Projection

[Geveil]

Je viens de voir " Douze homme en colère". Il est évident que le plus acharné à la condamnation à mort d'un jeune délinquant projette sur ce jeune la haine qu'il éprouve contre son fils.

Et vous, quelles projections faites-vous ?

[Magnus]

Cette homme ne se rendait pas compte qu'il faisait une projection. Les 11 autres non plus, d'ailleurs. Ce n'est qu'au bout de deux heures que son discours l'a trahi et que quelqu'un a su le lui faire remarquer.

Donc, comment répondre à ta question ?

[Geveil]

That is the question.
C'est du cinéma, ou du théâtre, mais dans la réalité, je ne suis pas sûr qu'un tel homme aurait pris conscience de sa projection.
Il en est de même sur ce forum, par exemple, lorsqu'un forumeur en accuse un autre de mensonge, ou d'imbécilité, etc.

[Magnus]

Condamnation de quelqu'un en particulier par projection de la haine que nous pourrions avoir de son idéologie ou de son identité métaphysique ?

[Geveil]

Nooon ! Ce n'est pas cela, une projection, d'ailleurs, je me demande si mon exemple est bien choisi.
La projection consiste à suspecter autrui des ses propres défauts, par exemple le menteur croît que tout le monde ment, le voleur que tout le monde vole, le coléreux que tout le monde est au bord de la colère, l'amoureux que tout le monde il est beau , il est gentil, l'imbécile dit que les autres ne comprennent rien à ce qu'il dit et le croyant............ traite les athées de croyants

[Magnus]

Alors, le gars de la pièce, il faisait une projection, un transfert, une identification, ou quoi ? Faudrait se mettre d'accord.

Par contre, ce qui est juste, c'est que ce film est une projection sur les écrans de France2.

[Geveil]

Euhhhhh !!!! Un transfert, je crois.

[Magnus]

Transfert : Report de sentiments favorables ou hostiles.
Y'a un psy dans l'avion. Jipé, t'en dis quoi ?

[Geveil]

N'appelle surtout pas Jipé à l'aide, il risque de faire une projection !

Bon, je vais me coucher, bonne nuit.

[Magnus]

N'appelle surtout pas Jipé à l'aide, il risque de faire une projection !

A moins qu'il fasse un contre-transfert ?

[Leleu]

Gereve dit :

La projection consiste à suspecter autrui des ses propres défauts, par exemple le menteur croît que tout le monde ment, le voleur que tout le monde vole, le coléreux que tout le monde est au bord de la colère, l'amoureux que tout le monde il est beau , il est gentil, l'imbécile dit que les autres ne comprennent rien à ce qu'il dit et le croyant............ traite les athées de croyants

Mais tout cela est vrai, ce n’est pas de la projection mais de la lucidité. Nous sommes tous comme tout le monde, c’est la répartition des ingrédients qui varie ! Quel orgueil de se croire unique alors que nous sommes tous semblables. Projection d’ego peut-être ?

[JO]

Je crois que la projection révèle ce que Freud appelle "l'ombre", ce que nous ne voyons pas de nous-mêmes et que nous haïssons en nous , en tant que possible ternissement de l'image idéale du moi .
Exemple :
"Je ne suis pas voleur, mais je ne supporte pas l'idée de sembler l'être, alors je traque chez autrui la tache insupportable ."

[Invité]

Et vous, quelles projections faites-vous ?

je me pose la question chaque fois que je me remarque une réaction émotionnelle disproportionnée à l'événement déclencheur, ou que j'ai tendance à "juger" quelqu'un: c'est devenu un automatisme, mais comme dit Magnus, il faut d'abord être conscient de cette réaction. Ensuite ne pas pousser le bouchon: ce ne sont pas toujours des projections, et il y a des tas d'autres causes.

[JO]

C'est un bon repère, en effet .Enfin, j'ai le même . On juge en fonction de ce qu'on est .

[Geveil]

Oui, ça va même très loin, car selon mon épouse, qui a fait de la psy dans le cadre de son travail d'assistante maternelle, les tueurs sont en fait des humains qui se détestent et quand ils tuent, ce sont eux-mêmes qu'ils tuent symboliquement. Malheureusement pour la victime, ce n'est pas symbolique.

[Jipé]

On projette sur l'autre ce qu'inconsciemment on n'aime pas chez soi, c'est le reproche par exemple que l'on se dénie mais que l'on fait ressortir par le biais d'une tierce personne.
Il y a dans la projection un mécanisme de défense d'une part ( on ne veux pas parler de soi) et une volonté de faire ressortir "le problème" d'autre part (désir de le résoudre inconsciemment ou pas) .

[Geveil]

On projette sur l'autre ce qu'inconsciemment on n'aime pas chez soi,

Voilà, c'est bien dit.
Mais il y a des tas de choses que je n'aime pas en moi, et je n'arrive pas à voir ce que je projette.

[Jipé]

Gerève:

Mais il y a des tas de choses que je n'aime pas en moi, et je n'arrive pas à voir ce que je projette.

Ah?! pourtant...mais un peu comme tout un chacun, on ne voit que ce que l'on veut/peut voir.
Tu as donc un bon mécanisme de défense pour te protéger de ce qui pourrait te mettre trop mal à l'aise, peut-être une forme de déni , va savoir...

[Geveil]

Pour ce qui est de me mettre mal à l'aise, je sais faire, en particulier le matin, toutes les conneries que j'ai pu faire me remontent au souvenir, donc mon mécanisme de défense n'est pas si bon que ça.
Et toi, que projettes-tu? Par exemple ta colère envers les curetons, à quelle partie de toi correspond-elle?

[JO]

Le sens moral me faisant défaut, je ne saurais dire ce que je "me" reproche. Non que je me trouve sans défaut, mais je fais avec ma nature humaine et celle d'autrui .
Cherchons : je n'aime pas les hypocrites. "que votre oui soit oui, et votre non soit non"...et je suis incapable, moi, d'avoir cette fermeté de décision, ce qui me fait souvent taxer de "jésuitisme". En fait, j'ai une indifférence congénitale au bien/mal, je n'arrive pas à en décider.Trait de caractère que je déteste mais je ne crois pas avoir tendance à le projeter . Je serais plutôt d'une crédulité naïve : on me roule comme on veut .

[Invité]

Gereve dit :

La projection consiste à suspecter autrui des ses propres défauts, par exemple le menteur croît que tout le monde ment, le voleur que tout le monde vole, le coléreux que tout le monde est au bord de la colère, l'amoureux que tout le monde il est beau , il est gentil, l'imbécile dit que les autres ne comprennent rien à ce qu'il dit et le croyant............ traite les athées de croyants

Mais tout cela est vrai, ce n’est pas de la projection mais de la lucidité. Nous sommes tous comme tout le monde, c’est la répartition des ingrédients qui varie ! Quel orgueil de se croire unique alors que nous sommes tous semblables. Projection d’ego peut-être ?

Mais, non, Leleu, cette unicité est indispensable!
Gereve est unique, leleu est unique
JE suis unique (d'ailleurs, mon Ange me le rappelle sans cesse) et c'est heureux... car deux comme moi, ce serait invivable!

[Jipé]

Gereve:

Pour ce qui est de me mettre mal à l'aise, je sais faire, en particulier le matin, toutes les conneries que j'ai pu faire me remontent au souvenir, donc mon mécanisme de défense n'est pas si bon que ça.

Ce n'est pas de faire une "connerie" qui est très grave (enfin, ça dépend...), ce qui est important c'est de ne pas la reproduire :)
Or pour ne pas reproduire il faut d'une part identifier la "connerie", savoir pourquoi on l'a faite et ensuite vouloir se corriger.

Et toi, que projettes-tu? Par exemple ta colère envers les curetons, à quelle partie de toi correspond-elle?

Pour le moment, on ne parle pas de moi

[Geveil]

Bon, alors j'arrête de parler de moi

[_nawel]

Dans les rapports humains, et la plupart du temps c'est le cas, certains projettent leur souffrance sur, en généralité, une autre personne, communément appelée "souffre douleur".

Le lien qui unit les deux personnes est souvent affectif, et il y a une rapport de soumission de celui qui souffre en lieu et place de celui qui souffre aussi d'une autre façon et qui tyrannise , dont les causes sont souvent liées à son rapport avec les autres, avec un vécu, à une enfance mal vécue etc... des facteurs extérieurs qui ont altéré l'humeur du" flageleur" en défaveur du flagellé.

C'est un cas de conscience pour la "victime" qui connait la situation et qui accepte malgré tout d'être ainsi traitée pour deux raisons, la première car le lien est affectif, d'autre part connaissant, si elle la connait en tout, ladite situation, elle a conscience de la souffrance de son partenaire et ne l'accuse pas, le laisse agir, et souffre en silence.

Projeter ainsi sur l'autre c'est se décharger et prendre le pouvoir et se rassurer.

La véritable victime serait donc au bout de l'échelle la dernière personne, le souffre douleur.

[stana]

Nooon ! Ce n'est pas cela,  une projection, d'ailleurs, je me demande si mon exemple est bien choisi.
La projection consiste à suspecter autrui des ses propres défauts, par exemple le menteur croît que tout le monde ment, le voleur que tout le monde vole, le coléreux que tout le monde est au bord de la colère, l'amoureux que tout le monde il est beau , il est gentil, l'imbécile dit que les autres ne comprennent rien à ce qu'il dit et le croyant............  traite les athées de croyants  

Voilà un sujet très interressant-et dire que je ne l'avais encore repèré

La projection vient fréquemment d'un défaut-ou de ce qu'on considère comme tel, par éducation, étique personnelle ou autre, c'est tout relatif-que l'ona, ne serait-ce-que tout au fond de nous, et même inconsciemment:
Par exemple, il n'y a pas de plus farouches homophobes que les homosexuels refoulés, honteux; c'est à eux que s'adresse leur haine, leurs paroles fieleuses, voire même leurs violences...
Les exemples ne manquent pas, mais comme il est question d'exemples plus personnels, voici voilà:

Le fameux complexe d'Œdipe, enfin selon une psy que j'ai eu: la plupart des hommes que j'ai vraiment aimé/que j'aime étaient beaucoup plus âgés que moi, et j'apprècie en effet le côté protecteur, guide, la force tranquille chez un homme, le côté paternel oui. Je pense que c'est dû au fait que mon père a toujours davantage été "un papa" qu'un père à proprement parlé pour moi, et ça m'a manqué. Ceux que j'ai aimés ont aussi plus ou moins joué ce rôle.

Je deteste le chanteur Brassens XD non en raison de ses chansons aux mélodies à la fois simples et subtiles et des textes riches et poétiques qui font partie de notre patrimoine, et que j'apprècie interprètés par d'autres musiciens, chanteurs(euses), mais le chanteur lui-même. C'est irrationnel, c'est injuste, c'est tout ce qu'on veut, mais quant j'entends Brassns, j'ai un mouvement de répulsion, vraiment je n'aime pas sa tête XD je sais que ça remonte à ma prime jeunesse, quant je suis tombée amoureuse d'un homme qui ètait comme qui dirait le sosie de Brassens, et qui m'a fait beaucoup de mal (je n'exagère pas: on lui a demandé plusieurs fois s'il ètait de la famille de Brassens, et il lui est arrivé de faire des imitations); il y a plus de 20 ans que cette aversion est là lol

J'ai, depuis quelques temps, une répulsion à fleur de peau envers les personnes qui s'enivrent et ont de mauvais comportements, ou même des comportements stupides-surtout lorsque c'est stupide d'ailleurs. Je sais bien pourquoi, en plus: c'est le portrait de ce que j'ètais quant je buvais que je vois à travers eux, et cette image me révulse; ça s'adresse donc bien à moi-même.

Il y a aussi eu toutes les fois où j'ai nié ce que j'èprouvais envers tel ou tel homme, ce qui provoquait en moi des réactions de colère, de dévalorisation apparente de la personne-ce qui n'a jamais trompé mes vrais amis, tans je suis expressive ce sont mes vraies réactions que je détestais, donc l'agressivité était dirigée vers moi.

Lorsque je me sentais attirée par l'ésotérisme, les croyances alternatives...alors que ma morale d'alors me faisait lutter contre cette tendance innée, j'avais une haine apparente envers elle pareil pour l'agressivité^^

Bien sûr, il y a eu aussi plusieurs fois l'"amour" envers tel ou tel artiste, qui ressemble, niveau émotion et intensité, à l'amour tout court au point que la confusion est fréquente, mais il y a bien longtemps que je sais qu'à chaque fois, il s'est agis-s'agit -de projections, lorsque l'artiste, physiquement, intellectuellement, à travers son œuvre...correspond à mon idéal masculin jusqu'à un certain point, et qu'il y a aussi une part de narcissisme: c'est une part de nous-même qu'on retrouve dans le personnage public, son œuvre etc rien n'est plus courant.