Le Seigneur des Mondes

[Cochonfucius]

Un matin naquit le Seigneur des Mondes.


Il vit: ce monde est sec, trop sec,
Alors qu'il n'y a que des ondes!
Il parle, et dit: 'Je suis le mec


Qui veut devenir créatif,
De "monde" ne soit plus parole,
Mais "Pantodrome", un substantif

Sorti de mon cerveau frivole.'

[Cochonfucius]

(la suite en prose)


Alors le Seigneur des Mondes organisa le "pantodrome" (la cour de récréation) comme une petite entreprise de faible valeur culturelle et artistique.

Il décréta.

Chose qu'il savait faire.

Il écrivit sur un parchemin:

Nous avons un scriptorium. Lorsque les moines pensent avoir soif, ils doivent regarder la clepsydre. Si celle-ci indique un temps où l'on peut boire, tant mieux pour eux, et pour le scriptorium.

Si c'est un temps de fermeture de la buvette, qu'ils offrent au Seigneur des Mondes leur soif, et leur frustration.

Si c'est un temps qui ne précède qu'à peine celui de la fermeture de la buvette, qu'ils fassent le raisonnement qui va suivre.

[Cochonfucius]

(la suite en forme de raisonnement)

Si c'est un temps qui précède à peine celui de la fermeture de la buvette, voulue par le Seigneur des Mondes, que le moine s'abstienne.

Car si nous imaginons qu'ils fussent fort nombreux, la fermeture en serait retardée.

Or la servante qui tient la buvette a d'autres missions à accomplir après la fermeture d'icelle, comme frotter du carrelage dans les chiottes du pantodrome, afin de le laver et de le nettoyer.

Afin qu'on puisse dire: "Du pantodrome, même les latrines sont pures".

Donc n'allez pas nombreux à la buvette, juste avant la fermeture.


Et Dieu est le plus savant.

Un scribe de rang très inférieur rappela à l'ordre le Seigneur des mondes:

"Jusqu'où iront tes mesquineries?"

L'animal se défendit, retors qu'il était:

Ce sont des mesquineries salutaires.

Encore heureux, dit le poète.

[Invité]

Où va se tourner le film ?
Je pourrais toujours tenir la perche ?
Euh apporter les boissons..?
Non ? bon ..

[Cochonfucius]

Une version plus respectueuse

Les moines du scriptorium décidèrent de ne pas se donner la permission de visiter le cellier en dehors des périodes strictement indiquées par la règle.

Un moine scrupuleux précisa les choses.

Si un moine éprouve la soif hors des temps prescrits, qu'il offre au seigneur des mondes sa contrariété. Si c'est au bon moment, qu'il formule un remerciement. Mais si, tout en étant dans les temps licites, c'est trop près de la fin de cette période, qu'il s'abstienne. En effet, à supposer qu'ils fussent nombreux, ces moines tardifs retarderaient la fermeture effective du cellier, et la gardienne aurait moins de temps pour prier le seigneur des mondes.

http://lutecium.org/stp/cochonfucius/ima-script.html

On lui demanda si ce n'était pas une précaution excessive. Il répondit qu'elle ne saurait rien comporter d'excessif, attendu que c'était une mesure salutaire.

Et Dieu est plus savant.

[Invité]

Mais alors, c'est comme si la fermeture en était avancée!
Et alors, la gardienne aura du temps "perdu" pendant lequel elle ne pourra ni servir, ni prier!

[JO]

mon toubib a le même problême . Le prêche dominical devrait l'exposer , en chaire, aux moines recueillis , afin de les mettre devant leur amour du prochain, théoriquement prioritaire .

[Cochonfucius]

Mais peut-être pas à ce point-là.