Nourriture et famine...

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Message par Imala Mar 9 Déc 2008 - 16:26

Méditation de II Rois 4 :38-44

4.38
Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur : Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.
4.39
L'un d'eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes; il trouva de la vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son vêtement. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans le pot où était le potage, car on ne les connaissait pas.
4.40
On servit à manger à ces hommes; mais dès qu'ils eurent mangé du potage, ils s’écrièrent : La mort est dans le pot, homme de Dieu ! Et ils ne purent manger.
4.41
Élisée dit : Prenez de la farine. Il en jeta dans le pot, et dit : Sers à ces gens, et qu'ils mangent. Et il n'y avait plus rien de mauvais dans le pot.
4.42
Un homme arriva de Baal Schalischa. Il apporta du pain des prémices à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et des épis nouveaux dans son sac. Élisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils mangent.
4.43
Son serviteur répondit : Comment pourrais-je en donner à cent personnes ? Mais Élisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils mangent; car ainsi parle l’Éternel : On mangera, et on en aura de reste.
4.44
Il mit alors les pains devant eux; et ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l'Éternel.
Traduction Segond

Elisée = Dieu a aidé !

… Cette pensée en lisant les premiers chapitres de II Rois :
- certaine faims creusent plus que d’autres : ailleurs et autrement… mais heureusement : Dieu aide !

II Rois 2 :1 Elisée sort de Guilgal avec Elie… lorsqu’il y revient, seul, II Rois 4 :38, on ne sait combien de temps ont passé, mais la famine est à nouveau dans le pays…
Comme si le départ d’Elie avait emporté avec lui ce qui retenait la famine restée, elle, comme embusquée…

4.38
Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur : Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.



Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays

Pourquoi « et » ? « Et il y avait une famine dans le pays » ?

Pourquoi, si le but du narrateur avait été uniquement d’informer les lecteurs de la situation de ce pays à ce moment là, a-t-il ajouté cette conjonction de coordination dans une phrase qui s’en passerait très bien ?

En lisant attentivement, j’ai pensé que la suite du texte donnait la raison :
- « et une famine » (…)
- « Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui »

La conjonction de coordination, met l’accent sur l’adverbe « comme ».
L’adverbe « comme » employé ici, toute suite après la précision qu’une famine sévit dans le pays, sert à décrire les conséquences immédiates de cette famine : étaient assis !
Les fils des prophètes ne prophétisent plus : ils sont assis !

Position plus que douteuse pour des fils de prophètes.

A lire au plus près du texte, je ne saurais dire ce qu’il en est de la confiance en Dieu ou en Elisée de ces fils de prophètes, mais quoi qu’il en soit, l’un d’eux, va chercher, sans vraiment réfléchir semble-t-il, et malgré son manque de force apparent, à faire quelque chose ! Et ce qu’il entreprend, en dépit qu’il soit fils de prophète (!) va sérieusement compromettre le repas !

4.39
L'un d'eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes; il trouva de la vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son vêtement. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans le pot où était le potage, car on ne les connaissait pas.


« Il trouva de la vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages »

Vigne sauvage : symbole de la promesse d’une vie en plénitude, et coloquintes : mort déguisée en fruits bons à manger… poussant sur le même sol : ensembles !

Etonnante cette précision du texte. La mort, embusquée au lieu même où la vie se dit !


« Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans le pot où était le potage, car on ne les connaissait pas »

« Car » : nouvelle conjonction de coordination, mais ouvrant maintenant le texte sur une précision aberrante : il coupe dans le potage ce qu’il vient de cueillir car on ne les connaissait pas
Lorsqu’on ne connaît pas les produits que l’on veut faire cuire et manger, on se renseigne, on goûte d’abord, ne serais-ce que pour savoir comment l’apprêter !…

Il ne connaît pas ce qu’il cueille, néanmoins il en cueille plein son vêtement ! Il agit au contraire du bon sens, et personne ne songe à s’y opposer… ni même Elisée, qui pour une fois, ne semble pas être conscient du danger…

J’ai trouvé ce passage dans la Bible, encourageant vis-à-vis de tout ce que je fais encore sans sagesse, et dans l’urgence.

4.40
On servit à manger …


Manger = absorber, digérer, assimiler, c’est-à-dire : rendre soi, s’imprégner rendre semblable ou identique à soi, mais aussi être rendu semblable à ce que l’on mange.

à ces hommes mais dès qu'ils eurent mangé du potage, ils s’écrièrent : La mort est dans le pot, homme de Dieu ! Et ils ne purent manger.

« La mort est dans le pot !!! » Ce qui doit sauver de la mort justement semble la précipiter plus sûrement que la famine elle-même !

« L’homme ne vivra pas de pain seulement » a répondu Jésus à la parole qui défait la Parole.

En mangeant/accueillant une parole qui défait la Parole, = qui ne lui permet plus de "fabriquer" du vivant, les hommes défont pour eux-même ce qui dans la vie devrait leur permettre de vivre, et dès lors la mort est dans la vie !

Pour que la vie soit la vie, pour qu’elle triomphe vraiment et devienne la Vie, on ne peut se contenter d’avaler une soupe. Même dénuée de coloquintes !

« La mort est dans le pot, homme de Dieu ! Et ils ne purent manger. »


Métaphore :
Ce qui pousse au lieu dit de la vie mais qui n’en a que l’apparence : nos croyances en terme de prétentions/connaissances/sagesses/ pourraient bien nous laisser non seulement sur notre faim, mais encore, empoisonner notre être dans ce qu’elles ont de prétentieux justement…

Si notre pays spirituel : le lieu de tous nos je crois et je ne crois pas est en manque de Dieu, si la famine règne en ce pays là, nous serons tentés, sans le savoir, de nous laisser induire en erreur par ce que nous ne reconnaissons pas comme étant mortifère…
Dès lors ramasser plein notre vêtement = sans ménager nos efforts, ce qui n’a que l’apparence de la vie puisque poussant au lieu dit de la vie, et dans la faiblesse humaine non reconnue, —risque bien de nous faire mourir aussi sûrement qu’une faim physiologique


4.41
Élisée dit : Prenez de la farine. Il en jeta dans le pot, et dit : Sers à ces gens, et qu'ils mangent. Et il n'y avait plus rien de mauvais dans le pot.


« Élisée dit : Prenez… »

A qui parle-t-il ? Apparemment aux fils des prophètes… Mais personne n’en prend.

« … de la farine. »

Quelle farine ? D’où la tient-il ? On ne le sait. Et d’ailleurs, personne ne se lève, ni ne prend de la farine dans le texte.

Combien de fois n’avons-nous pas entendu au lieu même de nos plus grandes asthénies/apathies, une recommandation, un conseil, une parole qui nous en aurait sauvé, mais ne sachant à quoi rattacher cette recommandation/conseil/parole, ni comment l’exécuter, ne sommes-nous pas restés assis là ?...


La suite du texte dit : « il en jeta dans le pot, et dit : Sers à ces gens … »

L’amour, c’est quand le geste qui sauve est joint à la parole qui se dit !

Dieu, en donnant à Moïse, au Sinaï, la Loi = les dix paroles qui permettent que vive la vie lorsqu’elles sont appliquées, n’a-t-il pas fait de même ?…

Et l’Evangile n’est-il pas justement, Geste et Parole joint en Union sacrée ?…

Puis, Elisée jette lui-même la farine dans le pot !

« Et il n'y avait plus rien de mauvais dans le pot. »

Jn.6 :35 Jésus dit : «Je suis le pain de vie…. »

Personnellement, je crois que le Christ est cette "Farine jetée" dans la soupe de nos vies. Je crois qu’IL est Celui qui donne la Vie à la vie de l’homme, qu’Il est Celui qui permet que la vie de l’homme ne l’empoisonne pas, quels que soient les coloquintes qu’il avale encore…

Les coloquintes n’ont pas été retirés de la soupe d’Elisée, de la farine y a été ajoutée, et l’a ainsi rendue propre à la consommation. Le mal n’a pas été retiré de la vie des hommes, mais le Christ, en le vainquant, jour après jours, heure après heure, minute après minute, seconde après seconde, lui a enlevé le pouvoir de faire que l’homme meurt éternellement sans mourir…

Le Christ est Celui qui permet que la vie de l’homme soit "mangeable" par l’espérance qu’Il apporte, et donne de transmettre chaque fois que cette vérité atteint sa conscience.

« Et il n'y avait plus rien de mauvais dans le pot. »

Si, depuis que le monde est monde, la mort est dans la vie, la Vie y est aussi ! Le Christ est Celui qui a vaincu la mort, et celui qui croit cela, dit-il vivra !

La suite du texte est étonnante :

4.42
Un homme arriva de Baal Schalischa. Il apporta du pain des prémices à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et des épis nouveaux dans son sac. Élisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils mangent.
4.43
Son serviteur répondit : Comment pourrais-je en donner à cent personnes ? Mais Élisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils mangent; car ainsi parle l’Éternel : On mangera, et on en aura de reste.
4.44
Il mit alors les pains devant eux; et ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l'Éternel.


Et il n’y avait plus rien de mauvais dans le pot. Un homme arriva de Baal Schalischa

Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, dit-on ! Il suffit souvent qu’un élément nouveau intervienne pour que les choses changent radicalement, et ici, cela se vérifie.

Un homme arriva de Baal Schalischa !...

Que la mort s’en aille, et voilà qu’un homme peut apparaître ! Magnifique, ce glissement du texte de la vie au Vivant.
Il suffit qu’un autre de soi arrive, debout, au lieu où l’on est assis là, pour qu’il soit possible de relever la tête…

La mort vient d’être déboutée, la vie peut s’étaler, prendre toute la place !


Il apporta du pain des prémices à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et des épis nouveaux dans son sac

La famine avait pris fin dès longtemps -> « des épis nouveaux » Il fallait seulement que l'écho de cette nouvelle puisse trouver un chemin où se dire.

Les épis nouveaux sont ici symbole de nourriture au quotidien, aussi bien que nourriture spirituelle, et en cela, de ce qui fait la force de la Vie.

Donne à ces gens, et qu'ils mangent.

Une faim qui s’apaise donne à celui qui mange de manger vraiment, plutôt que d’essayer de se bourrer/remplir avec compulsion ->(plein son vêtement)…

Son serviteur répondit : Comment pourrais-je en donner à cent personnes ? Mais Élisée dit : Donne à ces gens, et qu'ils mangent; car ainsi parle l’Éternel : On mangera, et on en aura de reste.

La vie qui trouve à se faire est toujours prodigue !

La fidélité à Dieu de quelques-uns a porté fruits, aussi, les prémisses des offrandes passées faites à l’Eternel, ont permis les pains du présent. Multipliés ils sont le symbole de comment la miséricorde de Dieu peut atteindre tout ceux qui sont assis au lieu même de leur mort.

…Il suffit de dix justes selon la seule audace d’Abraham… Ici, il suffit d’un homme qui arrive

La bénédiction de Dieu réussit là où la mort échoue toujours : « on mangera » et peut s’installer : « on en aura de reste… »

Le Christ : Prémisse par excellence ! Symbole de la bénédiction multiple et multipliée de Dieu vis-à-vis des hommes…

« Il mit alors les pains devant eux » Cette parole renvoie à celle de l’Evangile :

« (…) Venez, car tout es prêt ! » Luc 14 :17

Le reste : accepter le pain offert, avancer la main, manger, nous appartient ! Dieu ne peut le faire à notre place.

« Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair, et boit mon sang a la vie éternelle (…) car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair, et qui boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. » Jean 6 :53-56

Manger : rendre soi ai-je dit.

Paraphrase :

Celui qui me mange me rend semblable à lui et moi je le rend semblable à Moi : celui qui me mange, me fais humain avec les humains et moi Je le rend Humain par excellence.

Promesses :

« Je suis le pain de vie. » « …Celui qui vient à moi n’aura jamais faim… »


Epilogue :

4.40
On servit à manger à ces hommes; mais dès qu'ils eurent mangé du potage, ils s’écrièrent : La mort est dans le pot, homme de Dieu ! Et ils ne purent manger.


…Ne pas s’arrêter pas au seul sens premier...

La mort est dans le pot… et ils ne purent manger !

On ne peut manger la mort ! On ne peut assimiler, rendre soi la mort, rendre la mort semblable ou identique à soi, et être rendu semblable à la mort. En fait, on ne peut mourir vraiment, totalement, ou définitivement ! Il semble que même mort, on est et reste vivant en un lieu qui n’est pas ici, maintenant comme ça, mais autrement !

Vivre c’est choisir, choisir constamment, et le désir nous y amène…
Désir indéfinissable, désir de plénitude qui porte bien souvent à vouloir se bourrer, plutôt qu’à se rassasier… Savoir y donner sens chaque fois qu’il nous tenaille !

Faim et soif de Dieu… que rien ne vient vraiment apaiser ici-bas…

« Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irais-je et paraîtrais-je devant la face de Dieu ? » Ps.42 :1 disait David, alors qu’il était un intime de Dieu…

Et nous que disons-nous ?

Bien à vous.

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Message par bernard1933 Mar 9 Déc 2008 - 18:40

Mais, ma biche, soupires-tu ?
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Message par vincent Mer 10 Déc 2008 - 16:47

Je trouve cette étude interessante néanmoins j'ai quand meme deux petites remarques :
La première concerne ce passage

Imala a écrit:4.38
Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur : Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.



Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays

Pourquoi « et » ? « Et il y avait une famine dans le pays » ?

Pourquoi, si le but du narrateur avait été uniquement d’informer les lecteurs de la situation de ce pays à ce moment là, a-t-il ajouté cette conjonction de coordination dans une phrase qui s’en passerait très bien ?

En lisant attentivement, j’ai pensé que la suite du texte donnait la raison :
- « et une famine » (…)
- « Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui »

La conjonction de coordination, met l’accent sur l’adverbe « comme ».
L’adverbe « comme » employé ici, toute suite après la précision qu’une famine sévit dans le pays, sert à décrire les conséquences immédiates de cette famine : étaient assis !

Ta remarque ici se base sur l'emploi de "et" et "comme" or ces deux mots n'apparaissent pas dans toutes les versions , par exemple dans Darby (réputée la plus proche des textes originaux) on peut y lire ceci :
"Et Élisée retourna à Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Et les fils des prophètes étaient assis devant lui; et il dit à son jeune homme: Mets la grande marmite, et cuis un potage pour les fils des prophètes."
Le remplacement de "et" par "or" et "comme" par "et" ne permet plus de tirer les conclusions précédentes

Seconde remarque qui intervient d'ailleurs sur le passage juste après :
Imala a écrit:
Les fils des prophètes ne prophétisent plus : ils sont assis !

Position plus que douteuse pour des fils de prophètes.
Rien ne dit qu'il faut etre debout pour prophétiser.
De plus ce n'est peut-etre pas pour eux le moment de prophétiser. Un prophète ne doit pas tout le temps prophetiser mais seulement quand Dieu le lui ordonne.
Au passage je trouve que tu vois dans la position assise une valeur négative qui n'existe peut-etre pas reelement(du moins dans ce contexte).

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Message par Imala Mer 10 Déc 2008 - 19:22

Je trouve cette étude interessante néanmoins j'ai quand meme deux petites remarques :
La première concerne ce passage
Imala a écrit:4.38
Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur : Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes.


Élisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays

Pourquoi « et » ? « Et il y avait une famine dans le pays » ?

Pourquoi, si le but du narrateur avait été uniquement d’informer les lecteurs de la situation de ce pays à ce moment là, a-t-il ajouté cette conjonction de coordination dans une phrase qui s’en passerait très bien ?

En lisant attentivement, j’ai pensé que la suite du texte donnait la raison :
- « et une famine » (…)
- « Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui »

La conjonction de coordination, met l’accent sur l’adverbe « comme ».
L’adverbe « comme » employé ici, toute suite après la précision qu’une famine sévit dans le pays, sert à décrire les conséquences immédiates de cette famine : étaient assis !


Ta remarque ici se base sur l'emploi de "et" et "comme" or ces deux mots n'apparaissent pas dans toutes les versions , par exemple dans Darby (réputée la plus proche des textes originaux) on peut y lire ceci :
"Et Élisée retourna à Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Et les fils des prophètes étaient assis devant lui; et il dit à son jeune homme: Mets la grande marmite, et cuis un potage pour les fils des prophètes."
Le remplacement de "et" par "or" et "comme" par "et" ne permet plus de tirer les conclusions précédentes

Seconde remarque qui intervient d'ailleurs sur le passage juste après :
Imala a écrit:
Les fils des prophètes ne prophétisent plus : ils sont assis !

Position plus que douteuse pour des fils de prophètes.

Rien ne dit qu'il faut etre debout pour prophétiser.
De plus ce n'est peut-etre pas pour eux le moment de prophétiser. Un prophète ne doit pas tout le temps prophetiser mais seulement quand Dieu le lui ordonne.
Au passage je trouve que tu vois dans la position assise une valeur négative qui n'existe peut-etre pas reelement(du moins dans ce contexte).

Bonjour Vincent,

Tout d’abord merci pour tes remarques, c’est toujours intéressant de se confronter à ce que d’autres pensent lorsqu’on aborde les textes comme je le fais. Mon approche est plus psychanalytique, qu’exégétique ou théologique.
En général je travaille avec la traduction Chouraqui, mais pour ce texte, j’ai choisi la Segond en raison de nos trente ans de "fréquentation" elle et moi. J’avais besoin de travailler ce texte en me référant à cette traduction pour savoir si j’allais réussir à sortir de ce que j’y avais toujours lu, et je considère que l’exercice est réussis.

"Et Élisée retourna à Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Et les fils des prophètes étaient assis devant lui; et il dit à son jeune homme: Mets la grande marmite, et cuis un potage pour les fils des prophètes."

A mon avis, toujours selon ma manière de lire, cette traduction donne une information supplémentaire : "or"... laisse entendre que si retourner à Guilgal pour Elisée n’a rien à voir avec la famine qui sévit dans le pays, elle sera déterminante néanmoins pour la conduite à venir du prophète : c’est elle qui va décider des prochaines heures d’Elisée et quoi qu’il soit venu faire à Guilgal. La conjonction de coordination "et"... toute suite après la mention de la famine, à mon avis confirme ce que je dis plus haut : or, il y avait une famine (...) et les prophètes étaient assis… il y a une suite logique dans cette enchaînement : la famine ne peut qu?asseoir ceux qui sont debout. Au propre comme au figuré.

Rien ne dit qu'il faut etre debout pour prophétiser.

Non, bien entendu. J’abordais là le sens métaphorique : être assis devant Elisée, revenait à dire que les fils des prophètes ne pouvaient plus prophétiser, et les prophètes, assis devant Elisée sont comme en attente.
Etre assis, c’est être, peu ou prou : inactif, ou encore : en attente.

De plus ce n'est peut-etre pas pour eux le moment de prophétiser.


Il se peut que tu ais raison, quand à moi, en travaillant le texte je n’ai rien trouvé qui puisse laisser entendre cela, mais si tu devais avoir trouvé une piste allant dans ce sens, je serais heureuse que tu la partages avec moi.

Un prophète ne doit pas tout le temps prophetiser mais seulement quand Dieu le lui ordonne.

Oui. Le fait est que si la famine mentionnée ici n’est pas seulement une famine matérielle, alors les prophètes sont aussi en manque de paroles à donner de la part de Dieu, ce qui explique doublement la mention de leur situation assise.

Au passage je trouve que tu vois dans la position assise une valeur négative qui n'existe peut-etre pas reelement(du moins dans ce contexte).

En fait, je crois que j’aurais dû préciser le sens métaphorique que j’y voyais, cela aurait été plus clair. J'ai été maladroite dans ma manière de formuler les choses.

Dans son absolu, non je ne vois pas une valeur négative à la position assise, Marie était assise au pied du Christ, et Il le relèvera pour en dire du bien.
Par contre, à l'écoute du sens second des mots, et justement dans ce contexte, en situation de famine, être assis, c'est-à-dire dans une sorte d’asthénie apathique, démontre non seulement qu’ils étaient fatigués par le manque de nourriture, mais encore devenus comme incapables d’assurer leur fonction. Ce que la suite du texte souligne dans le souci que démontre Elisée de les faire manger.

Quoi qu’il en soit, encore merci pour cette opportunité de partage Vincent.

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