les prédictions de José Bento Monteiro Lobato
Page 1 sur 1
les prédictions de José Bento Monteiro Lobato
L'élection de Barak Obama, premier président noir des Etats-Unis, a fait flamber les ventes d'un roman brésilien de science-fiction écrit en 1926. O Presidente Negro [Le président noir], de José Bento Monteiro Lobato, raconte l'histoire de Jim Roy, un homme politique brillant et charismatique, premier président noir des Etats-Unis, élu en 2228. L'œuvre, oubliée pendant quarante ans, a été réimprimée en mars par la plus grande maison d'édition brésilienne, Organizações Globo, alors que les primaires démocrates battaient leur plein. Dans le livre, Roy affronte une féministe blanche appelée Evelyn Astor.
Aujourd'hui, cette œuvre – qui expose par ailleurs des problématiques racistes – a acquis une renommée internationale. Le mois dernier, elle a été publiée en Italie ; et elle va prochainement être traduite en anglais et en espagnol. Le président brésilien Lula da Silva a déclaré en juin dernier que Monteiro Lobato était un visionnaire.
Le livre, écrit à l'origine en vieux portugais, a été réédité à 15 000 exemplaires en mars dernier, après un travail de modernisation de la langue. La publicité dans les journaux mentionne que toute ressemblance avec des faits réels est purement fortuite.
Sept mille exemplaires d'O Presidente Negro ont déjà été vendus. Au Brésil, on glose beaucoup sur l'idéologie raciste du livre et ses prédictions sur l'essor de la Chine et d'un système comme Internet. "Nous savions que nous étions assis sur une mine d'or", a déclaré Lucia Machado, PDG de Globo Books. "Les ventes représentent le double de ce qui est considéré comme un succès littéraire au Brésil" ajoute-t-elle.
Monteiro Lobato est célèbre au Brésil pour ses contes pour enfants, notamment Reinações de Narizinho. "Le président noir" a été critiqué pour sa mise en scène de l'eugénisme, cette idéologie qui vise à améliorer la race humaine grâce à la génétique telle que l'ont pratiquée les nazis. L'histoire se passe en effet dans une ère où règne la pureté raciale et où les Noirs subissent blanchiment et stérilisation. Le récit se termine tragiquement, avec la mort de Roy au matin de sa prise de pouvoir.
"Si les gens sont scandalisés, c'est à juste titre", explique Alexandra Montague, docteur en littérature brésilienne à la Brown University de Rhode Island et traductrice en anglais de l'ouvrage de Monteiro Lobato. "Dans sa correspondance, on voit bien qu'il éprouvait des sympathies pour certaines des thèses les plus extrémistes du roman", constate-t-elle. Dans le livre, les propos de Jane, la séduisante fille d'un scientifique brésilien qui anticipe la ségrégation aux Etats-Unis, sont sans équivoque. "Notre solution fut médiocre", dit Jane à propos du mélange entre Européens et esclaves africains au Brésil. "La fusion des deux races a entraîné leur perte. Le Noir a perdu ses admirables qualités physiques et l'homme blanc y a perdu en force de caractère." Des propos qui dérangent aujourd'hui dans un pays comme le Brésil, où la moitié de la population se considère noire ou métisse.
Monteiro Lobato est mort en 1948, à 66 ans. Sa petite-fille, Joyce Campos, 79 ans, a tenu à rappeler que l'auteur avait flirté avec l'eugénisme comme bon nombre de Brésiliens progressistes de l'époque. Elle souligne que ses opinions ne doivent pas éclipser l'écrivain, le réformateur de la santé publique et le promoteur de la nationalisation de l'industrie pétrolière brésilienne, une réforme qui lui avait d'ailleurs valu à l'époque un séjour en prison. "'Le président noir' avait pour vocation de susciter le débat", conclut-elle au cours d'un entretien téléphonique depuis São Paulo. Monteiro Lobato avait 44 ans quand le livre a été publié en 1926. Quelques années plus tard, il visitait les Etats-Unis pour la première fois.
Joshua Goodman
Clarín
apru dans courrier international.
Aujourd'hui, cette œuvre – qui expose par ailleurs des problématiques racistes – a acquis une renommée internationale. Le mois dernier, elle a été publiée en Italie ; et elle va prochainement être traduite en anglais et en espagnol. Le président brésilien Lula da Silva a déclaré en juin dernier que Monteiro Lobato était un visionnaire.
Le livre, écrit à l'origine en vieux portugais, a été réédité à 15 000 exemplaires en mars dernier, après un travail de modernisation de la langue. La publicité dans les journaux mentionne que toute ressemblance avec des faits réels est purement fortuite.
Sept mille exemplaires d'O Presidente Negro ont déjà été vendus. Au Brésil, on glose beaucoup sur l'idéologie raciste du livre et ses prédictions sur l'essor de la Chine et d'un système comme Internet. "Nous savions que nous étions assis sur une mine d'or", a déclaré Lucia Machado, PDG de Globo Books. "Les ventes représentent le double de ce qui est considéré comme un succès littéraire au Brésil" ajoute-t-elle.
Monteiro Lobato est célèbre au Brésil pour ses contes pour enfants, notamment Reinações de Narizinho. "Le président noir" a été critiqué pour sa mise en scène de l'eugénisme, cette idéologie qui vise à améliorer la race humaine grâce à la génétique telle que l'ont pratiquée les nazis. L'histoire se passe en effet dans une ère où règne la pureté raciale et où les Noirs subissent blanchiment et stérilisation. Le récit se termine tragiquement, avec la mort de Roy au matin de sa prise de pouvoir.
"Si les gens sont scandalisés, c'est à juste titre", explique Alexandra Montague, docteur en littérature brésilienne à la Brown University de Rhode Island et traductrice en anglais de l'ouvrage de Monteiro Lobato. "Dans sa correspondance, on voit bien qu'il éprouvait des sympathies pour certaines des thèses les plus extrémistes du roman", constate-t-elle. Dans le livre, les propos de Jane, la séduisante fille d'un scientifique brésilien qui anticipe la ségrégation aux Etats-Unis, sont sans équivoque. "Notre solution fut médiocre", dit Jane à propos du mélange entre Européens et esclaves africains au Brésil. "La fusion des deux races a entraîné leur perte. Le Noir a perdu ses admirables qualités physiques et l'homme blanc y a perdu en force de caractère." Des propos qui dérangent aujourd'hui dans un pays comme le Brésil, où la moitié de la population se considère noire ou métisse.
Monteiro Lobato est mort en 1948, à 66 ans. Sa petite-fille, Joyce Campos, 79 ans, a tenu à rappeler que l'auteur avait flirté avec l'eugénisme comme bon nombre de Brésiliens progressistes de l'époque. Elle souligne que ses opinions ne doivent pas éclipser l'écrivain, le réformateur de la santé publique et le promoteur de la nationalisation de l'industrie pétrolière brésilienne, une réforme qui lui avait d'ailleurs valu à l'époque un séjour en prison. "'Le président noir' avait pour vocation de susciter le débat", conclut-elle au cours d'un entretien téléphonique depuis São Paulo. Monteiro Lobato avait 44 ans quand le livre a été publié en 1926. Quelques années plus tard, il visitait les Etats-Unis pour la première fois.
Joshua Goodman
Clarín
apru dans courrier international.
Invité- Invité
Re: les prédictions de José Bento Monteiro Lobato
ou comment se faire du "fric" en profitant des évènements!
ElBilqîs- Aka Peace & Love
- Nombre de messages : 4073
Localisation : là haut dans les étoiles
Identité métaphysique : qu'importe
Humeur : douce et calme
Date d'inscription : 12/04/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum