Que puis-je savoir ?
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Que puis-je savoir ?
C'est la première grande interrogation du philosophe Immanuel Kant : Que puis-je savoir ? les deux autres étant : Que dois-je faire ? et : Que puis-je espérer ?
C'est sur cette première interrogation que je vous invite à dialoguer. Il ne s'agit pas ici d'étudier l'épistémologie au sens strict, scientifique, même si la science peut s'inviter au détour du chemin, puisque nous parlons de méta-physique, ce qui est au-delà de la physique, partie de la philosophie d'Aristote entendue au sens le plus matériel : les papiers qui étaient au-dessus de ceux consacrés à la physique.
La connaissance dont il s'agit ici est d'abord celle du sujet, ce qui a un lien immédiat avec lui, grâce à laquelle il se découvre en réfléchissant à ce qu'il est et en questionnant tout ce qu'il reçoit de l'extérieur et de l'intérieur. Il y a tout d'abord les stimuli sensoriels, que l'on pourrait penser communs à tous les humains. Mais une observation plus avancée nous montre que ces stimuli sont différenciés (l'un trouvera qu'il fait très froid, l'autre non, l'un que le vin est bon, l'autre non..) et entraînent une réflexion personnelle, fût-elle peu consciente : "Ce paysage est beau", "cette musique me fait vibrer," "ce personnage de roman m'a ému : pourquoi ?" C'est le début de l'interrogation philosophique = l'amour de la vérité, concept qui s'étend à toute perception et à tout sentiment humain.
Le second grand psychanalyste après Freud, au moins d'un point de vue chronologique, C.G. Jung, élabore une psychologie des profondeurs qui tient compte de cette interrogation en isolant quatre fonctions psychiques qui permettent cette appréhension du réel par l'être humain : la sensation, le sentiment, l'intuition et la pensée (cf. "Les types psychologiques"). Dans ce bloc, on aura sans doute plus de mal à comprendre ce qu'il entend par intuition ; c'est pour lui un outil d'appréhension du réel le plus subtil par des mécanismes issus de la richesse de l'inconscient. Jung n'était pas un rêveur, mais un psychothérapeute soucieux de la santé mentale de ses patients.
Ce sont ces quatre fonctions que nous retrouvons à l'oeuvre dans le questionnement : "Que puis-je savoir ?" On notera que l'intuition joue un grand rôle partout, y compris dans les sciences dites "dures" : On connaît tous au moins un exemple d'un scientifique ayant d'un coup, au réveil, la solution à un problème insoluble à l'état de veille. Je crois avoir lu quelque chose de ce genre sur la structure du benzène. Voilà déjà de quoi nous mettre en appétit dans le chemin menant à la métaphysique !
C'est sur cette première interrogation que je vous invite à dialoguer. Il ne s'agit pas ici d'étudier l'épistémologie au sens strict, scientifique, même si la science peut s'inviter au détour du chemin, puisque nous parlons de méta-physique, ce qui est au-delà de la physique, partie de la philosophie d'Aristote entendue au sens le plus matériel : les papiers qui étaient au-dessus de ceux consacrés à la physique.
La connaissance dont il s'agit ici est d'abord celle du sujet, ce qui a un lien immédiat avec lui, grâce à laquelle il se découvre en réfléchissant à ce qu'il est et en questionnant tout ce qu'il reçoit de l'extérieur et de l'intérieur. Il y a tout d'abord les stimuli sensoriels, que l'on pourrait penser communs à tous les humains. Mais une observation plus avancée nous montre que ces stimuli sont différenciés (l'un trouvera qu'il fait très froid, l'autre non, l'un que le vin est bon, l'autre non..) et entraînent une réflexion personnelle, fût-elle peu consciente : "Ce paysage est beau", "cette musique me fait vibrer," "ce personnage de roman m'a ému : pourquoi ?" C'est le début de l'interrogation philosophique = l'amour de la vérité, concept qui s'étend à toute perception et à tout sentiment humain.
Le second grand psychanalyste après Freud, au moins d'un point de vue chronologique, C.G. Jung, élabore une psychologie des profondeurs qui tient compte de cette interrogation en isolant quatre fonctions psychiques qui permettent cette appréhension du réel par l'être humain : la sensation, le sentiment, l'intuition et la pensée (cf. "Les types psychologiques"). Dans ce bloc, on aura sans doute plus de mal à comprendre ce qu'il entend par intuition ; c'est pour lui un outil d'appréhension du réel le plus subtil par des mécanismes issus de la richesse de l'inconscient. Jung n'était pas un rêveur, mais un psychothérapeute soucieux de la santé mentale de ses patients.
Ce sont ces quatre fonctions que nous retrouvons à l'oeuvre dans le questionnement : "Que puis-je savoir ?" On notera que l'intuition joue un grand rôle partout, y compris dans les sciences dites "dures" : On connaît tous au moins un exemple d'un scientifique ayant d'un coup, au réveil, la solution à un problème insoluble à l'état de veille. Je crois avoir lu quelque chose de ce genre sur la structure du benzène. Voilà déjà de quoi nous mettre en appétit dans le chemin menant à la métaphysique !
mikael- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Que puis-je savoir ?
Il y a une quatrième question : "Qu'est-ce que l'homme ?", évidemment il ne s'agit pas d'une ouverture destinée à la potentielle réponse scientifique (anthropologique), mais plutôt comme une question de synthèse qui devrait déboucher sur une ontologie (ce que ne saurait fournir la science).Mikael a écrit:C'est la première grande interrogation du philosophe Immanuel Kant : Que puis-je savoir ? les deux autres étant : Que dois-je faire ? et : Que puis-je espérer ?
Que puis-je savoir ? A cette première question Kant répondra : le phénomène. Dans la constitution du sujet, c'est le phénomène qui aura le rôle principal. Première esquisse donc de la phénoménologie qui apparaîtra plus tard (avec Husserl) de manière plus formelle, en tant qu'étude des relations entre la conscience et la chose : Toute conscience est conscience de quelque chose.La connaissance dont il s'agit ici est d'abord celle du sujet, ce qui a un lien immédiat avec lui, grâce à laquelle il se découvre en réfléchissant à ce qu'il est et en questionnant tout ce qu'il reçoit de l'extérieur et de l'intérieur.
Ou l'exemple classique d'Archimède au bain : Eurêka !On connaît tous au moins un exemple d'un scientifique ayant d'un coup, au réveil, la solution à un problème insoluble à l'état de veille. Je crois avoir lu quelque chose de ce genre sur la structure du benzène.
Lulu- Maître du Temps
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Re: Que puis-je savoir ?
C'est très juste ; il faut souligner que notre conscience ne perçoit que des apparences, au sens où nous devons les décoder pour y donner sens, un sens pour nous, indépendamment d'une réalité objective qui d'ailleurs ne se laisse appréhender que dans un angle de vue particulier, ce qui explique que la science ne cesse pas d'évoluer, voire de se contredire, car, malgré toute la rigueur qu'on y apporte, elle n'existe pas en elle-même, elle est le produit de notre esprit. Cela ne lui enlève nullement sa valeur.
L'homme a donc quatre fonctions psychiques, dit Jung, pour l'aider à percevoir ce qui est et ce qu'il est. Mais, versant freudien de la psychanalyse, des mécanismes de défense sont aussi à l'oeuvre : le refoulement, la projection, l'identification, la dénégation, le transfert. Ils défendent tant bien que mal l'intégrité du moi, mais au prix d'une adaptation du réel qui peut devenir une déformation du réel. Ainsi la projection nous fait expulser à l'extérieur les contenus inconscients parce que refoulés (et refoulés car jugés inacceptables) : On ne dira pas que nous haïssons tel membre de notre famille ou tel individu, on dira que untel nous hait ou nous veut du mal. C'est le mécanisme principal à l'oeuvre de façon pathologique dans la paranoïa, pathologique au sens de perte du réel et capable de nous faire agresser des personnes. Cela se rencontre aussi dans les délires religieux, où il s'agit de détruire l'infidèle.
Référence principale : Anna Freud, "le moi et les mécanismes de défense".
L'homme a donc quatre fonctions psychiques, dit Jung, pour l'aider à percevoir ce qui est et ce qu'il est. Mais, versant freudien de la psychanalyse, des mécanismes de défense sont aussi à l'oeuvre : le refoulement, la projection, l'identification, la dénégation, le transfert. Ils défendent tant bien que mal l'intégrité du moi, mais au prix d'une adaptation du réel qui peut devenir une déformation du réel. Ainsi la projection nous fait expulser à l'extérieur les contenus inconscients parce que refoulés (et refoulés car jugés inacceptables) : On ne dira pas que nous haïssons tel membre de notre famille ou tel individu, on dira que untel nous hait ou nous veut du mal. C'est le mécanisme principal à l'oeuvre de façon pathologique dans la paranoïa, pathologique au sens de perte du réel et capable de nous faire agresser des personnes. Cela se rencontre aussi dans les délires religieux, où il s'agit de détruire l'infidèle.
Référence principale : Anna Freud, "le moi et les mécanismes de défense".
mikael- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Que puis-je savoir ?
En effet, son objet c'est les existants, pas l'existence (l'étant, pas l'être). Mais la psychologie procède de la même manière finalement.mikael a écrit:C'est très juste ; il faut souligner que notre conscience ne perçoit que des apparences, au sens où nous devons les décoder pour y donner sens, un sens pour nous, indépendamment d'une réalité objective qui d'ailleurs ne se laisse appréhender que dans un angle de vue particulier, ce qui explique que la science ne cesse pas d'évoluer, voire de se contredire, car, malgré toute la rigueur qu'on y apporte, elle n'existe pas en elle-même, elle est le produit de notre esprit. Cela ne lui enlève nullement sa valeur.
Lulu- Maître du Temps
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