Quand l'art s'en remet à la justice
4 participants
Page 1 sur 1
Quand l'art s'en remet à la justice
« Le sculpteur français Daniel Druet était opposé, vendredi, devant le tribunal judiciaire de Paris, à l'artiste Maurizio Cattelan. Il demande à être reconnu comme étant l'auteur de neuf œuvres très connues de l'artiste italien. »
Le problème se pose parce que Daniel Druet était l’exécutant de ces œuvres conçues par Maurizio Cattelan.
On sait bien que le privilège de nombreux artistes connus, c’est de pouvoir confier l’exécution de leurs œuvres à des tiers. Si Daniel Druet gagne le procès, cela risque de donner des idées à pas mal d’exécutants, d’où l’inquiétude se manifestant chez de nombreux artistes, sachant qu’en plus de revendiquer la paternité de ces œuvres, Daniel Druet demande une indemnisation de quatre millions d’euros…glups !
Mais la question qui se pose là-dessous, au niveau purement artistique, c'est si le seul fait d'avoir l'idée d'une oeuvre suffit à s'en attribuer la seule paternité, de savoir si l’art n’est affaire que de concept.
Ici, la défense de Daniel Druet questionne : "Si on voulait un exécutant, on n'aurait pas pris Daniel Druet". En effet ce sculpteur n’est pas n’importe qui : « 80 ans, deux fois Grand prix de Rome, auteur de nombreuses statues du musée Grévin »
« Pour l'avocat de Daniel Druet, Maurizio Cattelan a, certes donné des instructions écrites, mais "il y a un travail créatif derrière". A ses yeux, le succès des œuvres ne serait rien sans le talent de son client. » soulignant que « de son propre aveux, Maurizio Cattelan ne sait ni peindre, ni dessiner, ni sculpter. »
L’avocat du galeriste de Maurizio Cattelan évoque quant à lui ces instructions "d'une précision mathématique" que l’artiste aurait donné au sculpteur.
La justice va donc se retrouver dans un rôle inattendu, car il s’agit bien ici d’une question traitant du statut de l’art, une question d'esthétique, la question de savoir ce qu'est une oeuvre d'art...
Si vous étiez à la place du juge que décideriez-vous ?...Personnellement je déciderais de ne pas être à sa place...
Source
Le problème se pose parce que Daniel Druet était l’exécutant de ces œuvres conçues par Maurizio Cattelan.
On sait bien que le privilège de nombreux artistes connus, c’est de pouvoir confier l’exécution de leurs œuvres à des tiers. Si Daniel Druet gagne le procès, cela risque de donner des idées à pas mal d’exécutants, d’où l’inquiétude se manifestant chez de nombreux artistes, sachant qu’en plus de revendiquer la paternité de ces œuvres, Daniel Druet demande une indemnisation de quatre millions d’euros…glups !
Mais la question qui se pose là-dessous, au niveau purement artistique, c'est si le seul fait d'avoir l'idée d'une oeuvre suffit à s'en attribuer la seule paternité, de savoir si l’art n’est affaire que de concept.
Ici, la défense de Daniel Druet questionne : "Si on voulait un exécutant, on n'aurait pas pris Daniel Druet". En effet ce sculpteur n’est pas n’importe qui : « 80 ans, deux fois Grand prix de Rome, auteur de nombreuses statues du musée Grévin »
« Pour l'avocat de Daniel Druet, Maurizio Cattelan a, certes donné des instructions écrites, mais "il y a un travail créatif derrière". A ses yeux, le succès des œuvres ne serait rien sans le talent de son client. » soulignant que « de son propre aveux, Maurizio Cattelan ne sait ni peindre, ni dessiner, ni sculpter. »
L’avocat du galeriste de Maurizio Cattelan évoque quant à lui ces instructions "d'une précision mathématique" que l’artiste aurait donné au sculpteur.
La justice va donc se retrouver dans un rôle inattendu, car il s’agit bien ici d’une question traitant du statut de l’art, une question d'esthétique, la question de savoir ce qu'est une oeuvre d'art...
Si vous étiez à la place du juge que décideriez-vous ?...Personnellement je déciderais de ne pas être à sa place...
Source
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Maurizio Cattelan est le "cerveau" de ses œuvres, sans ses idées créatives il n'y aurait pas de sculptures, pas d'exposition de son art.
Daniel Druet est celui qui finalise par son savoir-faire manuel, sa technique, la commande du créateur de l'œuvre.
Je pense qu'il a accepté un contrat au départ, qu'il a certainement été largement payé pour son travail remarquable, mais pour moi c'est quand même Cattelan qui créé des œuvres artistiques à l'origine.
Sinon, est-ce que la tour Effel devrait s'appeler la tour Effel ou la tour de tous ceux qui ont travaillé pour la réaliser ?
Daniel Druet est celui qui finalise par son savoir-faire manuel, sa technique, la commande du créateur de l'œuvre.
Je pense qu'il a accepté un contrat au départ, qu'il a certainement été largement payé pour son travail remarquable, mais pour moi c'est quand même Cattelan qui créé des œuvres artistiques à l'origine.
Sinon, est-ce que la tour Effel devrait s'appeler la tour Effel ou la tour de tous ceux qui ont travaillé pour la réaliser ?
_________________
- Méfie-toi du boeuf par devant, de la mule par derrière et du moine de tous les côtés.
Cervantes
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Oui, mais à la différence de la construction de la tour Eiffel, il y'a « un travail créatif dans ces exécutions ».
« le succès des œuvres ne serait rien sans lui affirme son avocat, Il a sculpté Coluche, Bocuse, Depardieu. Il est le seul à avoir sculpté François Mitterrand de son vivant. Des sculpteurs qui sculptent, il y en a des milliers. Des sculpteurs qui sculptent comme Daniel Druet, il n'y en a pas cinq. (...) Il a, dans ses pouces, cette magie artistique". Brandissant une photo de l'installation "Him", qui met en scène un enfant avec la tête d'Hitler, il insiste : "Regardez ce regard, ce regard qui fait peur !". »
En effet, il est l'un des sculpteurs les plus chers du marché
« le succès des œuvres ne serait rien sans lui affirme son avocat, Il a sculpté Coluche, Bocuse, Depardieu. Il est le seul à avoir sculpté François Mitterrand de son vivant. Des sculpteurs qui sculptent, il y en a des milliers. Des sculpteurs qui sculptent comme Daniel Druet, il n'y en a pas cinq. (...) Il a, dans ses pouces, cette magie artistique". Brandissant une photo de l'installation "Him", qui met en scène un enfant avec la tête d'Hitler, il insiste : "Regardez ce regard, ce regard qui fait peur !". »
Jipé a écrit:Je pense qu'il a accepté un contrat au départ, qu'il a certainement été largement payé pour son travail remarquable
En effet, il est l'un des sculpteurs les plus chers du marché
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Donc pour ceux que cela intéresse, voici le verdict, (l’article datant en réalité de mai dernier) :
« La justice donne raison à Maurizio Cattelan contre Daniel Druet
Le sculpteur français a échoué à faire valoir la paternité de huit pièces en cire que lui avait commandées l’artiste-star italien entre 1999 et 2006. »
Source
Ce que je n’avais pas compris, c’est que Daniel Druet revendiquait la paternité exclusive de ces œuvres. Là c’est un peu gonflé je trouve...
A noter tout de même que selon un autre article, « depuis que Cattelan n’a plus la main de Druet ses œuvres ne font pas autant sensation. Cattelan a fait faire des contrefaçons d’Hitler en premier communiant et Jean Paul II écrasé par une météorite pour disposer d’exemplaires supplémentaires alors que Druet refusait de les faire. D’évidence elles n’ont pas la même puissance expressive, ni ne provoquent le même saisissement. Moulage, imprimante 3D et main moins virtuose, n’ont pas fait l’affaire.
Cattelan est aujourd’hui obligé de se rabattre sur des concepts qu’il peut réaliser lui-même, Ainsi, scotcher une banane sur un mur. Œuvre qui même si elle dépasse les 100 000 euros n’a plus la vertu de franchir les 10 millions comme le faisaient les personnages de Druet. Cela ne l’empêche pas d’être pour autant aujourd’hui poursuivi devant les tribunaux par l’artiste américain Joe Morford pour plagiat. Il aurait produit une banane scotchée avant lui ! »
Et comme me le disait cet ami qui m'a fait passer l'article : "Ce que veulent la plupart des grands acheteurs qui spéculent sur le marché de l'art, c’est le nom de l’artiste. C’est ce qu’ils achètent au prix fort."
« La justice donne raison à Maurizio Cattelan contre Daniel Druet
Le sculpteur français a échoué à faire valoir la paternité de huit pièces en cire que lui avait commandées l’artiste-star italien entre 1999 et 2006. »
Source
Ce que je n’avais pas compris, c’est que Daniel Druet revendiquait la paternité exclusive de ces œuvres. Là c’est un peu gonflé je trouve...
A noter tout de même que selon un autre article, « depuis que Cattelan n’a plus la main de Druet ses œuvres ne font pas autant sensation. Cattelan a fait faire des contrefaçons d’Hitler en premier communiant et Jean Paul II écrasé par une météorite pour disposer d’exemplaires supplémentaires alors que Druet refusait de les faire. D’évidence elles n’ont pas la même puissance expressive, ni ne provoquent le même saisissement. Moulage, imprimante 3D et main moins virtuose, n’ont pas fait l’affaire.
Cattelan est aujourd’hui obligé de se rabattre sur des concepts qu’il peut réaliser lui-même, Ainsi, scotcher une banane sur un mur. Œuvre qui même si elle dépasse les 100 000 euros n’a plus la vertu de franchir les 10 millions comme le faisaient les personnages de Druet. Cela ne l’empêche pas d’être pour autant aujourd’hui poursuivi devant les tribunaux par l’artiste américain Joe Morford pour plagiat. Il aurait produit une banane scotchée avant lui ! »
Et comme me le disait cet ami qui m'a fait passer l'article : "Ce que veulent la plupart des grands acheteurs qui spéculent sur le marché de l'art, c’est le nom de l’artiste. C’est ce qu’ils achètent au prix fort."
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Je ne comprends pas ceux qui comprennent l'art en général, ou c'est pas très glorieux. Dali a de la technique. Je reconnais la technique, pas "l'art".
mirage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6913
Localisation : Par GPS c'est pratique
Identité métaphysique : Sceptique
Humeur : Egale
Date d'inscription : 18/04/2013
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Justement, c’est bien là où se situe toute la problématique de ce procès en fin de compte, puisqu’il n’est plus question pour un artiste dit contemporain de posséder aucune sorte de technique.
« La procédure exige que Druet attaque personnellement Catellan et ce dès le début. Ce qu’il fera. C’est un duel qui s’annonce : l’Artiste d’Art contre l’Artiste conceptuel dit « contemporain ». Deux définitions exactement inverses l’une de l’autre. » :
Art : Il y a œuvre quand l’artiste incarne matériellement la vision de l’idée. L’œuvre est unique, parce que faite par une personne unique au monde. Sa qualité est liée au talent, elle est donc médiocre, moyenne ou bonne. Elle est exceptionnelle si vivante, expressive, chargée de sens.
Art contemporain : L’œuvre d’art, c’est le concept. Réalisation, formes et images sont empruntées à d’autres sources : le travail d’une tierce personne, ou une technique mécanique de type moulage, ou encore le couper- coller, la photocopie 3D, etc. Ici, la notion de qualité intrinsèque de l’œuvre n’existe pas. L’AC n’est pas d’essence esthétique. »
Sauf que là où le bât blesse, c’est que tout conceptuel que puisse être l’art contemporain, il y a bien la nécessité dans certains cas comme dans celui-ci, de faire appel à des techniciens, techniciens qui ne se bornent pas à être seulement des techniciens, mais qui sont comme ici des artistes.
Du coup, on se retrouve avec des artistes star qui ne font plus rien par eux-mêmes, qui s’en tiennent à formuler une idée, à la faire exécuter par un artiste, et à signer le tout une fois achevé. En littérature, je crois qu'on appellerait tout simplement une telle démarche, faire appel à un prête plume.
Il ne s’agit pas de renier la qualité de certaines idées bien entendu, mais quand elles nécessitent comme c’est le cas ici, l’intervention d’un exécutant artiste, cela devrait impliquer l’attributions d’une double paternité à mon avis…Je crois en fin de compte que si j’avais été le juge, c’est de cette manière que j’aurais tranché.
Peut-être d’ailleurs que Druet aurait eu gain de cause s’il avait envisagé sa plainte de cette manière plutôt que d'exiger la seule paternité de ces oeuvres.
« La procédure exige que Druet attaque personnellement Catellan et ce dès le début. Ce qu’il fera. C’est un duel qui s’annonce : l’Artiste d’Art contre l’Artiste conceptuel dit « contemporain ». Deux définitions exactement inverses l’une de l’autre. » :
Art : Il y a œuvre quand l’artiste incarne matériellement la vision de l’idée. L’œuvre est unique, parce que faite par une personne unique au monde. Sa qualité est liée au talent, elle est donc médiocre, moyenne ou bonne. Elle est exceptionnelle si vivante, expressive, chargée de sens.
Art contemporain : L’œuvre d’art, c’est le concept. Réalisation, formes et images sont empruntées à d’autres sources : le travail d’une tierce personne, ou une technique mécanique de type moulage, ou encore le couper- coller, la photocopie 3D, etc. Ici, la notion de qualité intrinsèque de l’œuvre n’existe pas. L’AC n’est pas d’essence esthétique. »
Sauf que là où le bât blesse, c’est que tout conceptuel que puisse être l’art contemporain, il y a bien la nécessité dans certains cas comme dans celui-ci, de faire appel à des techniciens, techniciens qui ne se bornent pas à être seulement des techniciens, mais qui sont comme ici des artistes.
Du coup, on se retrouve avec des artistes star qui ne font plus rien par eux-mêmes, qui s’en tiennent à formuler une idée, à la faire exécuter par un artiste, et à signer le tout une fois achevé. En littérature, je crois qu'on appellerait tout simplement une telle démarche, faire appel à un prête plume.
Il ne s’agit pas de renier la qualité de certaines idées bien entendu, mais quand elles nécessitent comme c’est le cas ici, l’intervention d’un exécutant artiste, cela devrait impliquer l’attributions d’une double paternité à mon avis…Je crois en fin de compte que si j’avais été le juge, c’est de cette manière que j’aurais tranché.
Peut-être d’ailleurs que Druet aurait eu gain de cause s’il avait envisagé sa plainte de cette manière plutôt que d'exiger la seule paternité de ces oeuvres.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Et donc, la question est évidente il me semble. Si l’œuvre de l’artiste italien doit être considérée comme de l’art contemporain, art contemporain dont la définition dit qu’il s’agit d’une forme d’art qui n’est pas d’essence esthétique, pourquoi avoir fait appel à un artiste aussi talentueux que Druet pour la réaliser !? C’est bien que Catellan se souciait de l’esthétique de son œuvre et que tout ne résidait pas dans le seul concept.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Je considère plus le réalisateur que l'artiste dans ton cas.
mirage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6913
Localisation : Par GPS c'est pratique
Identité métaphysique : Sceptique
Humeur : Egale
Date d'inscription : 18/04/2013
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Dans mon cas ? Tu veux parler de mes dessins ? Je veux bien te croire, car il est difficile pour moi d’en juger. Mais bon, ce dont nous parlons ici se situe dans la cours des grands, bien loin de moi l’idée d’en faire partie.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
loofrg a écrit:Dans mon cas ? Tu veux parler de mes dessins ? Je veux bien te croire, car il est difficile pour moi d’en juger. Mais bon, ce dont nous parlons ici se situe dans la cours des grands, bien loin de moi l’idée d’en faire partie.
Je parlais de l'affaire que tu rapportes, j'avais la flemme d'écrire...
Mais pour la chanson au piano que j'avais écoutée, moi j'ai aimé et d'autres n'aimeront pas. Mais tous seront obligés de reconnaitre ton niveau de technique: je trouve que ta technique est sympas pour un "amateur", rythme, mélodie, du quantitatif quoi.
mirage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6913
Localisation : Par GPS c'est pratique
Identité métaphysique : Sceptique
Humeur : Egale
Date d'inscription : 18/04/2013
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Mais là où je garderai néanmoins grâce à toi la tête froide, la chose m'évitant d'avoir à trop me faire d’illusions sur mes talents de musicien, c’est que le plaisir que tu as eu à écouter ce morceau n’est quand-même pas allé jusqu’à te donner l’idée d’écouter les autres…
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
loofrg a écrit:Mais là où je garderai néanmoins grâce à toi la tête froide, la chose m'évitant d'avoir à trop me faire d’illusions sur mes talents de musicien, c’est que le plaisir que tu as eu à écouter ce morceau n’est quand-même pas allé jusqu’à te donner l’idée d’écouter les autres…
En même temps j'ai passé des années à essayer de faire de la musique (ou du bruit comme vous préférez), sans jamais parvenir à un résultat objectivement proche du tien, que j'ai tout de suite capté avec un morceau. Le talent, ça ne s'invente pas !
mirage- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6913
Localisation : Par GPS c'est pratique
Identité métaphysique : Sceptique
Humeur : Egale
Date d'inscription : 18/04/2013
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
mirage a écrit:Je considère plus le réalisateur que l'artiste dans ton cas.
Catellan a en tout cas incontestablement misé sur la réalisation.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Il y a une jurisprudence sur ce cas non ?
Je lis sur WP : que ce procès "présente des caractéristiques proches du procès initié par Michel Guino concernant les œuvres d'Auguste Renoir réalisées en collaboration avec son père Richard Guino, où la qualité de coauteur a été reconnue à Richard Guino par la Cour de cassation le 13 novembre 1973."
Après les statues du musée sont moches pour moi...
Mais au fait quand un cuisinier crée une recette où tout doit être mesuré et pesé au gramme près ; ou un couturier pour une création de vêtements ce ne sont pas le ou les exécutants tout à fait interchangeables qui gagnent en notoriété...
Finalement ça peut aller loin et il risque d'y avoir encore des bruits de casseroles dans les rues...
Je lis sur WP : que ce procès "présente des caractéristiques proches du procès initié par Michel Guino concernant les œuvres d'Auguste Renoir réalisées en collaboration avec son père Richard Guino, où la qualité de coauteur a été reconnue à Richard Guino par la Cour de cassation le 13 novembre 1973."
Après les statues du musée sont moches pour moi...
Mais au fait quand un cuisinier crée une recette où tout doit être mesuré et pesé au gramme près ; ou un couturier pour une création de vêtements ce ne sont pas le ou les exécutants tout à fait interchangeables qui gagnent en notoriété...
Finalement ça peut aller loin et il risque d'y avoir encore des bruits de casseroles dans les rues...
_________________
Hello Invité ! Le du 01 novembre 2024 est en ligne et accessible directement en cliquant sur "Meta-Quizz" .
Vous pouvez choisir le thème du prochain quizz en cliquant ICI , pour participer au sondage !
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Bulle a écrit:Il y a une jurisprudence sur ce cas non ?
Je lis sur WP : que ce procès "présente des caractéristiques proches du procès initié par Michel Guino concernant les œuvres d'Auguste Renoir réalisées en collaboration avec son père Richard Guino, où la qualité de coauteur a été reconnue à Richard Guino par la Cour de cassation le 13 novembre 1973."
Voilà, mais la différence ici, c’est que Michel Guino à l’inverse de Druet, n’exige pas que soit attribuée à son père l’exclusivité de la paternité des œuvres mises sur le tapis…
Ici, Druet a peut-être été trop gourmand…
Bulle a écrit:Après les statues du musée sont moches pour moi...
En disant ça, tu me donnes l’idée d’un argument en faveur de Catellan… Ici, sans aller jusqu’à dire que les statues sont moches, l’avocat de Catellan aurait pu dire qu’elles n’ont pas par elle-même grand intérêt, si ce n’est celui de ressembler aux models…De ce fait tout l’intérêt des œuvres se situerait dans la scénarisation de ces statues.
Donc Catellan aurait engagé Druet non pas pour ses talents d’artiste, de créatif, mais pour ses talents de sculpteur capable de reproduire avec précision les traits du visage d’un model, capacité dont on pourrait dire qu’elle n’exige précisément l’emploi d’aucune forme de créativité. Donc l’avocat de Catellan aurait pu dire par là de Druet qu’il est un super technicien, un super artisan, mais pas pour autant un artiste, en ajoutant que c’est pour ses talents uniques de technicien qu’il aurait été engagé et grassement rémunéré.
Bulle a écrit:Mais au fait quand un cuisinier crée une recette où tout doit être mesuré et pesé au gramme près ; ou un couturier pour une création de vêtements ce ne sont pas le ou les exécutants tout à fait interchangeables qui gagnent en notoriété...
Non, effectivement, précisément parce que comme tu le dis, les exécutants sont interchangeables. Est-ce le cas de Druet ? C’est un peu ça la question.
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Excellent !loofrg a écrit: En disant ça, tu me donnes l’idée d’un argument en faveur de Catellan… Ici, sans aller jusqu’à dire que les statues sont moches, l’avocat de Catellan aurait pu dire qu’elles n’ont pas par elle-même grand intérêt, si ce n’est celui de ressembler aux models…De ce fait tout l’intérêt des œuvres se situerait dans la scénarisation de ces statues.
Tout à fait oui !Donc Catellan aurait engagé Druet non pas pour ses talents d’artiste, de créatif, mais pour ses talents de sculpteur capable de reproduire avec précision les traits du visage d’un model, capacité dont on pourrait dire qu’elle n’exige précisément l’emploi d’aucune forme de créativité. Donc l’avocat de Catellan aurait pu dire par là de Druet qu’il est un super technicien, un super artisan, mais pas pour autant un artiste, en ajoutant que c’est pour ses talents uniques de technicien qu’il aurait été engagé et grassement rémunéré.
Non, effectivement, précisément parce que comme tu le dis, les exécutants sont interchangeables. Est-ce le cas de Druet ? C’est un peu ça la question.
En fait c'est la notion d'"artiste conceptuel" qui se trouve précisée dans ce procès.
D'après le compte-rendu sur ce que la Cour a statué :
"il n’est (…) pas contesté que les directives précises de mise en scène des effigies de cire dans une configuration spécifique, tenant notamment à leur positionnement au sein des espaces d’exposition visant à jouer sur les émotions du public (surprise, empathie, amusement, répulsion, etc.), n’ont émané que de [Maurizio Cattelan] seul, Daniel Druet n’étant nullement en mesure − ni du reste ne cherchant à le faire − de s’arroger la moindre participation aux choix relatifs au dispositif scénique de mise en situation desdites effigies (choix du bâtiment et de la dimension des pièces accueillant tel personnage, direction du regard, éclairage, voire destruction d’une verrière ou d’un parquet pour rendre la mise en scène plus réaliste et plus saisissante) ou au contenu du message éventuel à véhiculer à travers cette mise en scène ".
L'histoire de "Comedian" est particulière, toute "symbolique" d'après WP : (Voir ici)Ainsi, scotcher une banane sur un mur. Œuvre qui même si elle dépasse les 100 000 euros n’a plus la vertu de franchir les 10 millions comme le faisaient les personnages de Druet
"En effet, l'artiste italien avait pour habitude de scotcher une banane au mur de son hôtel lors de ses passages à Miami afin de trouver l'inspiration pour ses prochaines œuvres d'art. En remerciement à la ville, Cattelan a donc décidé d'offrir une installation à l'un des plus grands musées d'art contemporain de la ville en décembre 2019"
Le plus drôle c'est qu'elle est surtout célèbre depuis qu'elle a été mangée !! Comme les pommes quoi
_________________
Hello Invité ! Le du 01 novembre 2024 est en ligne et accessible directement en cliquant sur "Meta-Quizz" .
Vous pouvez choisir le thème du prochain quizz en cliquant ICI , pour participer au sondage !
Re: Quand l'art s'en remet à la justice
Bulle a écrit:Le plus drôle c'est qu'elle est surtout célèbre depuis qu'elle a été mangée !! Comme les pommes quoi
Là en tout cas, on se situe indéniablement dans la sphère de l’art contemporain, où c’est le concept qui prime ! Ici, pas de controverse possible !
loofrg- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 11662
Localisation : Lot
Identité métaphysique : Abeille
Humeur : Emeraude
Date d'inscription : 04/07/2018
Sujets similaires
» Justice sociale et justice divine selon les 3 monothéismes (ceci n'est pas un débat)
» Justice divine vs Justice humaine
» Justice ?
» Melchisedeck, le roi de justice
» Justice : aux armes !
» Justice divine vs Justice humaine
» Justice ?
» Melchisedeck, le roi de justice
» Justice : aux armes !
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum