La dignité humaine
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La dignité humaine
La dignité humaine semble être une réalité tangible et on s'y réfère beaucoup dans nos lois. Ne parlons pas de sa plus récente application pour le spectacle d'un comique puisqu'elle est très controversée, et parlons plutôt d'un de ses précédents qui semble faire l'unanimité : L'interdiction du LANCER DE NAIN.
Le principe : Dans les boîtes de nuit ou les parcs d'attraction, on pouvait lancer des nains (des personnes de petites tailles) le plus loin possible, moyennant finance. Les nains participants étaient évidemment volontaires (et bien payés) et protégés par une tenue adéquate et des matelas amortisseurs.
Mais la communauté des personnes de petites tailles ont estimé que c'était une "atteinte à la dignité humaine", qui ravalait leur personne au rang d'objet, de ballon. Le chômage est très élevé chez les nains, cela veut-il dire pour autant que leur seul espoir d'avoir un travail est de devenir un objet de jeu ? C'est vrai qu'on peut trouver ça choquant, d'ailleurs cette pratique a été totalement interdite, car elle porte "atteinte à la dignité humaine".
Mais est-ce universel ?
Non : seuls les USA et la France ont interdit cette pratique. Le Canada a refusé de légiférer et l'Australie continue même à organiser des championnats du monde de lancer de nains.
Qui plus est, quel est le fondement exact de cette "atteinte à la dignité humaine" ? Transformer un être humain en objet de moquerie à cause de sa particularité physique ? Mais à ce moment-là, il y a beaucoup d'autres pratiques à interdire : l'utilisation de nains dans les cirques, dans les films, dans Fort Boyard. Beh oui ! A partir du moment où l'emploi proposé est motivé par la particularité physique, c'est une réduction de la dimension humaine, non ? Donc une atteinte à la dignité humaine.
Autre exemple : L'HOMME ELEPHANT
Pour rendre l'histoire plus poignante, David Lynch a présenté Joseph Merrick comme un séquestré "exhibé de force" dans un cirque. Mais la réalité c'est que le vrai homme-éléphant s'est vendu volontairement à des cirques. Pourquoi avoir changé ? Parce que dans ce cas, certains pourraient estimer que sa dignité humaine n'était pas atteinte. Bien sûr, dans toutes les versions, le fameux Docteur Treeves a bien eu raison de s'occuper de lui pour montrer qu'il n'était pas qu'une curiosité. Mais tout le monde n'a pas son Docteur Treeves. Que fait-on dans ce cas ?
Où est la dignité ? Dans le fait de gagner sa vie grâce à son physique ou de toucher le chômage grâce à son physique ?
Autre exemple : L'ENTARTAGE DE NEGRES
Comme le montre le film "Mon nom est personne", il y avait une époque où les foires offraient une distraction très discutable (et je pense, totalement interdite maintenant) : jeter des tartes à la crèmes (et des œufs) sur des noirs dont seules les têtes dépassent par un trou dans un mur ou un drap. Les cibles sont évidemment volontaires et payées. Dans le film d'ailleurs, le héros va entartrer le promoteur pour lui faire arrêter ce spectacle dégradant, ce qui ne semble pas plaire aux noirs concernés. Cette seule scène a créé un malaise aux USA, car elle repose la question de l'image des afro-américains dans les films : beaucoup d'afro-américains gagnent leur vie comme acteurs, mais ne sont-ils pas niés dans leur dimension humaine pour juste servir de punching-ball à cause de leur couleur ?
Mais servir de punching-ball tout court n'est-ce pas déjà une atteinte à la dignité humaine ? La même distraction, sur des cibles d'hommes blancs, serait-elle plus acceptable ?
A ce moment là, faut interdire tous les clowns, car leur travail consiste essentiellement à s'humilier publiquement contre de l'argent. Pourtant comme le disait Fernandel dans le SCHPOUNZ (de mémoire) :
- L'acteur comique n'a pas de dignité. Il doit s'arranger pour qu'on se moque de lui, pour que n'importe qui puisse penser "je vaux mieux que lui" et oublier ses propres soucis. Mais l'acteur comique en est conscient et le fait quand même. C'est sa générosité qui est sa dignité.
Je suis assez d'accord avec cette idée. Pas vous ?
Je vous ai retrouvé l'extrait avec le texte exact.
C'est pour moi le plus beau discours sur la dignité humaine depuis le discours de Chaplin dans Le Dictateur :
Donc toute la question repose sur la conscience de son humiliation et de son libre-arbitre. Si quelqu'un ne comprend pas qu'on le déconsidère ou qu'il y est forcé alors c'est une atteinte à la dignité humaine. Evidemment, le problème c'est que la contrainte est une estimation relative : c'est souvent le chômage. Mais devoir gagner sa vie est une contrainte que nous connaissons tous. Travailler serait donc une atteinte à la dignité humaine ? Certains disent pourtant que gagner sa vie EST la dignité humaine.
Donc interdire aux nains de se faire lancer contre rétribution, pourrait être la vraie atteinte à leur dignité.
Evidemment, il reste l'atteinte à la dignité des autres. En s'humiliant, le nain humilie tous les nains. De même, certains comiques se moquant des trisomiques, handicapés ou autre communauté, humilie plus ces communautés que eux-mêmes. Mais est-ce si sûr ? Beaucoup de ces communautés peuvent se moquer d'elle-mêmes, pourquoi un autre n'en aurait pas le droit alors ? C'est donc très relatif. Il tient à l'acceptation du concerné.
C'est le cas de la "mort dans la dignité", l'euthanasie. MOURIR DANS LA DIGNITE ne signifie rien en soi. Certains peuvent estimer que lutter jusqu'au bout est la vraie dignité, d'autres estiment au contraire que la dignité est de partir avant une dégradation trop avancée. Là encore, dans les deux cas, la dignité c'est le libre-arbitre : ne pas pouvoir faire ce qu'on choisit est indigne.
Dans ce cas, toute la vie est une indignité ! On n'a pas choisi de naître, on n'a pas choisi de mourir. Peut-être que finalement, la seule dignité qu'on puisse trouver soit de décider de quelques trucs entre les deux.
Qu'en pensez-vous ?
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Le principe : Dans les boîtes de nuit ou les parcs d'attraction, on pouvait lancer des nains (des personnes de petites tailles) le plus loin possible, moyennant finance. Les nains participants étaient évidemment volontaires (et bien payés) et protégés par une tenue adéquate et des matelas amortisseurs.
Mais la communauté des personnes de petites tailles ont estimé que c'était une "atteinte à la dignité humaine", qui ravalait leur personne au rang d'objet, de ballon. Le chômage est très élevé chez les nains, cela veut-il dire pour autant que leur seul espoir d'avoir un travail est de devenir un objet de jeu ? C'est vrai qu'on peut trouver ça choquant, d'ailleurs cette pratique a été totalement interdite, car elle porte "atteinte à la dignité humaine".
Mais est-ce universel ?
Non : seuls les USA et la France ont interdit cette pratique. Le Canada a refusé de légiférer et l'Australie continue même à organiser des championnats du monde de lancer de nains.
Qui plus est, quel est le fondement exact de cette "atteinte à la dignité humaine" ? Transformer un être humain en objet de moquerie à cause de sa particularité physique ? Mais à ce moment-là, il y a beaucoup d'autres pratiques à interdire : l'utilisation de nains dans les cirques, dans les films, dans Fort Boyard. Beh oui ! A partir du moment où l'emploi proposé est motivé par la particularité physique, c'est une réduction de la dimension humaine, non ? Donc une atteinte à la dignité humaine.
Autre exemple : L'HOMME ELEPHANT
Pour rendre l'histoire plus poignante, David Lynch a présenté Joseph Merrick comme un séquestré "exhibé de force" dans un cirque. Mais la réalité c'est que le vrai homme-éléphant s'est vendu volontairement à des cirques. Pourquoi avoir changé ? Parce que dans ce cas, certains pourraient estimer que sa dignité humaine n'était pas atteinte. Bien sûr, dans toutes les versions, le fameux Docteur Treeves a bien eu raison de s'occuper de lui pour montrer qu'il n'était pas qu'une curiosité. Mais tout le monde n'a pas son Docteur Treeves. Que fait-on dans ce cas ?
Où est la dignité ? Dans le fait de gagner sa vie grâce à son physique ou de toucher le chômage grâce à son physique ?
Autre exemple : L'ENTARTAGE DE NEGRES
Comme le montre le film "Mon nom est personne", il y avait une époque où les foires offraient une distraction très discutable (et je pense, totalement interdite maintenant) : jeter des tartes à la crèmes (et des œufs) sur des noirs dont seules les têtes dépassent par un trou dans un mur ou un drap. Les cibles sont évidemment volontaires et payées. Dans le film d'ailleurs, le héros va entartrer le promoteur pour lui faire arrêter ce spectacle dégradant, ce qui ne semble pas plaire aux noirs concernés. Cette seule scène a créé un malaise aux USA, car elle repose la question de l'image des afro-américains dans les films : beaucoup d'afro-américains gagnent leur vie comme acteurs, mais ne sont-ils pas niés dans leur dimension humaine pour juste servir de punching-ball à cause de leur couleur ?
Mais servir de punching-ball tout court n'est-ce pas déjà une atteinte à la dignité humaine ? La même distraction, sur des cibles d'hommes blancs, serait-elle plus acceptable ?
A ce moment là, faut interdire tous les clowns, car leur travail consiste essentiellement à s'humilier publiquement contre de l'argent. Pourtant comme le disait Fernandel dans le SCHPOUNZ (de mémoire) :
- L'acteur comique n'a pas de dignité. Il doit s'arranger pour qu'on se moque de lui, pour que n'importe qui puisse penser "je vaux mieux que lui" et oublier ses propres soucis. Mais l'acteur comique en est conscient et le fait quand même. C'est sa générosité qui est sa dignité.
Je suis assez d'accord avec cette idée. Pas vous ?
Je vous ai retrouvé l'extrait avec le texte exact.
C'est pour moi le plus beau discours sur la dignité humaine depuis le discours de Chaplin dans Le Dictateur :
Donc toute la question repose sur la conscience de son humiliation et de son libre-arbitre. Si quelqu'un ne comprend pas qu'on le déconsidère ou qu'il y est forcé alors c'est une atteinte à la dignité humaine. Evidemment, le problème c'est que la contrainte est une estimation relative : c'est souvent le chômage. Mais devoir gagner sa vie est une contrainte que nous connaissons tous. Travailler serait donc une atteinte à la dignité humaine ? Certains disent pourtant que gagner sa vie EST la dignité humaine.
Donc interdire aux nains de se faire lancer contre rétribution, pourrait être la vraie atteinte à leur dignité.
Evidemment, il reste l'atteinte à la dignité des autres. En s'humiliant, le nain humilie tous les nains. De même, certains comiques se moquant des trisomiques, handicapés ou autre communauté, humilie plus ces communautés que eux-mêmes. Mais est-ce si sûr ? Beaucoup de ces communautés peuvent se moquer d'elle-mêmes, pourquoi un autre n'en aurait pas le droit alors ? C'est donc très relatif. Il tient à l'acceptation du concerné.
C'est le cas de la "mort dans la dignité", l'euthanasie. MOURIR DANS LA DIGNITE ne signifie rien en soi. Certains peuvent estimer que lutter jusqu'au bout est la vraie dignité, d'autres estiment au contraire que la dignité est de partir avant une dégradation trop avancée. Là encore, dans les deux cas, la dignité c'est le libre-arbitre : ne pas pouvoir faire ce qu'on choisit est indigne.
Dans ce cas, toute la vie est une indignité ! On n'a pas choisi de naître, on n'a pas choisi de mourir. Peut-être que finalement, la seule dignité qu'on puisse trouver soit de décider de quelques trucs entre les deux.
Qu'en pensez-vous ?
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Re: La dignité humaine
J'en pense que la dignité est justement un de ces concepts que j'appelle des concepts leurres: il ne sert à rien, ou plutôt il sert de prétexte pour ne pas changer de comportement, comme tous les concepts qui concernent des absolus. On ne peut pas être digne dans l'absolu, il faut être plus ou moins digne qu'un autre. La liberté en est un autre: nous ne sommes pas libres dans l'absolu, nous le sommes par rapport aux autres, et pris dans ce sens, ce concept ne veut justement plus rien dire. Par contre, le droit est un concept utile: il permet de nous entendre entre nous. Mêler dignité, liberté, et droit, dans un même concept ne fait que brouiller les cartes. Pour moi, si on veut s'accorder entre nous, il n'y a qu'une seule manière: il faut s'entendre ensembles sur des règles de comportement communes, et internet est une excellente manière d'y arriver.
M'enfin- Le Repteux
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Re: La dignité humaine
La dignité n'est pas dans l'objet regardé mais dans l'oeil qui regarde , à mon avis . Nos jugements nous jugent : si je me sens indigne, je peux choisir de mourir, mais ça ne prouve pas que je le sois, aux yeux de ceux qui m'aiment ou croient au respect absolu de la vie, même dégradée .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La dignité humaine
Exact! Si un concept signifie une chose et son contraire, c'est qu'il est inutile concrètement, mais il peut très bien être utile intellectuellement. Le concept de Dieu, par exemple, est parfaitement inutile concrètement, mais il est très utile intellectuellement.
M'enfin- Le Repteux
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Re: La dignité humaine
Gérard a écrit: C'est le cas de la "mort dans la dignité", l'euthanasie. MOURIR DANS LA DIGNITE ne signifie rien en soi. Certains peuvent estimer que lutter jusqu'au bout est la vraie dignité, d'autres estiment au contraire que la dignité est de partir avant une dégradation trop avancée. Là encore, dans les deux cas, la dignité c'est le libre-arbitre : ne pas pouvoir faire ce qu'on choisit est indigne.
Si, ça signifie...Je ne trouve aucune dignité à vouloir lutter jusqu'au bout en sachant que pour y arriver nous ne faisons "qu'imposer" à notre entourage "notre" dégradation corporelle ou psychique. (constatez comme je souffre, mais je vais tenir jusqu'au bout). La dignité pour moi, c'est pouvoir quitter ce monde et ma souffrance dans la résignation la plus totale quand il n'y a plus d'espoir...En me passant d'une assistance inutile en retenant les miens à mon chevet. Dignité et respect pour moi c'est kif kif.
Où est la dignité ? Dans le fait de gagner sa vie grâce à son physique ou de toucher le chômage grâce à son physique ?
Tout comme la prostituée, le nain ne fait que louer son corps pour de l'argent. Le nanisme n'est pourtant qu'un handicap léger qui permets à ceux qui en sont malheureusement dotés, de travailler "normalement" sans être obligés de louer leurs corps pour subvenir à leurs besoins. (Idem pour la prostituée) C'est un choix. Point.
Quant à l'interdiction du "Lancé de nain", il viserait à mon avis a inciter ou à encourager le nain à trouver "autre chose" que d'amuser les sots en mettant leurs vie en danger. Je suis pour.
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La dignité humaine
Ladysan a écrit:Gérard a écrit: C'est le cas de la "mort dans la dignité", l'euthanasie. MOURIR DANS LA DIGNITE ne signifie rien en soi. Certains peuvent estimer que lutter jusqu'au bout est la vraie dignité, d'autres estiment au contraire que la dignité est de partir avant une dégradation trop avancée. Là encore, dans les deux cas, la dignité c'est le libre-arbitre : ne pas pouvoir faire ce qu'on choisit est indigne.
Si, ça signifie...Je ne trouve aucune dignité à vouloir lutter jusqu'au bout en sachant que pour y arriver nous ne faisons "qu'imposer" à notre entourage "notre" dégradation corporelle ou psychique.
"Je ne trouve aucune dignité.. " c'est bien l'expression d'un choix personnel, non ?
... Ou penses-tu qu'il faudrait FORCER les gens à mourir ? Si la dignité était une situation objective, c'est ce qu'il faudrait faire, non ?
Je sais que tu ne le penses pas. Par conséquent la dignité se définit bien par l'expression de son libre arbitre, et non pas par la chose choisie en soi.
Il ne s'agit pas d'inciter ni d'encourager, mais d'INTERDIRE !Ladysan a écrit: Quant à l'interdiction du "Lancé de nain", il viserait à mon avis a inciter ou à encourager le nain à trouver "autre chose" que d'amuser les sots en mettant leurs vie en danger. Je suis pour.
De nouveau, c'est une erreur d'appréciation. Ce n'est pas le lancer de nain qui est INDIGNE en soi, ce qui est indigne c'est qu'un nain ne puisse pas faire autrement que de faire ce travail. C'est parfois le cas, mais pas toujours. Donc dans certain cas, cette interdiction porte atteinte à la liberté de choix de ces personnes, donc porte atteinte à leur dignité en considérant que leur choix est mauvais et que l'Etat doit décider à leur place car ils en sont incapables.
C'est exactement comme si on décidait à partir de quel moment un malade DOIT mourir, quel que soit son choix personnel.
Là, par contre, tu serais contre, n'est-ce pas ?
...
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Re: La dignité humaine
C'est le cas dans la loi Léonetti, le collège de médecins décide de débrancher...Gerard a écrit: C'est exactement comme si on décidait à partir de quel moment un malade DOIT mourir, quel que soit son choix personnel.
Là, par contre, tu serais contre, n'est-ce pas ?
...
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Cervantes
Re: La dignité humaine
Je te re-cites en reformulant mes réponses...
C'est exact. Ne pas pouvoir faire ce que l'on choisit est indigne, ou plutôt ME semble indigne.
Ok, Gérard, nous sommes bien d'accord ! Excuses-moi pour ce quiproquo, et merci d'avoir relevé mes incohérences,
Désolée Gérard, j'avais mal lu ou mal compris ta phrase.Gerard a écrit: C'est le cas de la "mort dans la dignité", l'euthanasie. MOURIR DANS LA DIGNITE ne signifie rien en soi. Certains peuvent estimer que lutter jusqu'au bout est la vraie dignité, d'autres estiment au contraire que la dignité est de partir avant une dégradation trop avancée. Là encore, dans les deux cas, la dignité c'est le libre-arbitre : ne pas pouvoir faire ce qu'on choisit est indigne.
C'est exact. Ne pas pouvoir faire ce que l'on choisit est indigne, ou plutôt ME semble indigne.
Ladysan a écrit: Quant à l'interdiction du "Lancé de nain", il viserait à mon avis a inciter ou à encourager le nain à trouver "autre chose" que d'amuser les sots en mettant leurs vie en danger. Je suis pour.
Ok, INTERDIRE, dans le but non avoué de décourager les nains à mettre leurs vies en danger. C'est mieux dit Non ?Il ne s'agit pas d'inciter ni d'encourager, mais d'INTERDIRE !
C'est exactement comme si on décidait à partir de quel moment un malade DOIT mourir, quel que soit son choix personnel.
Là, par contre, tu serais contre, n'est-ce pas ?
Ok, Gérard, nous sommes bien d'accord ! Excuses-moi pour ce quiproquo, et merci d'avoir relevé mes incohérences,
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La dignité humaine
Jipé a écrit:C'est le cas dans la loi Léonetti, le collège de médecins décide de débrancher...Gerard a écrit: C'est exactement comme si on décidait à partir de quel moment un malade DOIT mourir, quel que soit son choix personnel.
Là, par contre, tu serais contre, n'est-ce pas ?
...
Oui en l'ABSENCE de volonté exprimée, mais sûrement pas en CONTRADICTION avec une volonté contraire, non ? (enfin j'espère)
- Ne me débranchez pas, je ne veux pas mourir !!!
- Désolé Monsieur, c'est la loi. Faut mourir maintenant, hein !
...
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Re: La dignité humaine
Ben non GG, si les médecins pensent après plusieurs tests que la personne ne sortira pas d'un coma dépassé, par exemple, ou si elle est de toute manière en fin de vie et de manière incurable, ils se réfèreront à la loi Léonetti et débrancheront pour ne pas faire de l'acharnement thérapeutique.
Même si la personne avait exprimé lorsqu'elle était encore consciente et "valide", sa volonté de rester branchée.
Après le premier alinéa de l'article L. 1110-5 du code de la santé publique, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. »
Après le quatrième alinéa de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, la limitation ou l'arrêt de traitement susceptible de mettre sa vie en danger ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale définie par le code de déontologie médicale et sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6 ou la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d'arrêt de traitement est inscrite dans le dossier médical. »
Même si la personne avait exprimé lorsqu'elle était encore consciente et "valide", sa volonté de rester branchée.
Après le premier alinéa de l'article L. 1110-5 du code de la santé publique, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Ces actes ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris. Dans ce cas, le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10. »
Après le quatrième alinéa de l'article L. 1111-4 du code de la santé publique, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, la limitation ou l'arrêt de traitement susceptible de mettre sa vie en danger ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale définie par le code de déontologie médicale et sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6 ou la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d'arrêt de traitement est inscrite dans le dossier médical. »
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Re: La dignité humaine
Jipé a écrit:Ben non GG, si les médecins pensent après plusieurs tests que la personne ne sortira pas d'un coma dépassé, par exemple, ou si elle est de toute manière en fin de vie et de manière incurable, ils se réfèreront à la loi Léonetti et débrancheront pour ne pas faire de l'acharnement thérapeutique.
S'il se trouve en coma dépassé, je vois mal comment le malade pourrait exprimer sa volonté. (Même s'il l'avait fait avant le coma, on a besoin de son avis pour l'instant présent.)
Mais toi, tu me dis que même s'il est pleinement conscient et ne veut pas mourir, un médecin a le droit de mettre fin à l'existence du malade ?
Tu trouves ça "digne" ? Moi je trouve l'idée terrifiante. C'est une négation totale du libre-arbitre du malade et donc de sa dignité. Il n'est plus un individu, il n'est plus qu'un corps.
...
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Re: La dignité humaine
Est-ce que j'ai dit que cela était digne ?! J'ai toujours dénoncé la loi Léonetti, dommage que tu ne lises pas le fil sur l'euthanasie !!!!Gerard a écrit: Tu trouves ça "digne" ? Moi je trouve l'idée terrifiante. C'est une négation totale du libre-arbitre du malade et donc de sa dignité. Il n'est plus un individu, il n'est plus qu'un corps.
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Re: La dignité humaine
Gerard a écrit: S'il se trouve en coma dépassé, je vois mal comment le malade pourrait exprimer sa volonté. (Même s'il l'avait fait avant le coma, on a besoin de son avis pour l'instant présent.)
Mais Gérard, les médecins doivent se conformer à ce qui a été exprimé par le malade AVANT qu'il entre en coma !
Sinon...A quoi cela me servirait-il de prendre des dispositions pour le jour ou je ne serais plus apte à prendre une décision.
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La dignité humaine
Jipé a écrit:Est-ce que j'ai dit que cela était digne ?! J'ai toujours dénoncé la loi Léonetti, dommage que tu ne lises pas le fil sur l'euthanasie !!!!
OOPS pardon, je ne savais pas.
Donc nous sommes d'accord : la dignité, c'est d'abord le respect de la volonté du patient, quelle que soit sa volonté. Donc il n'y a pas de "mort digne", il y a des "morts dignes", chacun la définissant comme il l'entend.
Beh oui, mais pour qu'il y ait atteinte à la dignité, faut bien que le patient soit conscient de sa dignité ou de sa non-dignité. S'il est dans le coma et qu'on le maintient vivant dans le coma, comment peut-il souffrir d'un manque de dignité ? Donc à ce niveau, c'est au médecin de décider. Les volontés préventives du patient ne peuvent servir qu'à le couvrir si au bout du compte, le médecin partage son avis.Ladysan a écrit:Mais Gérard, les médecins doivent se conformer à ce qui a été exprimé par le malade AVANT qu'il entre en coma !
Sinon...A quoi cela me servirait-il de prendre des dispositions pour le jour ou je ne serais plus apte à prendre une décision. ...
...
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