Conversation matinale
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Conversation matinale
Ô rage ô desespoir ô vieillesse ennemi, ouais bon faut pas pousser quand même
Conversation matinale à l'aube de la vieillesse
Holà mon ami, que faites-vous donc, seul sur ce banc si tôt dans ce frais matin avec ce béât sourire aux lèvres ?.
Ah mon bon, vous voici, comme vous pouvez le voir je réchauffe mes vieux os aux rayons du soleil levant.
Je vois surtout mon ami, que vous souriez aux anges, auriez-vous encore une fois de plus fait ce rêve qui vous met tout en émoi ?
D'abord mon bon, prenez place près de moi et, oui je vous avoue que c'est pour moi, doux souvenir et aussi doux tourment.
Allons, allons, racontez-moi, est-ce toujours le même ?
Bien sur il ne saurait en être autrement mon bon.
Racontez je suis tout ouïe .
Cela fait tant et tant de fois que je vous le conte, n'êtes-vous point lassé ?
Oh non, car, à chaque fois votre voix ne tremble plus, et dans vos yeux je retrouve cette flamme qui animait notre jeunesse et, croyez-moi cela m'est doux comme miel sur tranche de bon pain blanc.
Que vous avez raison mon bon, que ne suis-je jeune, je pourrais alors monter un fougueux destrier, l'enlever, l'emmener très loin, l'aimer et......
Mais je ne suis plus que vieille baderne et, les perles des années bien que belles, se comptent par dizaines sur le collier de ma vie.
Cessez donc de geindre, nous avons âge pareil et, racontez que diable racontez.
Soit.
Comme à chaque fois, nous sommes allongés côte à côte tous deux en habits, autour de nous ce n'est qu'a foison de fleurs en beauté, gazouillis d'oiseaux, herbes tendres et odorantes.
Sa tête repose sur mon épaule, comme elle est belle, confiante dans son sommeil.
Ses cheveux encadrent son doux visage .
Je me penche sur elle l'admirant, tel Mars devant Vénus, Tristan devant Yseult .
Je dépose un chaste baiser sur son front délicat, elle s'éveille, ouvre les yeux, ah, ce regard j'y plonge je m'y noie avec délices.
Elle me sourit et, le ciel s'illumine, même les oiseaux se taisent pour me laisser profiter seul de cet instant magique.
A son tour elle dépose un tout aussi chaste baiser sur mes lèvres.
Et pan, morbleu, ventre dieu, je me réveille.
Ah mon ami, que n'ai-je miroir en ce moment, vous voici tout ragaillardi, prêt à vaincre mers et montagnes, virevoltant comme oriflamme par grand vent.
Moquez-vous donc !
Loin de moi une telle pensée.
Mais depuis si longtemps que vous me faites confiance, en me racontant ce bel instant, j'ignore toujours le nom de cette jouvencelle qui vous met le sang comme eau qui bout.
Je n'ose vous le dire.
Et pourquoi donc, ne suis-je en tout point votre ami ?
J'ai espoir que vous avez encore en mémoire toutes nos fredaines ?
Nos genoux n'ont-ils point fléchis devant nombre de jeunes et jolies donzelles, et parfois aussi moins jeunes ?
Nos lèvres n'ont-elles pas prononcés maints et maints discours souvent menteurs pour arriver à nos fins ?
Nos mains n'ont-elles point caressés seins fermes et croupes pareilles ?
Vous avez raison, je suis une vieille bête, cette jouvencelle porte un si doux prénom et le prononcer me comble de tant d'aises.
A la fin allez-vous me le dire, vous me mettez au supplice .
Vous ferais-je tirer la langue mon bon ?
Dois-je me fâcher ?
Et de ce pas vous laisser là ?
Que nenni mon bon que nenni, elle répond au doux prénom de Virginie.
Ah, tout de même, je saurais ainsi quand je vous verrez les yeux brillants vers qui se tournent vos pensées.
Chastes, très chastes mes pensées.
Mais, dites-moi mon bon n'est-ce point la cloche qui annonce le petit déjeuner que j'entends ?
Si fait mon ami si fait.
Alors allons mon bon, aidez moi à me lever, appuyons nos antiques carcasses sur nos cannes, et allons de nos pas hésitants au son de cette cloche qui nous donne cette fichue heure.
De quelle heure voulez-vous donc parler mon ami?
L'heure de vieillir mon bon, l'heure de vieillir.
Ozan
juin2006
Conversation matinale à l'aube de la vieillesse
Holà mon ami, que faites-vous donc, seul sur ce banc si tôt dans ce frais matin avec ce béât sourire aux lèvres ?.
Ah mon bon, vous voici, comme vous pouvez le voir je réchauffe mes vieux os aux rayons du soleil levant.
Je vois surtout mon ami, que vous souriez aux anges, auriez-vous encore une fois de plus fait ce rêve qui vous met tout en émoi ?
D'abord mon bon, prenez place près de moi et, oui je vous avoue que c'est pour moi, doux souvenir et aussi doux tourment.
Allons, allons, racontez-moi, est-ce toujours le même ?
Bien sur il ne saurait en être autrement mon bon.
Racontez je suis tout ouïe .
Cela fait tant et tant de fois que je vous le conte, n'êtes-vous point lassé ?
Oh non, car, à chaque fois votre voix ne tremble plus, et dans vos yeux je retrouve cette flamme qui animait notre jeunesse et, croyez-moi cela m'est doux comme miel sur tranche de bon pain blanc.
Que vous avez raison mon bon, que ne suis-je jeune, je pourrais alors monter un fougueux destrier, l'enlever, l'emmener très loin, l'aimer et......
Mais je ne suis plus que vieille baderne et, les perles des années bien que belles, se comptent par dizaines sur le collier de ma vie.
Cessez donc de geindre, nous avons âge pareil et, racontez que diable racontez.
Soit.
Comme à chaque fois, nous sommes allongés côte à côte tous deux en habits, autour de nous ce n'est qu'a foison de fleurs en beauté, gazouillis d'oiseaux, herbes tendres et odorantes.
Sa tête repose sur mon épaule, comme elle est belle, confiante dans son sommeil.
Ses cheveux encadrent son doux visage .
Je me penche sur elle l'admirant, tel Mars devant Vénus, Tristan devant Yseult .
Je dépose un chaste baiser sur son front délicat, elle s'éveille, ouvre les yeux, ah, ce regard j'y plonge je m'y noie avec délices.
Elle me sourit et, le ciel s'illumine, même les oiseaux se taisent pour me laisser profiter seul de cet instant magique.
A son tour elle dépose un tout aussi chaste baiser sur mes lèvres.
Et pan, morbleu, ventre dieu, je me réveille.
Ah mon ami, que n'ai-je miroir en ce moment, vous voici tout ragaillardi, prêt à vaincre mers et montagnes, virevoltant comme oriflamme par grand vent.
Moquez-vous donc !
Loin de moi une telle pensée.
Mais depuis si longtemps que vous me faites confiance, en me racontant ce bel instant, j'ignore toujours le nom de cette jouvencelle qui vous met le sang comme eau qui bout.
Je n'ose vous le dire.
Et pourquoi donc, ne suis-je en tout point votre ami ?
J'ai espoir que vous avez encore en mémoire toutes nos fredaines ?
Nos genoux n'ont-ils point fléchis devant nombre de jeunes et jolies donzelles, et parfois aussi moins jeunes ?
Nos lèvres n'ont-elles pas prononcés maints et maints discours souvent menteurs pour arriver à nos fins ?
Nos mains n'ont-elles point caressés seins fermes et croupes pareilles ?
Vous avez raison, je suis une vieille bête, cette jouvencelle porte un si doux prénom et le prononcer me comble de tant d'aises.
A la fin allez-vous me le dire, vous me mettez au supplice .
Vous ferais-je tirer la langue mon bon ?
Dois-je me fâcher ?
Et de ce pas vous laisser là ?
Que nenni mon bon que nenni, elle répond au doux prénom de Virginie.
Ah, tout de même, je saurais ainsi quand je vous verrez les yeux brillants vers qui se tournent vos pensées.
Chastes, très chastes mes pensées.
Mais, dites-moi mon bon n'est-ce point la cloche qui annonce le petit déjeuner que j'entends ?
Si fait mon ami si fait.
Alors allons mon bon, aidez moi à me lever, appuyons nos antiques carcasses sur nos cannes, et allons de nos pas hésitants au son de cette cloche qui nous donne cette fichue heure.
De quelle heure voulez-vous donc parler mon ami?
L'heure de vieillir mon bon, l'heure de vieillir.
Ozan
juin2006
Ozan- Maître du Temps
- Nombre de messages : 907
Localisation : France , Nord
Identité métaphysique : musulman
Humeur : tranquille
Date d'inscription : 16/02/2009
Re: Conversation matinale
Ce vieux a le désir en oriflamme
c'est bon signe
Si j'étais un cygnal de printemps
je dirais que c'est bon cygne
et blanc par-dessus le marché
Non pas blanc comme sa chevelure sénescente
mais comme la page vierge qu'il lui reste encor
malgré tout
à écrire
c'est bon signe
Si j'étais un cygnal de printemps
je dirais que c'est bon cygne
et blanc par-dessus le marché
Non pas blanc comme sa chevelure sénescente
mais comme la page vierge qu'il lui reste encor
malgré tout
à écrire
Invité- Invité
Re: Conversation matinale
Très joli, Ozan, très poétique ! Je n ' en suis pas encore là !...
Les hommes resteront concupiscents jusqu' au bout du chemin, même avec canne et rhumatismes . Le rêve couvre la triste réalité...
Une Virginie bien tendre et toute douce, qui ne te dit pas au milieu de la nuit, alors que tu gazouilles au milieu des fleurs : " Tu ronfles ! "
Adieu le rêve et Virginie...
Les hommes resteront concupiscents jusqu' au bout du chemin, même avec canne et rhumatismes . Le rêve couvre la triste réalité...
Une Virginie bien tendre et toute douce, qui ne te dit pas au milieu de la nuit, alors que tu gazouilles au milieu des fleurs : " Tu ronfles ! "
Adieu le rêve et Virginie...
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Conversation matinale
j'aime beaucoup ce style très spontané !
et aussi la réflexion de Bernard :ptdr: quelle plaie, ce ronflement ! De combien de tendresse délicieuses il nous prive ! Ca devrait être pris au sérieux comme catastrophe naturelle.
Tendrement enveloppé de ses bas aimants, sentant son souffle chaud si proche, presque dans mon oreille, je me coule dans un sommeil exquis, comme dans une barque qui glisse dans un paysage paradisiaque, puis soudain, un ronflement horrible ! Le ciel se déchire, je reviens brusqement sur terre, toute étourdie.
Allez, les poètes, essayez d'exprimer cela avec de jolis mots ! :flower:
Invité- Invité
Re: Conversation matinale
Leela, je précise que je ne ronfle pas !
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Conversation matinale
voyons... par exemple...
Leela, je précise que je ne ronfle pas!
tout au plus, je ronronne
pendant que tu marmonnes
Que je te gonfle...ou pas!
leela, imagine, je te supporte moi!
pendant que tu te tournes
et que tu te détournes
avec un air narquois!
C'est toi, je le souligne
Qui raconte ta vie
Dans cet étrange patois
que je ne comprends pas
Mon ronflement te gêne?
Faut bien que je respire
Viens, ma belle hétaïre,
C'est le chant des sirènes!
non, je ne ronfle pas
je ronronne, n'est-ce pas?
Leela, je précise que je ne ronfle pas!
tout au plus, je ronronne
pendant que tu marmonnes
Que je te gonfle...ou pas!
leela, imagine, je te supporte moi!
pendant que tu te tournes
et que tu te détournes
avec un air narquois!
C'est toi, je le souligne
Qui raconte ta vie
Dans cet étrange patois
que je ne comprends pas
Mon ronflement te gêne?
Faut bien que je respire
Viens, ma belle hétaïre,
C'est le chant des sirènes!
non, je ne ronfle pas
je ronronne, n'est-ce pas?
Invité- Invité
Re: Conversation matinale
:ptdr: tu fais du recrutement pour l'ami Bernard, Myrrha ?
Comment as-tu deviné qu'il m'arrive de parler en dormant ?
Comment as-tu deviné qu'il m'arrive de parler en dormant ?
Invité- Invité
Re: Conversation matinale
Joli, Myrrha !
bernard1933- Aka Tpat
- Nombre de messages : 10079
Localisation : Dijon
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : serein
Date d'inscription : 23/03/2008
Re: Conversation matinale
c'est que tu m'inspires!
Ces quelques vers "de mirliton" sont tout à fait sans prétention.
J'aime jouer avec les mots, surtout quand je lutte contre la déprime!
C'est un moyen pour moi d'oublier de me regarder le nombril et de me raccrocher à ce sourire que tout le monde voudrait ne pas voir disparaître de mon visage! :D
Ces quelques vers "de mirliton" sont tout à fait sans prétention.
J'aime jouer avec les mots, surtout quand je lutte contre la déprime!
C'est un moyen pour moi d'oublier de me regarder le nombril et de me raccrocher à ce sourire que tout le monde voudrait ne pas voir disparaître de mon visage! :D
Invité- Invité
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