événements récents je me sens à part dans la société. on nous met à part pour éviter la maladie "physique" et on néglige le mental.

[Nuage]

Nailsmith, y aurait t-il quelque chose à laquelle tu penserais qui pourrait être faite ?

[Nailsmith]

Nailsmith, y aurait t-il quelque chose à laquelle tu penserais qui pourrait être faite ?

Je ne sais pas, peut être un problème inhérent de notre société.
Le problème de la vieillesse en citant Oscar Wilde: « Le dramatique de la vieillesse, ce n’est pas qu’on se fait vieux, c’est qu’on reste jeune »
Il faudrait peut être que la jeunesse comprenne la dramatique de la vieillesse.

[Magnus]

Il faudrait peut être que la jeunesse comprenne la dramatique de la vieillesse.

Il faudrait qu'elle soit un peu plus éduquée dans ce sens.

[Nuage]

Nailsmith, y aurait t-il quelque chose à laquelle tu penserais qui pourrait être faite ?

Je ne sais pas, peut être un problème inhérent de notre société.
Le problème de la vieillesse en citant Oscar Wilde: « Le dramatique de la vieillesse, ce n’est pas qu’on se fait vieux, c’est qu’on reste jeune »
Il faudrait peut être que la jeunesse comprenne la dramatique de la vieillesse.

Ce que je m'aperçois, c'est qu'il n'y a plus ce rapport entre les jeunes ou moins jeunes et les vieux, comme on pouvait peut-être l'avoir il y a très longtemps dans les villages où tout le monde était ensemble.

Et personnellement la première fois que j'ai entendu une personne d'un certain âge dire qu'on restait jeune dans sa tête en vieillissant, est bien c'était sur le forum, c'était Gaston.

Dans ma vie, je n'avais jamais entendu dire cela par quelqu'un. Le seul truc que j'entendais à longueur de temps de la part des personnes plus âgées ou vieillissante, c'était : "moi de mon temps on ne se serait pas comporté comme ça et patati et patata ... et on n'avait pas toutes les choses que vous aviez ... et patati et patata ". Ca ne donne pas envie .... Et franchement, je n'ai jamais eu ce tissage de liens que l'on peut avoir avoir avec un grand-parent, et qui nous apporte.
J'aurais bien voulu trouver une autre personne âgée ou autre pour pouvoir échanger, étant enfant, mais les personnes âgées, je ne sais pas où elles étaient .... et il n'y en a pas eu une sur ma route,  ou elle et moi on aurait pu s'apporter .... (enfant/personne âgée).

A présent, il y a quelques années, oui je l'ai entendu de la bouche de mon père quand ils se le disaient avec un ami ou des amis en rigolant. Mais c'est tout.
Ma mère elle a mal vieillie ces dernières années et particulièrement depuis l'année dernière. Mon père décline aussi à une vitesse et particularités différentes. Après .... le rapport avec ses parents, c'est propre à chacun ...
Alors, je pense qu'il faudrait intervenir d'une autre manière .... pour faire comprendre, peut-être leur dire aux moins vieux, ce que vous avez dans le coeur, ce qu'il vous manque ....

[Nailsmith]

C'est vrai Nuage que les vieux nostalgiques sont moins intéressants à communiquer. Il faut que les communications se fassent dans les deux sens. Mais il y a de l'espoir. Avant les échanges se faisaient entre une génération, c'est à dire la relation parent enfant. Maintenant il y a la relation parent enfant et petit-enfant. Personnellement je suis aussi espiègle que mes petit enfants. Les relations sont plus affectives que j'ai reçu de mes grand parents qui étaient plus nostalgiques de leur vécu que d'une relation affective avec le présent et l'avenir.

[Nailsmith]

Je suis entrain de lire son dernier livre "Un café avec Marie" de Serge Bouchard, un anthropologue de formation qui écrivait tous les jour un article à Radio Canada. Son épouse l'a quitté l'an passé et lui est décédé cette année. Voici un extrait du prologue, extrait qui me reviendra quand la santé commencera à me quitter:
"Car nul n'empêche le futur de broyer le présent pour nourrir le passé. Ce passage fait un petit bruit, le tic-tac du temps, le coup de l'horloge. Ce coup est en vérité un coup de poing , nous sentons d'instinct que la situation nous échappe, que ce moment béni, cet état de grâce, cette matinée parfaite, s'en sont allés dans un passé que nul n'a jamais rattrapé. Le présent de demain ne sera pas le présent d'hier. La nuit efface tout. La nuit est propice aux plus froides angoisses, dans le noir on voit si bien le futur qu'il nous arrive de voir notre passé. On passe et repasse la bobine, on rumine. Ce cinéma nocturne est généralement mauvais pour la santé."