Femmes obéissantes
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Femmes obéissantes
Voici un témoignage poignant et un regard lucide d'une femme arabe.
Le monde arabe hait les femmes
Excision, violences domestiques, négation des droits civiques… Certains vous diront que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme.
- A Sanaa, au Yémen, le 21 février 2012 dans un bureau de vote. REUTERS/Ahmed Jadallah
-
Dans Distant View of a Minaret, feu Alifa Rifaat, auteure égyptienne trop peu connue, commence sa nouvelle par l’histoire d’une femme si indifférente aux relations sexuelles avec son mari qu’elle observe une toile d’araignée au plafond à balayer plus tard pendant qu’il se concentre uniquement sur son plaisir à lui. Elle a le temps de ruminer sur ses refus répétés de prolonger le rapport jusqu’à ce qu’elle aussi atteigne l’orgasme, «comme s’il voulait la priver exprès». Au moment même où son mari refuse de la faire jouir, l’appel à la prière interrompt son orgasme à lui, et il sort. Après s’être lavée, elle se perd en prière—tellement plus épanouissante qu’elle a hâte qu’arrive l’heure de la prochaine— et se met au balcon pour regarder dans la rue. Elle interrompt sa rêverie pour préparer consciencieusement le café de son mari, qu’il boira après sa sieste. Elle l’apporte dans la chambre afin de le verser devant lui, comme il aime, et constate qu’il est mort. Elle envoie leur fils chercher un médecin.
«Elle retourna au salon et versa le café pour elle. Son propre calme l’étonnait.»
En juste trois pages et demie, Rifaat déroule un tiercé de sexe, de mort et de religion, un bulldozer qui écrase le déni et toute velléité défensive pour viser au cœur de la misogynie dans le monde arabe. Il n’y a pas à dorer la pilule. Ils ne nous haïssent pas à cause de nos libertés, comme le voudrait le cliché américain usé post-11-Septembre. Nous n’avons pas de libertés parce qu’ils nous haïssent, comme le dit si puissamment cette femme arabe.
Oui: ils nous haïssent. Il faut que cela soit dit.
Certains me demanderont peut-être pourquoi j’aborde le sujet maintenant, au moment où la région se soulève, nourrie pour une fois non par la haine habituelle de l’Amérique et d’Israël mais par une exigence commune de liberté. Après tout, est-ce que tout le monde ne devrait pas d’abord obtenir les droits de base, avant que les femmes n’exigent des traitements particuliers? Et qu’est-ce que le genre, ou le sexe d’ailleurs, a à voir avec le Printemps arabe?
Notre révolution n'a pas commencé
Mais je ne parle pas du sexe caché dans des coins sombres ou dans des chambres fermées. Un système politique et économique dans son intégralité —qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux— doit être détruit en même temps que les tyrannies plus ostensibles qui étouffent l’avenir de la région. Tant que la colère ne se sera pas déplacée des oppresseurs de nos palais présidentiels aux oppresseurs dans nos rues et nos maisons, notre révolution n’aura pas commencé.
Alors: c’est vrai, les femmes du monde entier ont des problèmes; c’est vrai, les États-Unis n’ont pas encore élu une femme président; et oui, les femmes continuent d’être traitées en objet dans beaucoup de pays «occidentaux» (je vis dans l’un d’entre eux). C’est généralement là-dessus que la conversation se termine quand vous essayez de discuter des raisons pour lesquelles les sociétés arabes haïssent les femmes.
Mais mettons de côté ce que les États-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un nom de pays arabe, et je vous réciterai une litanie de mauvais traitements, attisés par un mélange toxique de culture et de religion, que peu semblent vouloir ou pouvoir démêler de peur de blasphémer ou de choquer.
Imaginez... C'est 1.000 fois pire
Quand plus de 90% des femmes mariées en Egypte —y compris ma mère et cinq de ses six sœurs— ont subi une mutilation génitale au nom de la décence, alors sûrement, il est nécessaire que tous, nous blasphémions. Quand les femmes égyptiennes sont soumises à d’humiliants «tests de virginité» uniquement parce qu’elle ont osé prendre la parole, il n’est pas temps de se taire. Quand un article du code pénal dit que si une femme a été battue par son mari «avec de bonnes intentions» aucuns dommages-intérêts exemplaires ne peuvent être demandés, alors au diable le politiquement correct. Et dites-moi, s’il vous plaît, ce que sont de «bonnes intentions»? Légalement, elles sont censées comprendre toute raclée qui ne soit «pas violente» ou «dirigée vers le visage».
Ce que tout cela signifie, c’est que quand on en vient au statut de la femme dans le monde arabe, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensiez. En fait elle est mille fois pire. Même après ces «révolutions», on considère que tout va à peu près pour le mieux dans le meilleur des mondes tant que les femmes restent voilées, prisonnières de leur foyer, qu’on leur refuse la simple mobilité de monter dans leurs propres voitures, qu’elles sont obligées de demander aux hommes la permission de voyager et qu’elles sont incapables de se marier, ou de divorcer, sans la bénédiction d’un mâle responsable d’elles.
Aucun pays arabe ne figure parmi les 100 premiers du Rapport mondial sur l'inégalité entre les sexes du Forum économique mondial, ce qui place toute la région dans son ensemble parmi les bons derniers de la planète. Pauvres ou riches, nous détestons tous nos femmes.
Eternelles mineures
L’Arabie saoudite et le Yémen voisins, par exemple, sont peut-être à des années-lumière l’un de l’autre en termes de PIB, mais quatre places seulement les séparent dans l’indice des inégalités, avec le royaume à la 131e position et le Yémen 135e sur 135. Le Maroc, dont la loi «progressiste» sur la famille est si souvent vantée (un rapport de 2005 par des «experts» occidentaux le qualifie «d’exemple pour les pays musulmans visant à l’intégration dans la société moderne») occupe la 129e place; selon le ministère de la Justice marocain, 41.098 filles de moins de 18 ans y ont été mariées en 2010.
On comprend facilement pourquoi le Yémen est le pays le plus mal noté, puisque 55% des femmes y sont illettrées, 79% ne travaillent pas et une seule femme siège au Parlement qui comprend 301 députés. Les abominables reportages sur des fillettes de 12 ans qui meurent en couches n’aident pas à y endiguer la vague des mariages d’enfants. A la place, les manifestations de soutien au mariage des enfants surpassent celles qui s’y opposent, alimentées par les déclarations du clergé claironnant que les opposants à la pédophilie approuvée par l’État sont des apostats car le prophète Mahomet, selon eux, aurait épousé sa deuxième femme Aïcha alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Mais au moins les femmes yéménites ont-elles le droit de conduire. Cela n’a certainement pas mis un terme à leurs innombrables problèmes, mais c’est un symbole de liberté —et un tel symbolisme ne résonne nulle part ailleurs plus fort qu’en Arabie saoudite, où le mariage des enfants est également pratiqué et où les femmes sont d’éternelles mineures quel que soit leur âge ou leur niveau d’études. Les femmes saoudiennes, beaucoup plus nombreuses que les hommes sur les campus des universités, en sont pourtant réduites à regarder des hommes bien moins qualifiés qu’elles contrôler tous les aspects de leur vie.
Oui, l’Arabie saoudite, où la rescapée d’un viol collectif a été condamnée à de la prison pour avoir accepté de monter dans une voiture sans membre masculin de sa famille, et qui a dû recourir à la grâce royale; l’Arabie saoudite, où une femme qui bravé l’interdiction de conduire a été condamnée à 10 coups de fouets et a elle aussi dû implorer la grâce royale; l’Arabie saoudite, où les femmes n’ont toujours pas le droit ni de voter, ni de se présenter aux élections, et où un décret royal promettant de leur accorder le droit de vote pour des élections locales presque totalement symboliques en —vous allez rire— 2015 est considéré comme un «progrès».
Pourquoi nous haïssent-ils?
La situation est tellement déplorable pour les femmes en Arabie saoudite que ces minuscules cadeaux paternalistes sont accueillis avec ravissement et que le monarque qui les octroie, le roi Abdallah, est salué comme un «réformateur» —même par ceux qui devraient avoir un peu plus de jugeote, comme Newsweek, qui en 2010 l’a fait figurer parmi les 11 dirigeants mondiaux les plus respectés.
Vous voulez savoir à quel point la situation y est navrante? La réaction du «réformateur» aux révolutions qui ont surgi dans toute la région a été d’engourdir son peuple à coups de davantage de subsides gouvernementaux —notamment à destination des fanatiques salafistes de qui la famille royale saoudienne tient sa légitimité. Le roi Abdallah a 87 ans. Attendez de voir le prochain sur la liste, le prince Nayef, un homme tout droit sorti du Moyen-Age. Sa misogynie et son fanatisme donnent au roi Abdallah des airs de Susan B. Anthony.
Alors pourquoi nous haïssent-ils? En grande partie pour une histoire de sexe, ou plus précisément d’hymen.
«La raison pour laquelle les extrémistes s’acharnent toujours sur les femmes reste un mystère pour moi», a récemment regretté la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. «Mais ils semblent tous le faire. Peu importe le pays où ils vivent ou la religion qu’ils revendiquent. Ils veulent contrôler les femmes.» (Et pourtant Clinton représente une administration qui soutient ouvertement beaucoup de ces despotes misogynes.)
Si ces régimes exercent un tel contrôle, c’est souvent par conviction que dans le cas contraire, une femme n’est jamais qu’à quelques degrés de la nymphomanie. Voyez Youssef al-Qaradawi, le religieux populaire et animateur de télévision sur Al Jazeera, conservateur de longue date, qui a développé un penchant étonnant pour les révolutions du monde arabe —une fois qu’elles avaient commencé, bien entendu— car il avait compris sans doute que celles-ci allaient éliminer les tyrans qui avaient tourmenté et opprimé à la fois lui et le mouvement des Frères musulmans dont il est issu.
L'Insatiable Tentatrice
Je pourrais vous trouver une foule de cinglés débitant des laïus sur l’Insatiable Femme Tentatrice, mais je vais rester grand public avec Qaradawi, qui est suivi par un vaste auditoire sur les chaînes satellites et hors antenne. Bien qu’il affirme que la mutilation génitale des femmes (qu’il appelle la «circoncision», euphémisme courant qui tente de mettre cette pratique sur le même plan que la circoncision masculine) n’est pas «obligatoire», vous trouverez également cette inestimable observation dans un de ses livres: «Personnellement, je soutiens cette pratique vu les circonstances du monde moderne. Quiconque estime que la circoncision est le meilleur moyen de protéger ses filles devrait le faire», y a-t-il écrit, en ajoutant:
«L’opinion modérée favorise la pratique de la circoncision pour diminuer la tentation.»
Donc même chez les «modérés», les organes génitaux sont mutilés pour s’assurer que leur désir garde les lèvres cousues —cet hilarant jeu de mot est intentionnel bien sûr. Qaradawi a depuis émis une fatwa contre la mutilation génitale féminine, mais personne ne s’étonne que quand l’Egypte a interdit la pratique en 2008, certains législateurs des Frère musulmans se soient opposés à la loi. Et c’est toujours le cas —y compris une éminente députée, appelée Azza al-Garf.
Pourtant ce sont bien les hommes qui n’arrivent pas à se contrôler dans les rues, où, du Maroc au Yémen, le harcèlement sexuel est endémique, et c’est à cause des hommes que tant de femmes sont encouragées à se voiler. Au Caire, un wagon de métro est réservé aux femmes pour nous protéger des mains baladeuses et de pire encore; d’innombrables centres commerciaux saoudiens sont réservés aux familles, interdisant l’accès aux hommes seuls s’ils ne produisent pas la femme requise pour les accompagner.
Nous entendons souvent que les économies défaillantes du monde arabe empêchent de nombreux hommes de pouvoir se marier, et certains utilisent cet argument pour expliquer la hausse du niveau de harcèlement sexuel dans les rues. Un sondage de 2008 de l’Egyptian Center for Women's Rights révèle que plus de 80% des Egyptiennes déclarent avoir subi un harcèlement sexuel et plus de 60% des hommes admettent le pratiquer. En revanche, rien sur la manière dont un mariage plus tardif peut affecter les femmes. Les femmes ont-elles des besoins sexuels ou non? Apparemment, le monde arabe n’en est qu’à ses balbutiements en termes de rudiments de biologie humaine.
La vénération d'un Dieu misogyne
C’est là qu’intervient l’appel à la prière et la sublimation par la religion que Rifaat introduit si brillamment dans son récit. Tout comme les religieux nommés par le régime bercent les pauvres avec des promesses de justice —et de vierges nubiles— dans l’au-delà au lieu de reconnaître la corruption et le népotisme du dictateur dans cette vie, de même les femmes sont réduites au silence par une association mortelle d’hommes qui les détestent tout en leur affirmant que Dieu est fermement de leur côté, à eux.
Je reviens à l’Arabie saoudite, et pas seulement parce quand j’ai rencontré ce pays à l’âge de 15 ans, le traumatisme m’a propulsée dans le féminisme —il n’y a pas d’autre moyen de le décrire— mais parce que le royaume assume ouvertement sa vénération d’un Dieu misogyne et qu’il n’a jamais à en payer les conséquences, grâce à son maudit double avantage d’avoir du pétrole et d’abriter les deux sites les plus sacrés de l’islam, la Mecque et Médine.
A l’époque —dans les années 1980 et 1990— comme aujourd’hui, les religieux qui passaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes et leurs orifices, et surtout par ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais la fois où j’ai entendu que si un bébé mâle vous urinait dessus, vous pouviez garder vos vêtements pour prier, alors que si c’était une fille, il fallait vous changer. Mais qu’est-ce qui pouvait bien vous rendre impur dans l’urine de fillette? m’étais-je demandé.
La haine des femmes.
Voulez-vous savoir à quel point l’Arabie saoudite déteste les femmes? Au point que 15 filles sont mortes dans l’incendie de leur école à la Mecque en 2002, quand la «police des mœurs» les a empêchées de fuir le bâtiment en feu —et empêché les pompiers de les secourir— parce qu’elles ne portaient pas les voiles et les manteaux obligatoires en public. Et il n’y a eu aucune conséquence. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. L’unique concession faite à l’horreur par Abdallah, le prince royal de l’époque, a été de soustraire l’éducation des filles aux fanatiques salafistes qui ont néanmoins réussi à maintenir largement leur main de fer sur le système éducatif du royaume.
Haine en Arabie saoudite, haine en Tunisie, haine en Libye...
Il ne s’agit pas là d’un phénomène exclusivement saoudien, d’une curiosité odieuse dans ce désert riche et isolé. La haine islamiste des femmes se consume ardemment dans toute la région —aujourd’hui plus que jamais.
Au Koweït, où pendant des années les islamistes ont combattu le droit de vote des femmes, ceux-ci ont harcelé les quatre femmes qui avaient réussi à accéder au parlement, exigeant que les deux qui ne couvraient pas leurs cheveux portent des hijabs. Quand le parlement koweitien a été dissout en décembre dernier, un député islamiste a exigé que la nouvelle chambre —où ne siégeait plus la moindre femme— discute cette loi sur «la tenue décente.»
En Tunisie, longtemps considérée comme ce qui se rapprochait le plus d’un exemple de tolérance à suivre dans la région, les femmes ont retenu leur respiration à l’automne dernier quand le parti islamiste Ennahda a remporté la majorité des voix lors des élections de l’Assemblée constituante. Les dirigeants du parti se sont engagés à respecter le Code du statut personnel de 1956, qui déclare «le principe d’égalité entre hommes et femmes» en tant que citoyens et interdit la polygamie. Mais des enseignantes d’université et des étudiantes se sont plaintes depuis d’avoir subi des agressions et des intimidations de la part d’islamistes parce qu’elles ne portaient pas de hijabs, tandis que de nombreux activistes du droit des femmes se demandent comment des débats sur la loi islamiste vont réellement affecter la loi réelle sous laquelle elles devront vivre dans la Tunisie post-révolution.
En Libye, la première chose que le chef du gouvernement par intérim, Moustafa Abdel Jalil, promit de faire fut de lever les restrictions du tyran mort concernant la polygamie. Avant d’imaginer Mouammar al-Kadhafi comme un féministe, souvenez-vous que sous son règne, les filles et les femmes qui avaient survécu à des agressions sexuelles ou étaient soupçonnées de «crimes moraux» étaient jetées dans des «centres de réhabilitation sociale», des prisons en réalité, d’où elles ne pouvaient sortir tant qu’un homme n’acceptait pas de les épouser ou que leurs familles ne les reprenaient pas.
Et puis il y a l’Egypte, où moins d’un mois après le retrait du président Hosni Moubarak, la junte militaire qui le remplaçait, officiellement pour «protéger la révolution», nous a involontairement rappelé les deux révolutions dont nous, les femmes, avons besoin.
Même la voix est une tentation
Après avoir débarrassé la place Tahrir des manifestants, l’armée a arrêté des dizaines d’activistes, hommes et femmes. Les tyrans oppriment, battent et torturent tout le monde. Ça nous le savons. Mais ces officiers réservent les «tests de virginité» aux activistes femmes: un viol sous la forme d’un médecin qui insère ses doigts dans le vagin à la recherche de l’hymen (le médecin a été poursuivi et finalement acquitté en mars).
Quel espoir peut-il y avoir pour les femmes dans le nouveau parlement égyptien, dominé comme il l’est par des hommes bloqués au VIIe siècle? Un quart de ces sièges parlementaires sont désormais occupés par des salafistes, qui estiment que singer les us et coutumes de l’époque du prophète Mahomet est une prescription appropriée à la vie moderne. A l’automne dernier, en présentant des candidates aux élections [parce que la législation l’y obligeait], le parti salafiste égyptien Al-Nour a remplacé le visage de chaque femme par une fleur. Les femmes ne doivent être ni vues, ni entendues —même leur voix est une tentation— elles siègent donc au parlement égyptien, couvertes de noir des pieds à la tête et toujours absolument muettes.
Et nous sommes au beau milieu d’une révolution en Egypte! C’est une révolution au cours de laquelle des femmes sont mortes, ont été battues, mitraillées et agressées sexuellement en luttant aux côtés des hommes pour débarrasser notre pays de ce patriarche majuscule —Moubarak— et pourtant tant de patriarches minuscules nous oppriment encore.
Les Frères musulmans, avec presque la moitié de tous les sièges de notre nouveau parlement révolutionnaire, ne croient pas que les femmes (ou les chrétiens d’ailleurs) puissent être présidentes. Celle qui dirige le «comité des femmes» du parti politique des Frères musulmans a récemment déclaré que les femmes ne devraient ni défiler ni manifester car il est plus «digne» de laisser leurs maris et leurs frères le faire pour elles.
La haine des femmes va loin dans la société égyptienne. Celles d’entre nous qui ont défilé et manifesté ont dû négocier un champ de mines d’agressions sexuelles commises à la fois par le régime et ses laquais, et, malheureusement, parfois par ceux qui font la révolution à nos côtés.
Celui qui a décidé ainsi n'a jamais été une femme
Le jour de novembre où j’ai été victime d’une agression sexuelle dans la rue Mohamed Mahmoud près de la place Tahrir, par au moins quatre membres de la police anti-émeutes égyptienne, j’avais d’abord été pelotée par un homme sur la place même. Alors que nous dénonçons avec empressement les agressions commises par le régime, quand nous nous faisons violenter par des civils comme nous, nous imaginons immédiatement que ce sont des agents du régime ou des voyous car nous ne voulons pas ternir l’image de la révolution.
Quelles solutions?
D’abord, arrêtons de faire semblant. Reconnaissons la haine pour ce qu’elle est. Résistons au relativisme culturel et sachons que même dans des pays qui connaissent des révolutions et des soulèvements, les femmes resteront toujours la cinquième roue du carrosse. On vous dira —à vous, le monde extérieur— que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme. Les soulèvements arabes ont peut-être été déclenchés par un homme arabe —Mohamed Bouazizi, le vendeur des rues tunisiens qui s’est brûlé vif par désespoir— mais ils seront terminés par les femmes arabes.
N'attendons pas que nos Bouazizi meurent
Amina Filali —la jeune marocaine de 16 ans qui s’est empoisonnée après avoir été forcée à épouser son violeur, qui la battait— est notre Bouazizi. Salwa el-Husseini, la première femme égyptienne à s’ériger publiquement contre les «tests de virginité»; Samira Ibrahim, la première à être allée devant les tribunaux; et Rasha Abdel Rahman, qui a témoigné à ses côtés —elles sont nos Bouazizi. Il ne faut pas attendre qu’elles meurent pour le devenir. Manal al-Sharif, qui a passé neuf jours en prison pour avoir enfreint la loi de son pays interdisant aux femmes de conduire, est la Bouazizi d’Arabie saoudite. Elle est à elle seule une force révolutionnaire qui s’oppose à un océan de misogynie.
Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne sont pas accompagnées de révolutions de la pensée —des révolutions sociales, sexuelles et culturelles qui renverseront les Moubarak dans nos esprits autant que dans nos chambres à coucher.
«Vous savez pourquoi ils nous ont soumises à des tests de virginité?», m’a demandé Samira Ibrahim après que nous avons défilé des heures en l’honneur de la journée internationale de la femme au Caire le 8 mars.
«Ils veulent nous faire taire; ils veulent chasser les femmes pour qu’elles retournent à la maison. Mais nous ne bougerons pas.»
Nous ne nous réduisons pas à nos foulards et à nos hymens. Ecoutez celles d’entre nous qui se battent. Amplifiez les voix de la région et regardez de près la haine dans ses yeux. Il y eut un temps où être islamiste était la position politique la plus vulnérable en Égypte et en Tunisie. Sachez qu’aujourd’hui, ce pourrait bien être celle de la femme. Comme ça l’a toujours été.
Mona Eltahawy
Source:http://www.slate.fr/story/54247/printemps-arabe-haine-femmes
Le monde arabe hait les femmes
Excision, violences domestiques, négation des droits civiques… Certains vous diront que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme.
- A Sanaa, au Yémen, le 21 février 2012 dans un bureau de vote. REUTERS/Ahmed Jadallah
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Dans Distant View of a Minaret, feu Alifa Rifaat, auteure égyptienne trop peu connue, commence sa nouvelle par l’histoire d’une femme si indifférente aux relations sexuelles avec son mari qu’elle observe une toile d’araignée au plafond à balayer plus tard pendant qu’il se concentre uniquement sur son plaisir à lui. Elle a le temps de ruminer sur ses refus répétés de prolonger le rapport jusqu’à ce qu’elle aussi atteigne l’orgasme, «comme s’il voulait la priver exprès». Au moment même où son mari refuse de la faire jouir, l’appel à la prière interrompt son orgasme à lui, et il sort. Après s’être lavée, elle se perd en prière—tellement plus épanouissante qu’elle a hâte qu’arrive l’heure de la prochaine— et se met au balcon pour regarder dans la rue. Elle interrompt sa rêverie pour préparer consciencieusement le café de son mari, qu’il boira après sa sieste. Elle l’apporte dans la chambre afin de le verser devant lui, comme il aime, et constate qu’il est mort. Elle envoie leur fils chercher un médecin.
«Elle retourna au salon et versa le café pour elle. Son propre calme l’étonnait.»
En juste trois pages et demie, Rifaat déroule un tiercé de sexe, de mort et de religion, un bulldozer qui écrase le déni et toute velléité défensive pour viser au cœur de la misogynie dans le monde arabe. Il n’y a pas à dorer la pilule. Ils ne nous haïssent pas à cause de nos libertés, comme le voudrait le cliché américain usé post-11-Septembre. Nous n’avons pas de libertés parce qu’ils nous haïssent, comme le dit si puissamment cette femme arabe.
Oui: ils nous haïssent. Il faut que cela soit dit.
Certains me demanderont peut-être pourquoi j’aborde le sujet maintenant, au moment où la région se soulève, nourrie pour une fois non par la haine habituelle de l’Amérique et d’Israël mais par une exigence commune de liberté. Après tout, est-ce que tout le monde ne devrait pas d’abord obtenir les droits de base, avant que les femmes n’exigent des traitements particuliers? Et qu’est-ce que le genre, ou le sexe d’ailleurs, a à voir avec le Printemps arabe?
Notre révolution n'a pas commencé
Mais je ne parle pas du sexe caché dans des coins sombres ou dans des chambres fermées. Un système politique et économique dans son intégralité —qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux— doit être détruit en même temps que les tyrannies plus ostensibles qui étouffent l’avenir de la région. Tant que la colère ne se sera pas déplacée des oppresseurs de nos palais présidentiels aux oppresseurs dans nos rues et nos maisons, notre révolution n’aura pas commencé.
Alors: c’est vrai, les femmes du monde entier ont des problèmes; c’est vrai, les États-Unis n’ont pas encore élu une femme président; et oui, les femmes continuent d’être traitées en objet dans beaucoup de pays «occidentaux» (je vis dans l’un d’entre eux). C’est généralement là-dessus que la conversation se termine quand vous essayez de discuter des raisons pour lesquelles les sociétés arabes haïssent les femmes.
Mais mettons de côté ce que les États-Unis font ou ne font pas aux femmes. Citez-moi un nom de pays arabe, et je vous réciterai une litanie de mauvais traitements, attisés par un mélange toxique de culture et de religion, que peu semblent vouloir ou pouvoir démêler de peur de blasphémer ou de choquer.
Imaginez... C'est 1.000 fois pire
Quand plus de 90% des femmes mariées en Egypte —y compris ma mère et cinq de ses six sœurs— ont subi une mutilation génitale au nom de la décence, alors sûrement, il est nécessaire que tous, nous blasphémions. Quand les femmes égyptiennes sont soumises à d’humiliants «tests de virginité» uniquement parce qu’elle ont osé prendre la parole, il n’est pas temps de se taire. Quand un article du code pénal dit que si une femme a été battue par son mari «avec de bonnes intentions» aucuns dommages-intérêts exemplaires ne peuvent être demandés, alors au diable le politiquement correct. Et dites-moi, s’il vous plaît, ce que sont de «bonnes intentions»? Légalement, elles sont censées comprendre toute raclée qui ne soit «pas violente» ou «dirigée vers le visage».
Ce que tout cela signifie, c’est que quand on en vient au statut de la femme dans le monde arabe, la situation n’est pas meilleure que ce que vous pensiez. En fait elle est mille fois pire. Même après ces «révolutions», on considère que tout va à peu près pour le mieux dans le meilleur des mondes tant que les femmes restent voilées, prisonnières de leur foyer, qu’on leur refuse la simple mobilité de monter dans leurs propres voitures, qu’elles sont obligées de demander aux hommes la permission de voyager et qu’elles sont incapables de se marier, ou de divorcer, sans la bénédiction d’un mâle responsable d’elles.
Aucun pays arabe ne figure parmi les 100 premiers du Rapport mondial sur l'inégalité entre les sexes du Forum économique mondial, ce qui place toute la région dans son ensemble parmi les bons derniers de la planète. Pauvres ou riches, nous détestons tous nos femmes.
Eternelles mineures
L’Arabie saoudite et le Yémen voisins, par exemple, sont peut-être à des années-lumière l’un de l’autre en termes de PIB, mais quatre places seulement les séparent dans l’indice des inégalités, avec le royaume à la 131e position et le Yémen 135e sur 135. Le Maroc, dont la loi «progressiste» sur la famille est si souvent vantée (un rapport de 2005 par des «experts» occidentaux le qualifie «d’exemple pour les pays musulmans visant à l’intégration dans la société moderne») occupe la 129e place; selon le ministère de la Justice marocain, 41.098 filles de moins de 18 ans y ont été mariées en 2010.
On comprend facilement pourquoi le Yémen est le pays le plus mal noté, puisque 55% des femmes y sont illettrées, 79% ne travaillent pas et une seule femme siège au Parlement qui comprend 301 députés. Les abominables reportages sur des fillettes de 12 ans qui meurent en couches n’aident pas à y endiguer la vague des mariages d’enfants. A la place, les manifestations de soutien au mariage des enfants surpassent celles qui s’y opposent, alimentées par les déclarations du clergé claironnant que les opposants à la pédophilie approuvée par l’État sont des apostats car le prophète Mahomet, selon eux, aurait épousé sa deuxième femme Aïcha alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Mais au moins les femmes yéménites ont-elles le droit de conduire. Cela n’a certainement pas mis un terme à leurs innombrables problèmes, mais c’est un symbole de liberté —et un tel symbolisme ne résonne nulle part ailleurs plus fort qu’en Arabie saoudite, où le mariage des enfants est également pratiqué et où les femmes sont d’éternelles mineures quel que soit leur âge ou leur niveau d’études. Les femmes saoudiennes, beaucoup plus nombreuses que les hommes sur les campus des universités, en sont pourtant réduites à regarder des hommes bien moins qualifiés qu’elles contrôler tous les aspects de leur vie.
Oui, l’Arabie saoudite, où la rescapée d’un viol collectif a été condamnée à de la prison pour avoir accepté de monter dans une voiture sans membre masculin de sa famille, et qui a dû recourir à la grâce royale; l’Arabie saoudite, où une femme qui bravé l’interdiction de conduire a été condamnée à 10 coups de fouets et a elle aussi dû implorer la grâce royale; l’Arabie saoudite, où les femmes n’ont toujours pas le droit ni de voter, ni de se présenter aux élections, et où un décret royal promettant de leur accorder le droit de vote pour des élections locales presque totalement symboliques en —vous allez rire— 2015 est considéré comme un «progrès».
Pourquoi nous haïssent-ils?
La situation est tellement déplorable pour les femmes en Arabie saoudite que ces minuscules cadeaux paternalistes sont accueillis avec ravissement et que le monarque qui les octroie, le roi Abdallah, est salué comme un «réformateur» —même par ceux qui devraient avoir un peu plus de jugeote, comme Newsweek, qui en 2010 l’a fait figurer parmi les 11 dirigeants mondiaux les plus respectés.
Vous voulez savoir à quel point la situation y est navrante? La réaction du «réformateur» aux révolutions qui ont surgi dans toute la région a été d’engourdir son peuple à coups de davantage de subsides gouvernementaux —notamment à destination des fanatiques salafistes de qui la famille royale saoudienne tient sa légitimité. Le roi Abdallah a 87 ans. Attendez de voir le prochain sur la liste, le prince Nayef, un homme tout droit sorti du Moyen-Age. Sa misogynie et son fanatisme donnent au roi Abdallah des airs de Susan B. Anthony.
Alors pourquoi nous haïssent-ils? En grande partie pour une histoire de sexe, ou plus précisément d’hymen.
«La raison pour laquelle les extrémistes s’acharnent toujours sur les femmes reste un mystère pour moi», a récemment regretté la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton. «Mais ils semblent tous le faire. Peu importe le pays où ils vivent ou la religion qu’ils revendiquent. Ils veulent contrôler les femmes.» (Et pourtant Clinton représente une administration qui soutient ouvertement beaucoup de ces despotes misogynes.)
Si ces régimes exercent un tel contrôle, c’est souvent par conviction que dans le cas contraire, une femme n’est jamais qu’à quelques degrés de la nymphomanie. Voyez Youssef al-Qaradawi, le religieux populaire et animateur de télévision sur Al Jazeera, conservateur de longue date, qui a développé un penchant étonnant pour les révolutions du monde arabe —une fois qu’elles avaient commencé, bien entendu— car il avait compris sans doute que celles-ci allaient éliminer les tyrans qui avaient tourmenté et opprimé à la fois lui et le mouvement des Frères musulmans dont il est issu.
L'Insatiable Tentatrice
Je pourrais vous trouver une foule de cinglés débitant des laïus sur l’Insatiable Femme Tentatrice, mais je vais rester grand public avec Qaradawi, qui est suivi par un vaste auditoire sur les chaînes satellites et hors antenne. Bien qu’il affirme que la mutilation génitale des femmes (qu’il appelle la «circoncision», euphémisme courant qui tente de mettre cette pratique sur le même plan que la circoncision masculine) n’est pas «obligatoire», vous trouverez également cette inestimable observation dans un de ses livres: «Personnellement, je soutiens cette pratique vu les circonstances du monde moderne. Quiconque estime que la circoncision est le meilleur moyen de protéger ses filles devrait le faire», y a-t-il écrit, en ajoutant:
«L’opinion modérée favorise la pratique de la circoncision pour diminuer la tentation.»
Donc même chez les «modérés», les organes génitaux sont mutilés pour s’assurer que leur désir garde les lèvres cousues —cet hilarant jeu de mot est intentionnel bien sûr. Qaradawi a depuis émis une fatwa contre la mutilation génitale féminine, mais personne ne s’étonne que quand l’Egypte a interdit la pratique en 2008, certains législateurs des Frère musulmans se soient opposés à la loi. Et c’est toujours le cas —y compris une éminente députée, appelée Azza al-Garf.
Pourtant ce sont bien les hommes qui n’arrivent pas à se contrôler dans les rues, où, du Maroc au Yémen, le harcèlement sexuel est endémique, et c’est à cause des hommes que tant de femmes sont encouragées à se voiler. Au Caire, un wagon de métro est réservé aux femmes pour nous protéger des mains baladeuses et de pire encore; d’innombrables centres commerciaux saoudiens sont réservés aux familles, interdisant l’accès aux hommes seuls s’ils ne produisent pas la femme requise pour les accompagner.
Nous entendons souvent que les économies défaillantes du monde arabe empêchent de nombreux hommes de pouvoir se marier, et certains utilisent cet argument pour expliquer la hausse du niveau de harcèlement sexuel dans les rues. Un sondage de 2008 de l’Egyptian Center for Women's Rights révèle que plus de 80% des Egyptiennes déclarent avoir subi un harcèlement sexuel et plus de 60% des hommes admettent le pratiquer. En revanche, rien sur la manière dont un mariage plus tardif peut affecter les femmes. Les femmes ont-elles des besoins sexuels ou non? Apparemment, le monde arabe n’en est qu’à ses balbutiements en termes de rudiments de biologie humaine.
La vénération d'un Dieu misogyne
C’est là qu’intervient l’appel à la prière et la sublimation par la religion que Rifaat introduit si brillamment dans son récit. Tout comme les religieux nommés par le régime bercent les pauvres avec des promesses de justice —et de vierges nubiles— dans l’au-delà au lieu de reconnaître la corruption et le népotisme du dictateur dans cette vie, de même les femmes sont réduites au silence par une association mortelle d’hommes qui les détestent tout en leur affirmant que Dieu est fermement de leur côté, à eux.
Je reviens à l’Arabie saoudite, et pas seulement parce quand j’ai rencontré ce pays à l’âge de 15 ans, le traumatisme m’a propulsée dans le féminisme —il n’y a pas d’autre moyen de le décrire— mais parce que le royaume assume ouvertement sa vénération d’un Dieu misogyne et qu’il n’a jamais à en payer les conséquences, grâce à son maudit double avantage d’avoir du pétrole et d’abriter les deux sites les plus sacrés de l’islam, la Mecque et Médine.
A l’époque —dans les années 1980 et 1990— comme aujourd’hui, les religieux qui passaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes et leurs orifices, et surtout par ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais la fois où j’ai entendu que si un bébé mâle vous urinait dessus, vous pouviez garder vos vêtements pour prier, alors que si c’était une fille, il fallait vous changer. Mais qu’est-ce qui pouvait bien vous rendre impur dans l’urine de fillette? m’étais-je demandé.
La haine des femmes.
Voulez-vous savoir à quel point l’Arabie saoudite déteste les femmes? Au point que 15 filles sont mortes dans l’incendie de leur école à la Mecque en 2002, quand la «police des mœurs» les a empêchées de fuir le bâtiment en feu —et empêché les pompiers de les secourir— parce qu’elles ne portaient pas les voiles et les manteaux obligatoires en public. Et il n’y a eu aucune conséquence. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence. L’unique concession faite à l’horreur par Abdallah, le prince royal de l’époque, a été de soustraire l’éducation des filles aux fanatiques salafistes qui ont néanmoins réussi à maintenir largement leur main de fer sur le système éducatif du royaume.
Haine en Arabie saoudite, haine en Tunisie, haine en Libye...
Il ne s’agit pas là d’un phénomène exclusivement saoudien, d’une curiosité odieuse dans ce désert riche et isolé. La haine islamiste des femmes se consume ardemment dans toute la région —aujourd’hui plus que jamais.
Au Koweït, où pendant des années les islamistes ont combattu le droit de vote des femmes, ceux-ci ont harcelé les quatre femmes qui avaient réussi à accéder au parlement, exigeant que les deux qui ne couvraient pas leurs cheveux portent des hijabs. Quand le parlement koweitien a été dissout en décembre dernier, un député islamiste a exigé que la nouvelle chambre —où ne siégeait plus la moindre femme— discute cette loi sur «la tenue décente.»
En Tunisie, longtemps considérée comme ce qui se rapprochait le plus d’un exemple de tolérance à suivre dans la région, les femmes ont retenu leur respiration à l’automne dernier quand le parti islamiste Ennahda a remporté la majorité des voix lors des élections de l’Assemblée constituante. Les dirigeants du parti se sont engagés à respecter le Code du statut personnel de 1956, qui déclare «le principe d’égalité entre hommes et femmes» en tant que citoyens et interdit la polygamie. Mais des enseignantes d’université et des étudiantes se sont plaintes depuis d’avoir subi des agressions et des intimidations de la part d’islamistes parce qu’elles ne portaient pas de hijabs, tandis que de nombreux activistes du droit des femmes se demandent comment des débats sur la loi islamiste vont réellement affecter la loi réelle sous laquelle elles devront vivre dans la Tunisie post-révolution.
En Libye, la première chose que le chef du gouvernement par intérim, Moustafa Abdel Jalil, promit de faire fut de lever les restrictions du tyran mort concernant la polygamie. Avant d’imaginer Mouammar al-Kadhafi comme un féministe, souvenez-vous que sous son règne, les filles et les femmes qui avaient survécu à des agressions sexuelles ou étaient soupçonnées de «crimes moraux» étaient jetées dans des «centres de réhabilitation sociale», des prisons en réalité, d’où elles ne pouvaient sortir tant qu’un homme n’acceptait pas de les épouser ou que leurs familles ne les reprenaient pas.
Et puis il y a l’Egypte, où moins d’un mois après le retrait du président Hosni Moubarak, la junte militaire qui le remplaçait, officiellement pour «protéger la révolution», nous a involontairement rappelé les deux révolutions dont nous, les femmes, avons besoin.
Même la voix est une tentation
Après avoir débarrassé la place Tahrir des manifestants, l’armée a arrêté des dizaines d’activistes, hommes et femmes. Les tyrans oppriment, battent et torturent tout le monde. Ça nous le savons. Mais ces officiers réservent les «tests de virginité» aux activistes femmes: un viol sous la forme d’un médecin qui insère ses doigts dans le vagin à la recherche de l’hymen (le médecin a été poursuivi et finalement acquitté en mars).
Quel espoir peut-il y avoir pour les femmes dans le nouveau parlement égyptien, dominé comme il l’est par des hommes bloqués au VIIe siècle? Un quart de ces sièges parlementaires sont désormais occupés par des salafistes, qui estiment que singer les us et coutumes de l’époque du prophète Mahomet est une prescription appropriée à la vie moderne. A l’automne dernier, en présentant des candidates aux élections [parce que la législation l’y obligeait], le parti salafiste égyptien Al-Nour a remplacé le visage de chaque femme par une fleur. Les femmes ne doivent être ni vues, ni entendues —même leur voix est une tentation— elles siègent donc au parlement égyptien, couvertes de noir des pieds à la tête et toujours absolument muettes.
Et nous sommes au beau milieu d’une révolution en Egypte! C’est une révolution au cours de laquelle des femmes sont mortes, ont été battues, mitraillées et agressées sexuellement en luttant aux côtés des hommes pour débarrasser notre pays de ce patriarche majuscule —Moubarak— et pourtant tant de patriarches minuscules nous oppriment encore.
Les Frères musulmans, avec presque la moitié de tous les sièges de notre nouveau parlement révolutionnaire, ne croient pas que les femmes (ou les chrétiens d’ailleurs) puissent être présidentes. Celle qui dirige le «comité des femmes» du parti politique des Frères musulmans a récemment déclaré que les femmes ne devraient ni défiler ni manifester car il est plus «digne» de laisser leurs maris et leurs frères le faire pour elles.
La haine des femmes va loin dans la société égyptienne. Celles d’entre nous qui ont défilé et manifesté ont dû négocier un champ de mines d’agressions sexuelles commises à la fois par le régime et ses laquais, et, malheureusement, parfois par ceux qui font la révolution à nos côtés.
Celui qui a décidé ainsi n'a jamais été une femme
Le jour de novembre où j’ai été victime d’une agression sexuelle dans la rue Mohamed Mahmoud près de la place Tahrir, par au moins quatre membres de la police anti-émeutes égyptienne, j’avais d’abord été pelotée par un homme sur la place même. Alors que nous dénonçons avec empressement les agressions commises par le régime, quand nous nous faisons violenter par des civils comme nous, nous imaginons immédiatement que ce sont des agents du régime ou des voyous car nous ne voulons pas ternir l’image de la révolution.
Quelles solutions?
D’abord, arrêtons de faire semblant. Reconnaissons la haine pour ce qu’elle est. Résistons au relativisme culturel et sachons que même dans des pays qui connaissent des révolutions et des soulèvements, les femmes resteront toujours la cinquième roue du carrosse. On vous dira —à vous, le monde extérieur— que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme. Les soulèvements arabes ont peut-être été déclenchés par un homme arabe —Mohamed Bouazizi, le vendeur des rues tunisiens qui s’est brûlé vif par désespoir— mais ils seront terminés par les femmes arabes.
N'attendons pas que nos Bouazizi meurent
Amina Filali —la jeune marocaine de 16 ans qui s’est empoisonnée après avoir été forcée à épouser son violeur, qui la battait— est notre Bouazizi. Salwa el-Husseini, la première femme égyptienne à s’ériger publiquement contre les «tests de virginité»; Samira Ibrahim, la première à être allée devant les tribunaux; et Rasha Abdel Rahman, qui a témoigné à ses côtés —elles sont nos Bouazizi. Il ne faut pas attendre qu’elles meurent pour le devenir. Manal al-Sharif, qui a passé neuf jours en prison pour avoir enfreint la loi de son pays interdisant aux femmes de conduire, est la Bouazizi d’Arabie saoudite. Elle est à elle seule une force révolutionnaire qui s’oppose à un océan de misogynie.
Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne sont pas accompagnées de révolutions de la pensée —des révolutions sociales, sexuelles et culturelles qui renverseront les Moubarak dans nos esprits autant que dans nos chambres à coucher.
«Vous savez pourquoi ils nous ont soumises à des tests de virginité?», m’a demandé Samira Ibrahim après que nous avons défilé des heures en l’honneur de la journée internationale de la femme au Caire le 8 mars.
«Ils veulent nous faire taire; ils veulent chasser les femmes pour qu’elles retournent à la maison. Mais nous ne bougerons pas.»
Nous ne nous réduisons pas à nos foulards et à nos hymens. Ecoutez celles d’entre nous qui se battent. Amplifiez les voix de la région et regardez de près la haine dans ses yeux. Il y eut un temps où être islamiste était la position politique la plus vulnérable en Égypte et en Tunisie. Sachez qu’aujourd’hui, ce pourrait bien être celle de la femme. Comme ça l’a toujours été.
Mona Eltahawy
Source:http://www.slate.fr/story/54247/printemps-arabe-haine-femmes
ruban de moebius- Maître du Temps
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Re: Femmes obéissantes
Merci et bravo , avec courage, elle dénonce l injustice, d une pseudo religions ; » idéo politique » ; voila se que c est
Oui on dit « que l islam et pour la justice » je dirais, celle des hommes, car dieu est un homme
Le vrai ennemi de la femme, se n est pas l homme, mais bien la femme, qui soutient cette injustice,( le coran) stipule ,que la femme est légale, de l homme ; et moi » je dit en quoi car elle considéré comme mineur à vie et qu’ elle n a le droit qu’ à la moitié de l héritage » baliverne! Et mensonge l islam, n est pas la vérité, justement, elle cache la vérité
Oui on dit « que l islam et pour la justice » je dirais, celle des hommes, car dieu est un homme
Le vrai ennemi de la femme, se n est pas l homme, mais bien la femme, qui soutient cette injustice,( le coran) stipule ,que la femme est légale, de l homme ; et moi » je dit en quoi car elle considéré comme mineur à vie et qu’ elle n a le droit qu’ à la moitié de l héritage » baliverne! Et mensonge l islam, n est pas la vérité, justement, elle cache la vérité
lalamina- Sorti de l'oeuf
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Re: Femmes obéissantes
Nous allons publier sur le Le Site du Forum Métaphysique (dans le courant de la semaine prochaine probablement) et avec son autorisation, le livre de Gabrielle Rubin "Les Sources inconscientes de la Misogynie"lalamina a écrit:Le vrai ennemi de la femme, se n est pas l homme, mais bien la femme (...)
Je pense que cela apportera des éléments fort intéressants à propos du concept religion=misogynie et de son évolution...
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Re: Femmes obéissantes
Chose promise, chose due !
Les Sources Inconscientes de la Misogynie - Gabrielle Rubin
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Re: Femmes obéissantes
Tout le problème est de savoir combien parmi elles subissent et combien d'autres approuvent.
desquestions- Maître du Temps
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Re: Femmes obéissantes
Les hommes haïssent les femmes partout qu'elle que soit leur religion. Bourdieu a dit un truc dans ce style: "la domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous nous l'apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question."
alterego- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Femmes obéissantes
Qu'est que le fait de vouloir dominer a à voir avec la haine ?alterego a écrit:Les hommes haïssent les femmes partout qu'elle que soit leur religion
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Re: Femmes obéissantes
Gynécophobie. Il existe quelques ouvrages sur le sujet.
Ling- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 09/07/2011
Re: Femmes obéissantes
Et tous les hommes seraient donc, d'après alterego, gynécophobesStirica a écrit:Gynécophobie. Il existe quelques ouvrages sur le sujet.
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Re: Femmes obéissantes
Non pas tous, de même je ne pense pas qu'il s'agisse de haine, peut être de la méfiance, parfois de la crainte, mais certes un besoin de domination partout. Je n'ai repris le terme haine en réponse à l'affirmation de ruban, "le monde arabe hait les femmes"
alterego- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Date d'inscription : 04/03/2011
Re: Femmes obéissantes
C'est la notion fumeuse d ame qui cree chez les religions du moyen age une cassure entre homme et femme.A cause de cette notion d'ame il n y a eut pour les hommes qui s y sont soumis que deux possibles : la femme n'a pas d'ame , la femme a une ame de femme.
Egeen- Affranchi des Paradoxes
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Date d'inscription : 29/04/2012
Re: Femmes obéissantes
Certains Hommes n'aiment pas les femmes et rien avoir avec la religion... la religion n'est qu'un prétexte et cela ne devrait pas...
Ménérès- Sorti de l'oeuf
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Re: Femmes obéissantes
Le problème de fond n'est pas une histoire "j'aime/j'aime pas" semble-t-il, si l'on en croit l'analyse faite in : Les Sources Inconscientes de la MisogynieMénérès a écrit:Certains Hommes n'aiment pas les femmes et rien avoir avec la religion... la religion n'est qu'un prétexte et cela ne devrait pas...
où G Rubin écrit, p. 15 de son introduction (et développe, bien entendu, ensuite) :
- Code:
"De cette misogynie, les hommes ne sont pas coupables, non plus que les femmes (encore plus misogynes que les hommes, en général) ; car je crois que nos ancêtres eurent autrefois un problème à résoudre, et qu'ils l'ont résolu — par une dramatique confusion — par l'infériorisation de la femme."
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Re: Femmes obéissantes
alterego a écrit:Les hommes haïssent les femmes partout qu'elle que soit leur religion."
Haine des hommes envers les femmes ? Je pense pas mais plutôt -Bulle a écrit:
Et tous les hommes seraient donc, d'après alterego, gynécophobes
La morale issue des textes religieux est entrée dans l'inconscient collectif, cet inconscient collectif forme un pli qui aujourd'hui est 'presque' in-dépliable . Malgré notre époque nihiliste ou athée de surface ... la femme au foyer, soumise a ... "et tout ce que cela comprend" reste la norme de l'inconscient moral collectif .
A nous humains d'aujourd'hui de construire une morale humaine et humaniste digne de ce nom . Un dépliage positif et constructif contre ces ancienne morales, 'éthique archaïque et misogyne' .
La femme n'est pas supérieure ou inférieure a l'homme mais égale ! Évidemment !
democrite- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Date d'inscription : 17/02/2011
Re: Femmes obéissantes
Hello Démocrite !
Contente de te croiser à nouveau
Ou alors il se peut parfaitement que ce soit l'inverse et que ce soit le ciel qui soit un miroir de la terre.
Je cite (ibid pp 126-127) :
Source
Contente de te croiser à nouveau
Ou alors il se peut parfaitement que ce soit l'inverse et que ce soit le ciel qui soit un miroir de la terre.
Je cite (ibid pp 126-127) :
- Code:
"Ainsi que je l'ai déjà dit, ce que les hommes placent dans le ciel est le reflet de ce qui existe sur la terre : reflet amplifié, magnifié certes, mais cependant reflet fidèle. Or ce que nous savons de l'histoire des dieux me semble être la copie exacte de ce que je pense s'être passé sur terre à cette époque : les hommes ont tout d'abord adoré une Grande Déesse, régnant seule, maîtresse de tous les dieux, de tous les humains et de toutes les choses ; puis, un couple, où Déesse et Dieu sont à égalité ; enfin, un couple, où le Dieu mâle domine. A cette Grande Déesse de l'aube des temps, correspond sur terre la Mère toute-puissante des premiers hommes, seule génitrice des enfants. Puis, au moment où les hommes inventent l'élevage et reconnaissent la fonction du père, on voit apparaître auprès de la Grande Déesse un Dieu mâle qui lui est, pendant quelque temps, subordonné, avant de devenir son égal. Enfin, comme c'est le cas dans la plupart des reli-gions antiques ou actuelles, apparaissent des couples divins où c'est le Dieu qui domine. C'est bien le reflet de ce qui se passe sur terre où, à la Mère, succède le couple, ainsi que le montrent les statuettes trouvées dans les fouilles. Nous ne savons pas s'il y a eu un moment où les hommes et les femmes ont été à égalité sur terre, ainsi que le suggèrent les mythes qui décrivent ce qui se passe au Ciel. Mais on peut le supposer, car à l'étape suivante du processus, nous retrouvons une équivalence totale entre le mythe et la réalité : au Ciel comme sur Terre, c'est l'homme qui est le maître."
Source
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Re: Femmes obéissantes
Oui.....moi aussi, Hello Bulle !Bulle a écrit:Hello Démocrite !
Contente de te croiser à nouveau
Ben oui pour sur, t'imagine bien que si la terre serrait un miroir du ciel, la terre serait tout de vide, même célesteBulle a écrit:
Ou alors il se peut parfaitement que ce soit l'inverse et que ce soit le ciel qui soit un miroir de la terre.
Je cite (ibid pp 126-127) :
Ou elle serait composée entièrement de dieux ? la terre ! "Alors tu vois Bulle, tu es bien une déesse "
democrite- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Localisation : Pas loin.........
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Date d'inscription : 17/02/2011
Re: Femmes obéissantes
altèrego a écrit
Je n'ai repris le terme haine en réponse à l'affirmation de ruban, "le monde arabe hait les femmes"
Petite précision c'est Mona Eltahawy l'auteur de l'article qui l'affirme .
ruban de moebius- Maître du Temps
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Date d'inscription : 18/01/2012
Re: Femmes obéissantes
Et comme le reflet nous revient en boomerang, pour moi vous avez raison tout les deux.Bulle a écrit:
Ou alors il se peut parfaitement que ce soit l'inverse et que ce soit le ciel qui soit un miroir de la terre.
Athéna- Maître du Temps
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Re: Femmes obéissantes
democrite a écrit:alterego a écrit:Les hommes haïssent les femmes partout qu'elle que soit leur religion."Haine des hommes envers les femmes ? Je pense pas mais plutôt -Bulle a écrit:
Et tous les hommes seraient donc, d'après alterego, gynécophobes
La morale issue des textes religieux est entrée dans l'inconscient collectif, cet inconscient collectif forme un pli qui aujourd'hui est 'presque' in-dépliable . Malgré notre époque nihiliste ou athée de surface ... la femme au foyer, soumise a ... "et tout ce que cela comprend" reste la norme de l'inconscient moral collectif .
A nous humains d'aujourd'hui de construire une morale humaine et humaniste digne de ce nom . Un dépliage positif et constructif contre ces ancienne morales, 'éthique archaïque et misogyne' .
La femme n'est pas supérieure ou inférieure a l'homme mais égale ! Évidemment !
Inconscient collectif...Tout à fait ! Ce que j'appelle conditionnement et qui date de la nuit des temps , sans doute depuis que la supériorité musculaire physique de l'homme sur la femme a fait de lui le protecteur du couple et de la tribu face aux agressions extérieures, avant même que les religions ne s'organisent . J'ai regardé hier l'émission "Rendez-vous en terre inconnue " sur France 2 ; une rencontre avec une tribu de la vallée de l'Omo, en Ethiopie . Ce sont les femmes elles-mêmes qui revendiquent leur soumission, qui s'imposent les travaux les plus difficiles, qui même demandent à leur mari de prendre une seconde épouse !
Une note amusante poutant : chaque membre du couple a sa place bien précise dans la case, et c'est la femme qui demande à l'homme de faire joujou, et ceci en utilisant une formule très imagée ! Elle lui dit qu'elle a besoin d'argent ! Ah, ces femmes ! Du pognon, du pognon !!!
Le printemps arabe ! Ce sont les femmes elles-mêmes qui ont voté pour les islamistes, alors qu'elles auraient pu s'affranchir de leurs chaînes ...Et vous me répétez que l'homme dispose de son libre-arbitre ? Foutaise que tout ça !
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Femmes obéissantes
J'avais parlé en début d'année de mes sensations désagréables en traversant une partie nord du Bihar, cette région à l'est de l'Inde et particulièrement dans la ville de Patna où parmi des miliers d'hommes dans la rue les femmes semblaient inexistantes. Je m'étais sentie agressée par le regard peu souriant des hommes et j'avais passé une après midi enfermée dans ma chambre d'hotel avant de prendre un vol pour Delhi...tellement, pour la première fois dans ma vie, le fait d'etre une femme libre et seule dans cette région musulmane de l'Inde me donnait la sensation d'etre rejetée...mercredi 5 décembre 2012 09h41 http://fr.reuters.com/...dFRPAE8B401R20121205
PATNA, Inde (Reuters) - Le conseil municipal d'un village de l'Etat de Bihar dans l'est de l'Inde a interdit aux femmes l'usage du téléphone portable estimant que cette pratique "dégradait l'atmosphère sociale" en favorisant les aventures amoureuses.
Le conseil municipal de Sunderbari, dans une région à majorité musulmane, a assorti cette restriction d'une amende de 10.000 roupies (150 euros) pour toute jeune fille surprise en train de téléphoner dans la rue.
Pour les femmes mariées, l'amende s'élève à 2.000 roupies (30 euros).
Manuwar Alam, qui préside un comité récemment créé pour mettre en vigueur ces mesures, a expliqué que les aventures amoureuses et extraconjugales se sont multipliées au cours des derniers mois.
Alam cite six cas de jeunes filles ou de femmes du village ayant déserté leur foyer au cours de cette période.
"Même les femmes mariées quittent leurs maris pour rejoindre leurs amants. C'est une honte. Nous avons donc décidé d'agir fermement. Les téléphones portables dégradent l'atmosphère sociale", a-t-il expliqué.
Des responsables locaux ont ouvert une enquête sur cette question, estimant que de telles interdictions vont à l'encontre des intérêts de la société.
Des organisations féministes ont dénoncé une remise en cause de la liberté qui pourrait avoir comme conséquence de priver les femmes d'un moyen de se défendre en cas de problème ou d'avances inopportunes de la part d'hommes.
"Je voudrais que chaque jeune fille reçoive un téléphone portable afin de pouvoir appeler un membre de sa famille en cas de problème", a commenté un militant de la cause des femmes.
Rédaction de New Delhi; Pierre
Voici un autre signe de cet enfermement de la femme dans cette région : suppression des téléphones portables pour les femmes...
PATNA, Inde (Reuters) - Le conseil municipal d'un village de l'Etat de Bihar dans l'est de l'Inde a interdit aux femmes l'usage du téléphone portable estimant que cette pratique "dégradait l'atmosphère sociale" en favorisant les aventures amoureuses.
Le conseil municipal de Sunderbari, dans une région à majorité musulmane, a assorti cette restriction d'une amende de 10.000 roupies (150 euros) pour toute jeune fille surprise en train de téléphoner dans la rue.
Pour les femmes mariées, l'amende s'élève à 2.000 roupies (30 euros).
Manuwar Alam, qui préside un comité récemment créé pour mettre en vigueur ces mesures, a expliqué que les aventures amoureuses et extraconjugales se sont multipliées au cours des derniers mois.
Alam cite six cas de jeunes filles ou de femmes du village ayant déserté leur foyer au cours de cette période.
"Même les femmes mariées quittent leurs maris pour rejoindre leurs amants. C'est une honte. Nous avons donc décidé d'agir fermement. Les téléphones portables dégradent l'atmosphère sociale", a-t-il expliqué.
Des responsables locaux ont ouvert une enquête sur cette question, estimant que de telles interdictions vont à l'encontre des intérêts de la société.
Des organisations féministes ont dénoncé une remise en cause de la liberté qui pourrait avoir comme conséquence de priver les femmes d'un moyen de se défendre en cas de problème ou d'avances inopportunes de la part d'hommes.
"Je voudrais que chaque jeune fille reçoive un téléphone portable afin de pouvoir appeler un membre de sa famille en cas de problème", a commenté un militant de la cause des femmes.
Rédaction de New Delhi; Pierre
Voici un autre signe de cet enfermement de la femme dans cette région : suppression des téléphones portables pour les femmes...
maya- Seigneur de la Métaphysique
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Re: Femmes obéissantes
Vraiment, je peux rire de bon coeur à vous lire...je vous croirez le jour où vous commencerez à balayer devant votre propre porte...commencez par les publicités sexistes, rien que là y'en a au moins pour des milliers d'années de taf...
alterego- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Femmes obéissantes
Veux-tu dire que les femmes souffrent autant en occident que dans les pays à majorité musulmane ?alterego a écrit:Vraiment, je peux rire de bon coeur à vous lire...je vous croirezai le jour où vous commencerez à balayer devant votre propre porte...commencez par les publicités sexistes, rien que là y'en a au moins pour des milliers d'années de taf...
Geveil- Akafer
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Re: Femmes obéissantes
alterego a écrit:Vraiment, je peux rire de bon coeur à vous lire...je vous croirez le jour où vous commencerez à balayer devant votre propre porte...commencez par les publicités sexistes, rien que là y'en a au moins pour des milliers d'années de taf...
Je ne comprends pas que le simple fait qu'il y ait écrit musulmane tu ne puisse pas défendre des femmes.
T'imagines la souffrances dans laquelle doivent vivre ces femmes ?
Il s'agit des lois pervertis des hommes et c'est bien triste.
EtoileCantique- Affranchi des Paradoxes
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Re: Femmes obéissantes
J'ai oublié te préciser que je croirai en votre sincérité le jour où vous dénoncerez y compris en occident.
Je ne sais pas qui souffre le plus, c'est incomparable et simplicite d'affirmer certaines choses sans tenir compte du contxte dans lequel se produit la domination. Ce que je sais c'est que les femmes arabe en sot conscientes contrairement aux femmes occidentales. Les femmes arabes ont su développer des stratégies pour inverser ce rapport de domination tout en laissant l'homme continuer de croires qu'il a Le pouvoir absolu, et ont su en tirer profit contrairement aux femmes occidentales qui sont les grandes perdantes.
Je ne sais pas qui souffre le plus, c'est incomparable et simplicite d'affirmer certaines choses sans tenir compte du contxte dans lequel se produit la domination. Ce que je sais c'est que les femmes arabe en sot conscientes contrairement aux femmes occidentales. Les femmes arabes ont su développer des stratégies pour inverser ce rapport de domination tout en laissant l'homme continuer de croires qu'il a Le pouvoir absolu, et ont su en tirer profit contrairement aux femmes occidentales qui sont les grandes perdantes.
alterego- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Re: Femmes obéissantes
Si je lis bien ce que tu écris, les femmes arabes se comportent toujours en trichant, en cachant leur vraie personnalité. Comment peuvent-elles vivre dans le mensonge permanent, comme des enfants qui cachent à leurs parents les bétises qu'ils ont faites pour ne pas se faire enguirlander...
maya- Seigneur de la Métaphysique
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