Re: Rubaiyat impro

[Cochonfucius]

Pont des fainéants
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Nous regardons cette eau courante
En disant des choses marrantes ;
Nous nous abstenons de sarcasmes
Et d’évocations délirantes.

[Cochonfucius]

Nef du passé
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Mon époque fut décadente
Et troublée de guerres ardentes
N’ayant ni vainqueur, ni vaincu ;
L’humanité en fut perdante.

[Cochonfucius]

Oiseau sans états d’âme
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Les prédateurs arboricoles
Me suivent, et moi, j’en rigole,
Car, s’ils s’en prenaient à ma pomme,
Il leur adviendrait des bricoles.

[Cochonfucius]

Arbre qui ne pense pas
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J’aime le vent qui me caresse
Et ma dryade, une diablesse ;
Mais je m’abstiens de réfléchir
Ou de rechercher la sagesse.

[Cochonfucius]

Ambiphilosophe
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Quand à méditer je m’arrête,
Tour à tour pensent mes deux têtes ;
Elles ne sont jamais d’accord,
Ça me fatigue et ça m’embête.

[Cochonfucius]

Dreaming bird
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Je suis un oiseau solipsiste,
Je le revendique, et j’insiste,
C’est pour moi la seule façon
De demeurer un progressiste.

[Cochonfucius]

Prédateur des moutons invisibles
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Je sens l’odeur de la chair fraîche,
Ce sont de beaux agneaux d’Ardèche ;
Bien que j’en aie l’eau à la bouche,
De les voir, il n’y a pas mèche.

[Cochonfucius]

Vaillant bélier
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Je n’ai jamais eu peur des mouches,
Et même, je les effarouche ;
Elles se gardent prudemment
De me livrer une escarmouche.

[Cochonfucius]

Planète Balzacandra
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Ici vivent des troglodytes,
Des adorateurs d’Aphrodite ;
Sauf leur Pape, qui fait des bulles
Contre la déesse maudite.

[Cochonfucius]

Ancre de gueules
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Le beau navire est à l’arrêt,
Les marins sont au cabaret ;
Boivent-ils de l’eau minérale ?
S’ils le faisaient, ça se saurait.

[Cochonfucius]

Oiseau dans l’automne
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Je suis un joyeux emplumé,
J’aime les sous-bois embrumés ;
L’hirondelle veut que je migre,
Je crois que c’est pour m’enfumer.

[Cochonfucius]

Fleur de novembre
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Ce végétal intelligent
Pourrait te paraître indigent,
Mais tu dois savoir que tu es
Un observateur négligent.

[Cochonfucius]

Trinité végétative
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Le Père décline en automne,
Le Fils guère ne s’en étonne ;
L’Esprit ne fait que se répandre
En sanglots longs et monotones.

[Cochonfucius]

Mélancolie du trèfle
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J’étais un roi sur ma pelouse,
Mais on m’a recouvert de bouse ;
Je voudrais que les dieux maudissent
Le taureau noir et ses épouses.

[Cochonfucius]

Poisson d'Okoudjava
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J’entends l’orgue de Barbarie,
Un air qui jamais ne varie,
Sur les rives de la Garonne,
Elle qui n’est jamais tarie.


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Окуджава — Песенка старого шарманщика
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Шарманка-шарлатанка,
Как сладко ты поешь :
Шарманка-шарлатанка,
Куда меня зовешь ?

Шагаю еле-еле,
Вершок за пять минут ;
Ну как дойти до цели,
Когда ботинки жмут ?

Работа есть работа,
Работа есть всегда…
Хватило бы только пота
На все мои года !

Расплата за ошибки,
Она ведь тоже – труд…
Хватило бы улыбки,
Когда под ребра бьют.

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(traducteur inconnu)

Chanson du vieux joueur d’orgue de Barbarie
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Cher orgue – chère drogue
Sont douces tes rengaines !
Cher orgue – chère drogue
Dis-moi où tu m’entraînes…
 
J’avance pas à pas,
D’un pouce en cinq minutes :
Avec ces bottes-là,
Comment toucher au but ?
 
L’travail me fait pas peur,
L’travail ça manqu’jamais…
Pourvu qu’j’aie d’la sueur
Pour toutes mes années !

Mais quel travail – le pire –
De racheter ses fautes…
Pourvu qu’je puiss’sourire
Quand on m’caress’les côtes.

et aussi

https://latitzik.wordpress.com/2016/06/23/%D0%B1%D1%83%D0%BB%D0%B0%D1%82-%D0%BE%D0%BA%D1%83%D0%B4%D0%B6%D0%B0%D0%B2%D0%B0-bulat-okudzhava-%D0%BC%D0%BE%D0%BB%D0%B8%D1%82%D0%B2%D0%B0-%D1%84%D1%80%D0%B0%D0%BD%D1%81%D1%83%D0%B0-%D0%B2%D0%B8/

[Cochonfucius]

Démon du cabaret
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Dans le plus profond des niveaux
De l’inframonde est un caveau ;
On y sert d’assez bonne bière
Dans de fort élégants cuveaux.

[Cochonfucius]

Plume à noms et plume à verbes
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Catégories grammaticales
En neuf colonnes verticales,
Le cerveau les distingue à l’aide
De sa structure corticale.

[Cochonfucius]

Manoir de Monsieur Mishima
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Le Maître en fit l’acquisition
Pour l’Ange en décomposition ;
Le malheureux dans ce refuge
Échappe à toute inquisition.

image de Pierrette en Héraldie

[Cochonfucius]

Rapace inexistant
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Ce Créateur, c’est un distrait,
Il s’est à son labeur soustrait ;
Il ne m’a donné ni le corps
Ni l’âme, mais juste un portrait.

[Cochonfucius]

Fleur qui chante
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Sur des paroles ironiques
Et sur un air pentatonique,
Ce végétal donne un concert
Pour fêter Sainte Véronique.

[Cochonfucius]

Flamme du coeur
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Mon coeur se réchauffe en hiver,
Surtout si je suis bien couvert ;
Sa flamme, elle est entretenue
Par la beauté de l’Univers.

[Cochonfucius]

Vautour fauve
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De torturer ce Prométhée
Mon âme n’est pas enchantée,
Cette pénible tâche, elle est,
De plus, trop souvent répétée.

[Cochonfucius]

Feuille endormie
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La feuille dont la vie fut brève
Est morte, et ne fait point de rêves ;
Mais elle accueille en frémissant
La brise qui vient de la grève.

[Cochonfucius]

Epsilon Herculis
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Ce trou noir, il est malhonnête,
Il m’a dévoré deux planètes ;
De plus, il joue les grands seigneurs,
Il se dit porphyrogénète.

[Cochonfucius]

Fontaine de Beaujolais nouveau
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Dans ce grand vin, quelle fraîcheur !
Il est pour nous, pauvres pécheurs,
La bienfaisante eucharistie ;
Ce vigneron n’est pas tricheur !