Les guerres silencieuses
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Les guerres silencieuses
Il est de ces guerre silencieuses, qui tuent, affament, écrasent des populations entières dans l'indifférence totale.
Un exemple parmi d'autres, au Pérou, actuellement.
Que les Péruviens pauvres arrêtent de quémander ! C'est vrai, quoi. Qu'ils se contentent de leur sort. Bien sûr, leurs terres ont été attribuées, vendues, la forêts découpée en quartiers et distribuées (pas pour rien, évidemment), mais ce n'est pas une raison pour se révolter ! Heureusement, la police a reçu l'autorisation de tirer dans le tas sans être inquiétée. Tout rentrera rapidement dans l'ordre, rassurez vous, messieurs les "investisseurs".
Ces péruviens quémandeurs sont comme ces terroristes nigérians, qui vivent dans une misère effroyable, mais devraient se réjouir de l'argent que les compagnies pétrolières et leur gouvernement corrompu engrangent sur leur dos. Quand on est altruiste, on doit se réjouir du bonheur des autres, non ?
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/09/BRUCKMAN/18107
Cela m'a remémoré les trafic scandaleux des brevets: ces personnes qui gagnaient leur vie en cultivant des plantes médicinales utilisées depuis des millénaires dans leur région, puis soudain, n'ont plus pu le faire parce qu'une firme pharmaceutique avait déposé un brevet dessus.
Elle est belle, la civilisation "chrétienne", la plus belle jamais créée jusque maintenant ! Oui, belle pour ceux qui en profitent, mais pour les autres...
Vive le néo-libéralisme ! Normal que je l'apprécie: je suis du bon côté de la barrière. Ce n'est pas moi qui me tue à l'ouvrage dans les champs de canne à sucre pour à peine pouvoir faire survivre ma famille, pendant que ce sucre provoque une "épidémie" de diabétiques obèses chez les "chanceux."
Je suis libre, et je vis dans un pays en paix, et j'ai même le choix de cultiver mon potager ou de manger des saloperies chimiques. N'est-ce pas merveilleux ? Quelle belle civilisation, n'est ce pas.
Mon bonheur a pourtant un arrière goût très amer... J'ai de plus en plus de mal à le supporter.
Un exemple parmi d'autres, au Pérou, actuellement.
Que les Péruviens pauvres arrêtent de quémander ! C'est vrai, quoi. Qu'ils se contentent de leur sort. Bien sûr, leurs terres ont été attribuées, vendues, la forêts découpée en quartiers et distribuées (pas pour rien, évidemment), mais ce n'est pas une raison pour se révolter ! Heureusement, la police a reçu l'autorisation de tirer dans le tas sans être inquiétée. Tout rentrera rapidement dans l'ordre, rassurez vous, messieurs les "investisseurs".
Ces péruviens quémandeurs sont comme ces terroristes nigérians, qui vivent dans une misère effroyable, mais devraient se réjouir de l'argent que les compagnies pétrolières et leur gouvernement corrompu engrangent sur leur dos. Quand on est altruiste, on doit se réjouir du bonheur des autres, non ?
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/09/BRUCKMAN/18107
Cela m'a remémoré les trafic scandaleux des brevets: ces personnes qui gagnaient leur vie en cultivant des plantes médicinales utilisées depuis des millénaires dans leur région, puis soudain, n'ont plus pu le faire parce qu'une firme pharmaceutique avait déposé un brevet dessus.
Elle est belle, la civilisation "chrétienne", la plus belle jamais créée jusque maintenant ! Oui, belle pour ceux qui en profitent, mais pour les autres...
Vive le néo-libéralisme ! Normal que je l'apprécie: je suis du bon côté de la barrière. Ce n'est pas moi qui me tue à l'ouvrage dans les champs de canne à sucre pour à peine pouvoir faire survivre ma famille, pendant que ce sucre provoque une "épidémie" de diabétiques obèses chez les "chanceux."
Je suis libre, et je vis dans un pays en paix, et j'ai même le choix de cultiver mon potager ou de manger des saloperies chimiques. N'est-ce pas merveilleux ? Quelle belle civilisation, n'est ce pas.
Mon bonheur a pourtant un arrière goût très amer... J'ai de plus en plus de mal à le supporter.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
26 lectures, et pas une seule réaction.
C'est normal: les millions de gens qui crèvent à l'autre bout de la planète pour assurer notre confort, on s'en fout.
Normal: y réfléchir est très gênant et puis: "je" n'en suis quand même pas responsable" !
Par contre, regardez quels sont les sujets qui font le plus réagir ...
Vous en tirez les conclusions que vous voulez.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Bien sûr, leela, j'y ai souvent pensé, mais peut-on transformer ce forum en forum politique?
Par contre, pour rester dans des recherches d'explication de cette civilisation du fric et du confort matériel, il faut absoluement lire " L'éthique protestante et l'esprit du capitalime" de Max Weber.
On n'y apprend que le travail acharné est l'obéissance à un commandement divin et gagner de l'argent sa récompense......divine. D'où la bonne conscience des civilisations chrétiennes.
C'est pour moi l'occasion de te faire une petite pique: tu vois que les textes ont une influence considérable sur la mentalité dominante dans un pays?
Bon, pour rester Spinéen, il faut aller voir dans le détail, sinon, il va nous dire " Ce n'est pas aussi simple".
Mais à part tenter de comprendre comment on en est arrivé là, que pouvons-nous dire sur ce sujet ?
Par contre, pour rester dans des recherches d'explication de cette civilisation du fric et du confort matériel, il faut absoluement lire " L'éthique protestante et l'esprit du capitalime" de Max Weber.
On n'y apprend que le travail acharné est l'obéissance à un commandement divin et gagner de l'argent sa récompense......divine. D'où la bonne conscience des civilisations chrétiennes.
C'est pour moi l'occasion de te faire une petite pique: tu vois que les textes ont une influence considérable sur la mentalité dominante dans un pays?
Bon, pour rester Spinéen, il faut aller voir dans le détail, sinon, il va nous dire " Ce n'est pas aussi simple".
Mais à part tenter de comprendre comment on en est arrivé là, que pouvons-nous dire sur ce sujet ?
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Les guerres silencieuses
Je n'ai jamais nié l'importance des texte, Gereve, simplement je trouve que chacun ne lit, ne retient, et ne comprends que ce qu'il veut bien en entendre. Ce que je soutiens, c'est qu'un texte en lui même n'a jamais tué quiconque, mais ce que les humains en ont fait qui peut être nuisible, ou utile. Je ne vois pas ce qu'il y a de si "faux" à soutenir cela.
OK pour ne pas faire de ce forum une tribune politique (mais il y a quand même une section réservée, non ?), mais on peut se demander pourquoi les conversations se focalisent sur certains sujets qui nous touchent directement, souvent de façon très émotionnelle et soigneusement entretenus par les médias, alors qu'ils sont inscrits dans une réalité beaucoup plus vaste, le tout en interdépendance.
On s'effraie seulement quand son intégrité personnelle est en danger.
Cela se résume par : "pas dans mon jardin".
Et c'est justement parce que "ce n'est pas si simple" qu'il faut prendre un peu d'altitude et voir au-delà de sa clôture.
OK pour ne pas faire de ce forum une tribune politique (mais il y a quand même une section réservée, non ?), mais on peut se demander pourquoi les conversations se focalisent sur certains sujets qui nous touchent directement, souvent de façon très émotionnelle et soigneusement entretenus par les médias, alors qu'ils sont inscrits dans une réalité beaucoup plus vaste, le tout en interdépendance.
On s'effraie seulement quand son intégrité personnelle est en danger.
Cela se résume par : "pas dans mon jardin".
Et c'est justement parce que "ce n'est pas si simple" qu'il faut prendre un peu d'altitude et voir au-delà de sa clôture.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
leela: 26 lectures, et pas une seule réaction.
Des situations comme celle la me révolte autant que toi,d'ailleurs j'ai posté l'article sur un autre forum car il faut propager ,informer les gens des impactes d'un système qui ne porte pas en lui les vrais valeurs humaines.
Des situations comme celle la me révolte autant que toi,d'ailleurs j'ai posté l'article sur un autre forum car il faut propager ,informer les gens des impactes d'un système qui ne porte pas en lui les vrais valeurs humaines.
Millenium- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Date d'inscription : 17/09/2008
Re: Les guerres silencieuses
Tout à fait à l'unisson de ton émotion mais il y a un problème Leela : d'abord il n'y a pas que le Pérou. La situation est à peu près la même partout sauf dans nos forteresses occidentales où nous avons le temps de nous émouvoir.
Alors je me pose la question comment me comporter, comment ajuster ma vie à mon indignation ? Dois je tout donner pour sauver une centaine d'affamés ? Dois je me sacrifier ainsi que ma famille pour mettre sur le devant de la scène une situation intolérable ? Mais alors pour quelle cause ? Le pérou ? la thailande ? la guinée ? le libéria ? le salvador ? les banlieues ? les usines chinoises ? les mines chinoises ? les bordels visités par notre ministre de la culture ? les victimes du dernier tsunami ? etc.
Bien évidemment il faut composer et faire ce que l'on peut. Personnellement je pense que c'est d'abord en s'informant et en informant les autres. J'ai cru en l'engagement politique et syndical mais c'est terminé. Je ne crois pas en l'humanitaire qui est un cautère sur une jambe de bois (dans les meilleurs des cas). Je n'ai pas de solution, si ce n'est effectivement continuer à s'informer et informer les autres comme tu l'as fait et justement, pour retourner mon argument, à ne pas considérer que la situation est la même partout mais à stigmatiser toutes les situations inacceptables et chacune de leur particularités . Mais au bout du compte c'est pour rester indigné et frustré.
Alors je me pose la question comment me comporter, comment ajuster ma vie à mon indignation ? Dois je tout donner pour sauver une centaine d'affamés ? Dois je me sacrifier ainsi que ma famille pour mettre sur le devant de la scène une situation intolérable ? Mais alors pour quelle cause ? Le pérou ? la thailande ? la guinée ? le libéria ? le salvador ? les banlieues ? les usines chinoises ? les mines chinoises ? les bordels visités par notre ministre de la culture ? les victimes du dernier tsunami ? etc.
Bien évidemment il faut composer et faire ce que l'on peut. Personnellement je pense que c'est d'abord en s'informant et en informant les autres. J'ai cru en l'engagement politique et syndical mais c'est terminé. Je ne crois pas en l'humanitaire qui est un cautère sur une jambe de bois (dans les meilleurs des cas). Je n'ai pas de solution, si ce n'est effectivement continuer à s'informer et informer les autres comme tu l'as fait et justement, pour retourner mon argument, à ne pas considérer que la situation est la même partout mais à stigmatiser toutes les situations inacceptables et chacune de leur particularités . Mais au bout du compte c'est pour rester indigné et frustré.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Merci Caillou. Bien sûr qu'il n'y a pas que le Pérou ! C'est juste un exemple, comme je l'ai d'ailleurs indiqué. Je suis d'accord avec ton raisonnement, y compris pour l'humanitaire qui est même carrément récupéré par les politiciens. Ce n'est pas de charité qu'ils ont besoin, mais de dignité et de moyens de vivres décemment.
La question qui vient directement après est évidemment "que pouvons nous faire", et hélas, dans beaucoup de cas, elle amène à un prétexte pour ne rien faire.
A chacun de décider pour lui. J'ai changé mon mode de vie et mes projets depuis une vingtaine d'année pour mieux me sentir par rapport à ce problème, et je vais continuer dans ce sens.
Je pense que la première chose à faire est en effet de changer sa propre vie pour qu'elle soit cohérente par rapport à nos idées: déjà rien que ne pas gaspiller, ne pas s'encombrer de superflu et bannir le luxe, ce serait déjà énorme. Eduquer ses enfants dans ce sens, leur ouvrir les yeux. Rester positif, optimiste, c'est indispensable. Constructif et joyeux, aussi. J'ai le grand bonheur de voir mes deux enfant engagés à fond dans cette voie, professionnellement et dans leur vie privée. Ils éduqueront les leurs...
Mais ce bonheur restera toujours une "pelure" sur un coeur qui pleure.
La question qui vient directement après est évidemment "que pouvons nous faire", et hélas, dans beaucoup de cas, elle amène à un prétexte pour ne rien faire.
A chacun de décider pour lui. J'ai changé mon mode de vie et mes projets depuis une vingtaine d'année pour mieux me sentir par rapport à ce problème, et je vais continuer dans ce sens.
Je pense que la première chose à faire est en effet de changer sa propre vie pour qu'elle soit cohérente par rapport à nos idées: déjà rien que ne pas gaspiller, ne pas s'encombrer de superflu et bannir le luxe, ce serait déjà énorme. Eduquer ses enfants dans ce sens, leur ouvrir les yeux. Rester positif, optimiste, c'est indispensable. Constructif et joyeux, aussi. J'ai le grand bonheur de voir mes deux enfant engagés à fond dans cette voie, professionnellement et dans leur vie privée. Ils éduqueront les leurs...
Mais ce bonheur restera toujours une "pelure" sur un coeur qui pleure.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Ce que tu dis est assez trivial, un texte ne tue pas, sauf s'il fait huit cent pages et te tombe sur la tête du sixième étage.leela a écrit:Ce que je soutiens, c'est qu'un texte en lui même n'a jamais tué quiconque, mais ce que les humains en ont fait qui peut être nuisible, ou utile. Je ne vois pas ce qu'il y a de si "faux" à soutenir cela.
Mais s'il est considéré comme émanant d'une autorité supérieure, certains passages peuvent donner bonne conscience aux tueurs, non ?
Pour bien comprendre, imaginons qu'il n'y ait pas de tel texte, que feraient les tueurs potentiels ? N'ayant pas d'aval peut-être s'abstiendraient-ils de tuer à cause de leur conscience. Ce n'est qu'une idée, et au lieu d'en rester toi et moi à des opinions, il faudrait interroger des spécialistes, sociologues, psychologues, historiens, etc...
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Les guerres silencieuses
Je serais très intéressé de savoir pourquoi, car j'envisage de militer. Quels obstacles as-tu rencontrés, comment ça se passe ?Caillou a écrit:J'ai cru en l'engagement politique et syndical mais c'est terminé.
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Les guerres silencieuses
Gerève.
A partir du moment où tu considères que tous les textes ont été écrits par les hommes, et qu'il en existe des milliers de toutes les sortes possibles imaginables, il est facile de comprendre que certains d'entre eux ont été utilisés avec plus ou moins de succès, présentés comme étant d'origine divine ou "inspirée".
S'ils n'existaient pas ? Eh bien on les écrirait, voilà tout.
A partir du moment où tu considères que tous les textes ont été écrits par les hommes, et qu'il en existe des milliers de toutes les sortes possibles imaginables, il est facile de comprendre que certains d'entre eux ont été utilisés avec plus ou moins de succès, présentés comme étant d'origine divine ou "inspirée".
S'ils n'existaient pas ? Eh bien on les écrirait, voilà tout.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Je viens seulement de regarder le sujet, dont le titre n'est pas "accrocheur"! Les guerres, médiatiques ou silencieuses, c'est tellement "nul" pour moi. Et je m'y sens si impuissante.
Alors, je regarde à ma porte, et lorsque l'occasion se présente, j'essaie de donner quelque chose de moi. De mon temps, ou de mon argent (mais je n'en ai pas tant). Je ne me sens pas capable de résoudre les problèmes des Indiens péruviens, pas plus que celui des petits prostitués thaïlandais ou des victimes des régimes totalitaires.
Et "hurler avec les gentils", manifester, pétitionner, ça ne nourrit pas les enfants du Darfour qui crèvent comme des mouches.
Je sais, c'est dégueulasse.
Alors, même si je n'y crois plus, qu'est-ce que ça me coûte de rendre service à une association humanitaire? peut-être que ça aidera quand même un peu mon prochain dans la misère?
Il n'y a pas que des voleurs et des pourris sur terre.
Alors, je regarde à ma porte, et lorsque l'occasion se présente, j'essaie de donner quelque chose de moi. De mon temps, ou de mon argent (mais je n'en ai pas tant). Je ne me sens pas capable de résoudre les problèmes des Indiens péruviens, pas plus que celui des petits prostitués thaïlandais ou des victimes des régimes totalitaires.
Et "hurler avec les gentils", manifester, pétitionner, ça ne nourrit pas les enfants du Darfour qui crèvent comme des mouches.
Je sais, c'est dégueulasse.
Alors, même si je n'y crois plus, qu'est-ce que ça me coûte de rendre service à une association humanitaire? peut-être que ça aidera quand même un peu mon prochain dans la misère?
Il n'y a pas que des voleurs et des pourris sur terre.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Leela, tu m'as ouvert les yeux. Demain je m'inscris à la CGT.
Dernière édition par Régis le Mar 17 Nov 2009 - 23:11, édité 1 fois
Régis- Sorti de l'oeuf
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Date d'inscription : 30/09/2009
Re: Les guerres silencieuses
Leela, il est facile de comprendre que si un malade dans sa tête, écrit un livre, ce qu'il y met sera porteur de destruction.leela a écrit: il est facile de comprendre
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Les guerres silencieuses
Gereve, je comprends très bien ce que tu veux dire, il est inutile d'insister. Tu présentes un aspect des choses, j'en présente un autre, sans dire que ce soit le seul vrai: je pense qu'il y a un peu des deux.
Le même texte, lu par des personnes différentes, aura des impacts tout à fait différents, voire opposés. En fait, le texte agira comme révélateur de ce qu'il y a déjà en chaque lecteur.
Par exemple imagine un texte qui prône une violence quelconque. Chez certain, il engendrera la réaction inverse, le dégoût de la violence, chez d'autres, il causera une bouffée d'adrénaline qui fera sortir la violence du lecteur, et chez un troisième, l'ennui, un quatrième ne lira même pas jusqu'au bout, alors qu'un cinquième y lira un message caché venant d'extraterrestres.
Je me souviens en avoir longuement parlé, peut être pendant des années, avec ma soeur et mon beau frère, du point de vue de l'éducation de nos enfants. Nous sommes tous adeptes de la non violence active (ahimsha). Je préconisais l'interdiction de tout exemple de violence pour les enfants, alors qu'eux soutenaient que jouer à la guerre n'est qu'un défouloir nécessaire, et ne fabrique pas des enfants violents, à certaines conditions, bien sûr. A force d'observer autour de moi, j'ai fini par leur donner raison.
Bien sûr il y a une question de mesure: actuellement les enfants sont élevés au milieu de jeux et de feuilletons TV où tuer est devenu un acte banal, cela les imprègne profondément et peut les faire basculer, comme on peut le constater hélas dans l'actualité. Cette avalanche de violence, je dirais même ce lavage de cerveau, où les parents ne sont plus le modèle de comportement, est catastrophique, et dans ce sens, un texte violent, quant il s'ajoute à un malaise préexistant chez l'individu, dans une situation de grande frustration comme en vivent beaucoup de pays musulmans, va contribuer à la fabrication d'un comportement violent chez les individus.
Mais prend le même texte (par exemple un texte "sacré" qui prône la violence) et fais le lire à une personne bien dans sa peau et dans sa vie, au pire il y trouvera une portée symbolique "qu'il faut combattre ses défauts qui sont nos vrais ennemis", par exemple (comme j'ai entendu toute mon enfance quand on parlait des passages violents dans la Bible).
C'est donc pour cela que je soutiens que le texte en lui-même ne peut rien, c'est ce que les hommes en font, la manière dont il est utilisé, la réceptivité des lecteurs, qui le rendront actif ou non.
Mais je ne généralise pas cela: c'est juste un aspect de la problématique, qui se combinera avec les autres aspects: le contexte, etc.
Le même texte, lu par des personnes différentes, aura des impacts tout à fait différents, voire opposés. En fait, le texte agira comme révélateur de ce qu'il y a déjà en chaque lecteur.
Par exemple imagine un texte qui prône une violence quelconque. Chez certain, il engendrera la réaction inverse, le dégoût de la violence, chez d'autres, il causera une bouffée d'adrénaline qui fera sortir la violence du lecteur, et chez un troisième, l'ennui, un quatrième ne lira même pas jusqu'au bout, alors qu'un cinquième y lira un message caché venant d'extraterrestres.
Je me souviens en avoir longuement parlé, peut être pendant des années, avec ma soeur et mon beau frère, du point de vue de l'éducation de nos enfants. Nous sommes tous adeptes de la non violence active (ahimsha). Je préconisais l'interdiction de tout exemple de violence pour les enfants, alors qu'eux soutenaient que jouer à la guerre n'est qu'un défouloir nécessaire, et ne fabrique pas des enfants violents, à certaines conditions, bien sûr. A force d'observer autour de moi, j'ai fini par leur donner raison.
Bien sûr il y a une question de mesure: actuellement les enfants sont élevés au milieu de jeux et de feuilletons TV où tuer est devenu un acte banal, cela les imprègne profondément et peut les faire basculer, comme on peut le constater hélas dans l'actualité. Cette avalanche de violence, je dirais même ce lavage de cerveau, où les parents ne sont plus le modèle de comportement, est catastrophique, et dans ce sens, un texte violent, quant il s'ajoute à un malaise préexistant chez l'individu, dans une situation de grande frustration comme en vivent beaucoup de pays musulmans, va contribuer à la fabrication d'un comportement violent chez les individus.
Mais prend le même texte (par exemple un texte "sacré" qui prône la violence) et fais le lire à une personne bien dans sa peau et dans sa vie, au pire il y trouvera une portée symbolique "qu'il faut combattre ses défauts qui sont nos vrais ennemis", par exemple (comme j'ai entendu toute mon enfance quand on parlait des passages violents dans la Bible).
C'est donc pour cela que je soutiens que le texte en lui-même ne peut rien, c'est ce que les hommes en font, la manière dont il est utilisé, la réceptivité des lecteurs, qui le rendront actif ou non.
Mais je ne généralise pas cela: c'est juste un aspect de la problématique, qui se combinera avec les autres aspects: le contexte, etc.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Mais ça fait longtemps que j'ai compris ton raisonnement.
Si je m'en tiens à la logique, j'en conclue qu'un texte ne sert à rien, sauf comme tu le dis de révélateur.
Ceci dit, tu n'as peut-être pas tort, par exemple, des dizaines de milliers d'avares ont vu la pièce de Molière et ont rit d'Arpagon. Crois-tu que ça les ai fait changer de comportement?
Donc les textes, romans, philosophie, théâtre, poésie, etc, ne servent à rien. Enfin si, ceux que tu écris pour ton travail sont évidemment très utiles, ainsi que les ouvrages scientifiques.
Mais alors qu'est-ce que nous foutons sur ce forum où nous ne cessons d'écrire des textes?
Pardon, qu'est-ce que tu dis? Ahhhh! Que tu n'as jamais écrit cela ? Ben si !
Si je m'en tiens à la logique, j'en conclue qu'un texte ne sert à rien, sauf comme tu le dis de révélateur.
Ceci dit, tu n'as peut-être pas tort, par exemple, des dizaines de milliers d'avares ont vu la pièce de Molière et ont rit d'Arpagon. Crois-tu que ça les ai fait changer de comportement?
Donc les textes, romans, philosophie, théâtre, poésie, etc, ne servent à rien. Enfin si, ceux que tu écris pour ton travail sont évidemment très utiles, ainsi que les ouvrages scientifiques.
Mais alors qu'est-ce que nous foutons sur ce forum où nous ne cessons d'écrire des textes?
Pardon, qu'est-ce que tu dis? Ahhhh! Que tu n'as jamais écrit cela ? Ben si !
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Les guerres silencieuses
éh éh, cher Gereve... je pense que si nous écrivons, c'est pour nous même, pas pour les autres. Pour nous auto-convaincre qu'on a raison, chercher des arguments qui nous confortent, pour nous exprimer parce que rédiger nous oblige à mettre de l'ordre dans nos pensées. Nous participons aussi pour nous régaler des lectures qui vont dans notre sens, se gausser des autres. Dans certains cas, très rares, on veut apprendre quelque chose, ou (encore plus rare) se remettre en question.
Ici plus encore qu'ailleurs, on ne lit et on ne comprend que ce qu'on a envie d'entendre, et il y a des exemples flagrant dans ce sens: certains qui arrivent même à comprendre des phrases à l'envers.
Les textes pédagogiques auquels tu fais allusions, c'est pareil: je pourrais en écrire des centaines de pages, si ils ne servent pas à une "campagne de sécurité", ils seront sans effet. Mais si un groupe de dirigeants décide qu'ils seront appliqués sous peine de sanctions et de menace d'accident, alors il aura un effet.
C'est donc bien ce qu'on en fait qui le rend agissant, et non pas le texte lui même.
hugh !
Ici plus encore qu'ailleurs, on ne lit et on ne comprend que ce qu'on a envie d'entendre, et il y a des exemples flagrant dans ce sens: certains qui arrivent même à comprendre des phrases à l'envers.
Les textes pédagogiques auquels tu fais allusions, c'est pareil: je pourrais en écrire des centaines de pages, si ils ne servent pas à une "campagne de sécurité", ils seront sans effet. Mais si un groupe de dirigeants décide qu'ils seront appliqués sous peine de sanctions et de menace d'accident, alors il aura un effet.
C'est donc bien ce qu'on en fait qui le rend agissant, et non pas le texte lui même.
hugh !
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
leela a écrit:éh éh, cher Gereve... je pense que si nous écrivons, c'est pour nous même, pas pour les autres. Pour nous auto-convaincre qu'on a raison, chercher des arguments qui nous confortent, pour nous exprimer parce que rédiger nous oblige à mettre de l'ordre dans nos pensées. ...
hugh !
Longtemps j'ai cru la communication (verbale ou écrite) inutile. Hé bien non. C'est indispensable. En fait le positionnement égoïste de recherche de confirmation de ses convictions et de dénégation des positions contraires des autres parait digne du rocher de Sysiphe, du tonneau des Danaïdes etc. mais Non. En fait parler (ou écrire) expose l'auteur à l'explicitation des ses convictions d'un part, et à l'explicitation de ses réfutations des autres théories. Même si dans l'instant les artifices de la rhétorique conduisent à un campement sur ses positions, je suis convaincu maintenant que cette démarche est énormément prolifique et instructive et conduit les "communicateurs" à faire évoluer leurs pensées (sur le long terme).
Un texte a quelque chose de particulier surtout s'il s'agit d'un texte d'argumentation scientifique, philosophique ou artistique. Un texte a cela de particulier qu'il échappe à son auteur. Il crée un monde à part (le troisième monde de Popper par exemple pour les textes scientifiques). En effet un texte, par les réactions qu'il suggère dans les cerveau de ses lecteurs crée en permanence, intemporellement, de la connaissance chez son lecteur, indépendamment de la personne physique du rédacteur (d'où sa candidature à l'immortalité), qui n'a plus besoin d'être là, le texte échappe à son auteur, il crée un objet abstrait autonome de par le pouvoir du langage. Et même nos messages n'échappent pas à cette logique.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
tu me fais penser aux oeuvres artistiques. Une fois réalisées, elles suivent leur propre chemin, comme tu décris. Mais là aussi, elles servent plus de révélateur de l'esprit des spectateurs, comme le démontre le test des taches d'encre..
J'insiste sur le fait que je trouve les deux approches valables (donc celle de Gereve aussi), simplement je détaille une autre qui n'est pas nécessairement opposé et peut même être complémentaire.
J'insiste sur le fait que je trouve les deux approches valables (donc celle de Gereve aussi), simplement je détaille une autre qui n'est pas nécessairement opposé et peut même être complémentaire.
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
leela a écrit:tu me fais penser aux oeuvres artistiques. Une fois réalisées, elles suivent leur propre chemin, comme tu décris. Mais là aussi, elles servent plus de révélateur de l'esprit des spectateurs, comme le démontre le test des taches d'encre...
oui c'est bien ça, mais non c'est plus que ça. Ce que les admirateurs d'œuvres artistiques apprécieront sera la combinaison d'un processus complexe incluant la vision de l'artiste et la vision de l'observateur imprimée dans l'œuvre d'art. Tous les deux sont porteurs à la fois de leur tragédie personnelle et de la tragédie du monde avec ses diversités, ce qui est notre destin, combiner notre individualité avec notre insertion dans la collectivité.
Je pense que la force de l'artiste est de réussir un double exploit : montrer un reflet commun du monde extérieur d'une façon directement compréhensible d'un côté (par les sens pour le dire vite) et originale en même temps (propre à lui), et montrer d'un autre côté sa personnalité, sa griffe, même si une fois réalisée cette démonstration est éternelle et vit sa propre vie (par exemple la période bleue de picasso existe encore aujourd'hui même si l'auteur a évolué vers le rose puis est mort).
En fait une œuvre d'art est quadruplement paradoxale :
volonté de l'artiste /interprétation de chaque observateur
valeurs collectives / pensée personnelle de l'artiste
courant / style personnel de l'auteur
évènement temporel et dépendant de l'artiste / caractère intemporel et autonome de l'oeuvre
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Finalement, je crois que je vais me rendre à ton argumentation leela.
Et voici pourquoi: on trouve dans l'AT des passages d'une violence inouïe, comme les commandements de Dieu de passer tout un peuple au fil de l'épée.
Les juifs religieux ont toujours été doux et pacifiques, profondément respectueux de la vie ( Sauf les fanatiques bien sûr ). Et les rabbins, qui ne sont ni guerriers ni prosélytes ont passé des milliers d'heures à interpréter ces textes partant sur la prémisse que Dieu qui est un dieu bon ne peut avoir commandé cela et qu'il y a une signification au second degré.
Donc, tous les textes dérivés de la Thora, Talmud, Michna, Kaballe, etc sont des interprétations conformes à la mentalité des religieux modérés et prônent le respect de la vie.
Mais il me reste tout de même un doute, ne dit-on pas que ce sont les textes des philosophes de lumières qui ont boosté la révolution française ?
Dans tous les cas, j'exclue de ton argumentation les textes scientifiques, ceux-là, on ne les interprète pas en fonction de son caractère, non ?
Et voici pourquoi: on trouve dans l'AT des passages d'une violence inouïe, comme les commandements de Dieu de passer tout un peuple au fil de l'épée.
Les juifs religieux ont toujours été doux et pacifiques, profondément respectueux de la vie ( Sauf les fanatiques bien sûr ). Et les rabbins, qui ne sont ni guerriers ni prosélytes ont passé des milliers d'heures à interpréter ces textes partant sur la prémisse que Dieu qui est un dieu bon ne peut avoir commandé cela et qu'il y a une signification au second degré.
Donc, tous les textes dérivés de la Thora, Talmud, Michna, Kaballe, etc sont des interprétations conformes à la mentalité des religieux modérés et prônent le respect de la vie.
Mais il me reste tout de même un doute, ne dit-on pas que ce sont les textes des philosophes de lumières qui ont boosté la révolution française ?
Dans tous les cas, j'exclue de ton argumentation les textes scientifiques, ceux-là, on ne les interprète pas en fonction de son caractère, non ?
Geveil- Akafer
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Date d'inscription : 18/05/2008
Re: Les guerres silencieuses
ben ça alors... je n'en reviens pas Gereve.
Merci Caillou, c'est très intéressant et pertinent, ce que tu expliques.
Je suis en train de réfléchir sur ce qui m'a fait soutenir cette position. En fait, j'ai une espèce de manie depuis longtemps, une sorte de jeu intellectuel que je pratique automatiquement également dans le domaine des sciences, et cela m'a fait comprendre beaucoup de choses, aussi en psychologie et étude des comportement. J'inverse cause et conséquence. Souvent, ça marche, même pour la science. Tu sais que j'enseigne une branche scientifique depuis bien longtemps, sous un aspect pratique, opérationnel, qui est souvent mal comprise des usagers. Là aussi, j'ai pu constater la mauvaise interprétation des textes: mon prédécesseur avait une fausse idée sur un point particulier qui est à la base de l'explication, et rien à faire pour le convaincre ! Il lisait et comprenait tout à l'envers, pour l'aligner sur son interprétation, et il transformait ainsi toute la matière, la rendant incompréhensible pour les élèves. Cette faute subsistait déjà depuis plusieurs dizaines d'années dans les livres de vulgarisation. Il a fallu ré-écrire les documents officiels complètement.
Les oeuvres d'art: certaines touchent, d'autres laissent totalement indifférent. Cette indifférence fait qu'on ne la "voit" pas, et on ne s'en souviendra même pas.
Dans un livre d'apprentissage, un tableau était analysé: il représentait une vieille maison à côté d'un nouvelle. Le critique en déduisait l'engagement politique de l'artiste ! Alors que l'artiste avait peut-être simplement été intéressé par le contraste ! Mais s'il a choisi ce sujet, ce n'est pas anodin non plus...
J'avais étudié ce phénomène à l'époque, en discutant avec des amis psys, et ce sont eux qui m'ont expliqué cet "effet miroir", dont on connaît pas la limite (les hindouistes vont jusqu'à dire que l'univers entier est notre "miroir", constitué par nos pensées collectives). Je voulais savoir l'influence qu'un tableau pouvait avoir sur les spectateurs, certains poussant aux idées noires, d'autres vers l'optimisme... Y a-t-il une responsabilité de du peintre ou de l'écrivain sur les réactions qu'auront les spectateurs? Sera-t-il responsable s'i l'un d'eux se suicide après avoir lu ou vu leur oeuvre ? Si oui, les artistes ont une fameuse responsabilité !!! Mes amis psys m'ont rassurée, mais je reste très sensible à cela, et ne crée que des oeuvres qui engendrent des sentiments positifs.
Donc j'ai observé la réaction du public lors de dizaines d'exposition, et cela confirmait cette idée qu'ils ne voient que ce qui entre en harmonie avec eux. C'est surtout vrai pour les tableaux abstraits. Tu sais ce qu'est une harmonique, tu comprendras ce que je veux dire. Une corde réglée sur le "la" vibrera en sympathie avec une autre qu'on fera sonner: c'est le principe de la viole d'amour. Les autres ne réagiront pas. J'avais ouvert un sujet là dessus ICI
C'est aussi l'effet miroir en psychologie.
C'est le phénomène des témoins d'un accident, qui chacun raconteront une version totalement différente, soutenant mordicus leur version.
Pour ce qui est de l'interprétation des textes religieux, Gereve, tu donnes le bon exemple, il montre en tout cas que c'est possible, ce qui ne veut pas dire systématique. C'est pour cela que je prends position contre ceux qui disent que le Coran est la cause de l'intégrisme islamique, tout en approuvant ce point de vue: il est évident qu'une texte violent va permettre de libérer la violence contenue en soi.... mais, de nouveau, cette violence doit déjà être présente, justement ! La situation politico-économique l'attise.
Ce qu'explique Caillou et toi même est très juste aussi, les différents aspects sont complémentaires et ne s'excluent pas: c'est une interaction.
Pour les textes scientifiques, ce n'est vrai que dans une certaine mesure: on le voit sur ce forum: certains qui ont peu de connaissances scientifiques et une faible capacité à comprendre vont s'accrocher à "leur" théorie comme si leur vie en dépendait, alors que ceux qui ont étudié et envisagé plusieurs aspects d'une question seront plus ouverts, plus souples.
Les textes scientifiques parlant de faits établis et vérifiables sont évidemment +/- incontestables puisqu'ils décrivent une "réalité commune", et donc vibrent aussi en sympathie avec ceux qui les comprennent.
Les textes de lois sont fait pour ne pas être interprétables de plusieurs façons, pourtant, ils le sont souvent.
Les mathématiques sont une exception, c'est tellement fort que depuis bien longtemps, des savants soutiennent qu'elles contiennent les lois de la vie, et c'est sans doute vrai, mais difficile à prouver (ce serait un sujet intéressant à développer?)
Merci Caillou, c'est très intéressant et pertinent, ce que tu expliques.
Je suis en train de réfléchir sur ce qui m'a fait soutenir cette position. En fait, j'ai une espèce de manie depuis longtemps, une sorte de jeu intellectuel que je pratique automatiquement également dans le domaine des sciences, et cela m'a fait comprendre beaucoup de choses, aussi en psychologie et étude des comportement. J'inverse cause et conséquence. Souvent, ça marche, même pour la science. Tu sais que j'enseigne une branche scientifique depuis bien longtemps, sous un aspect pratique, opérationnel, qui est souvent mal comprise des usagers. Là aussi, j'ai pu constater la mauvaise interprétation des textes: mon prédécesseur avait une fausse idée sur un point particulier qui est à la base de l'explication, et rien à faire pour le convaincre ! Il lisait et comprenait tout à l'envers, pour l'aligner sur son interprétation, et il transformait ainsi toute la matière, la rendant incompréhensible pour les élèves. Cette faute subsistait déjà depuis plusieurs dizaines d'années dans les livres de vulgarisation. Il a fallu ré-écrire les documents officiels complètement.
Les oeuvres d'art: certaines touchent, d'autres laissent totalement indifférent. Cette indifférence fait qu'on ne la "voit" pas, et on ne s'en souviendra même pas.
Dans un livre d'apprentissage, un tableau était analysé: il représentait une vieille maison à côté d'un nouvelle. Le critique en déduisait l'engagement politique de l'artiste ! Alors que l'artiste avait peut-être simplement été intéressé par le contraste ! Mais s'il a choisi ce sujet, ce n'est pas anodin non plus...
J'avais étudié ce phénomène à l'époque, en discutant avec des amis psys, et ce sont eux qui m'ont expliqué cet "effet miroir", dont on connaît pas la limite (les hindouistes vont jusqu'à dire que l'univers entier est notre "miroir", constitué par nos pensées collectives). Je voulais savoir l'influence qu'un tableau pouvait avoir sur les spectateurs, certains poussant aux idées noires, d'autres vers l'optimisme... Y a-t-il une responsabilité de du peintre ou de l'écrivain sur les réactions qu'auront les spectateurs? Sera-t-il responsable s'i l'un d'eux se suicide après avoir lu ou vu leur oeuvre ? Si oui, les artistes ont une fameuse responsabilité !!! Mes amis psys m'ont rassurée, mais je reste très sensible à cela, et ne crée que des oeuvres qui engendrent des sentiments positifs.
Donc j'ai observé la réaction du public lors de dizaines d'exposition, et cela confirmait cette idée qu'ils ne voient que ce qui entre en harmonie avec eux. C'est surtout vrai pour les tableaux abstraits. Tu sais ce qu'est une harmonique, tu comprendras ce que je veux dire. Une corde réglée sur le "la" vibrera en sympathie avec une autre qu'on fera sonner: c'est le principe de la viole d'amour. Les autres ne réagiront pas. J'avais ouvert un sujet là dessus ICI
C'est aussi l'effet miroir en psychologie.
C'est le phénomène des témoins d'un accident, qui chacun raconteront une version totalement différente, soutenant mordicus leur version.
Pour ce qui est de l'interprétation des textes religieux, Gereve, tu donnes le bon exemple, il montre en tout cas que c'est possible, ce qui ne veut pas dire systématique. C'est pour cela que je prends position contre ceux qui disent que le Coran est la cause de l'intégrisme islamique, tout en approuvant ce point de vue: il est évident qu'une texte violent va permettre de libérer la violence contenue en soi.... mais, de nouveau, cette violence doit déjà être présente, justement ! La situation politico-économique l'attise.
Ce qu'explique Caillou et toi même est très juste aussi, les différents aspects sont complémentaires et ne s'excluent pas: c'est une interaction.
Pour les textes scientifiques, ce n'est vrai que dans une certaine mesure: on le voit sur ce forum: certains qui ont peu de connaissances scientifiques et une faible capacité à comprendre vont s'accrocher à "leur" théorie comme si leur vie en dépendait, alors que ceux qui ont étudié et envisagé plusieurs aspects d'une question seront plus ouverts, plus souples.
Les textes scientifiques parlant de faits établis et vérifiables sont évidemment +/- incontestables puisqu'ils décrivent une "réalité commune", et donc vibrent aussi en sympathie avec ceux qui les comprennent.
Les textes de lois sont fait pour ne pas être interprétables de plusieurs façons, pourtant, ils le sont souvent.
Les mathématiques sont une exception, c'est tellement fort que depuis bien longtemps, des savants soutiennent qu'elles contiennent les lois de la vie, et c'est sans doute vrai, mais difficile à prouver (ce serait un sujet intéressant à développer?)
Invité- Invité
Re: Les guerres silencieuses
Il n'y aurait pas besoin d'avocats si la loi pouvait s'appliquer comme à l'armée : motif/tarif . Les textes sont à trois dimensions, irrémédiablement : auteur/lecteur/idée conséquente, graine de pissenlit qui s'en va germer ailleurs . Le VERBE, c'est magique et créateur .
Je n'avais pas lu le sujet, un peu rebutée par son chapeau . Je ne suis pas douée pour les discussions "politiques", étant résolument du genre "fantassin de proximité" . J'ai changé ma manière de vivre, mais je n'ai pas renouvelé mon inscription à un parti politique .Je me lave au solaire et je me chauffe au bois, de façon assez précaire, la maison vétuste datant d'une époque gaspilleuse en énergie .
Pour en revenir à l'impact du texte ou de l'oeuvre d'art, vecteur de guerre ou de paix, de progrès ou de violence, je les considère comme lien entre les hommes . Dans l'adolescence, je crois nécessaire qu'un maitre soit là pour faire appui au raisonnement débutant. J'ai pensé, éducatrice, que le maitre doit être neutre mais guider vers la vie , l'ouverture au monde, substitut de la fonction paternelle.
L'adulte est responsable de ses choix . L'évangile dit , chez Jean, je crois "ce qui souille sort de la bouche de l'homme, pas ce qui entre en lui ". C'est condamner l'auteur ou l'artiste , mais on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ? Jérôme Bosch est un peintre sublime , et Céline un auteur de valeur . On ne lit pas Brasillach parcequ'il était pro-nazi et pourtant, il écrivait bien .Nietzsche n'est pas responsable d'Hitler, et pourtant, Hitler y a puisé ses pires délires .
Ces considérations me feraient conclure, à l'inverse de Jean : celui qui fait du mauvais avec ce qu'il ingurgite, c'est qu'il est mauvais.On transforme en substance propre ce qui nourrit .Il y a le choix et puis la digestion du choix . Mais, si on n'a plus le choix , on tombe sous l'endoctrinement totalitaire .
Je n'avais pas lu le sujet, un peu rebutée par son chapeau . Je ne suis pas douée pour les discussions "politiques", étant résolument du genre "fantassin de proximité" . J'ai changé ma manière de vivre, mais je n'ai pas renouvelé mon inscription à un parti politique .Je me lave au solaire et je me chauffe au bois, de façon assez précaire, la maison vétuste datant d'une époque gaspilleuse en énergie .
Pour en revenir à l'impact du texte ou de l'oeuvre d'art, vecteur de guerre ou de paix, de progrès ou de violence, je les considère comme lien entre les hommes . Dans l'adolescence, je crois nécessaire qu'un maitre soit là pour faire appui au raisonnement débutant. J'ai pensé, éducatrice, que le maitre doit être neutre mais guider vers la vie , l'ouverture au monde, substitut de la fonction paternelle.
L'adulte est responsable de ses choix . L'évangile dit , chez Jean, je crois "ce qui souille sort de la bouche de l'homme, pas ce qui entre en lui ". C'est condamner l'auteur ou l'artiste , mais on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments ? Jérôme Bosch est un peintre sublime , et Céline un auteur de valeur . On ne lit pas Brasillach parcequ'il était pro-nazi et pourtant, il écrivait bien .Nietzsche n'est pas responsable d'Hitler, et pourtant, Hitler y a puisé ses pires délires .
Ces considérations me feraient conclure, à l'inverse de Jean : celui qui fait du mauvais avec ce qu'il ingurgite, c'est qu'il est mauvais.On transforme en substance propre ce qui nourrit .Il y a le choix et puis la digestion du choix . Mais, si on n'a plus le choix , on tombe sous l'endoctrinement totalitaire .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
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