Re: Mes dessins .... inachevés / Autres - Nuage

[Nuage]

2/3 > Partie 1

Le solitaire - 1994 - 19 ans ^1/2 ou 20 ans (Retour de Route)







Bon c'est moi qui vient de rajouter les effets couleurs et grain, faut bien que je m'essaie    , sinon cela donne ça :

Spoiler:

1994 - 20 ans (Retour de Route)

[loofrg]

Il est sacrément chouette ton "solitaire", j'aime beaucoup !

[Nuage]

Merci loofrg !

Quand j'étais sur la route, la majeur partie celle-ci, nous étions avec un ami allemand (Allemagne de l'ouest, tout comme mon compagnon), qui faisait de la craie pastel au sol.
Il m'avait expliqué qu'une dizaine d'années avant (au moins, je ne me souviens plus vraiment), quand il est arrivé en France et qu'il cherchait du travail et que personne ne voulait l'embaucher, il a vu que des personnes faisaient la manche et que les passants leur donnaient de l'argent, chose qu'il ne connaissait pas dans son pays (c'était inconcevable pour lui), il s'est dit "mais comment faire, je ne peux tout de même pas faire pareil."

Il a réfléchi et là en marchant, devant lui il y avait une grande affiche du maire de la ville. Cela a fait tilt, il est rentré dans une petite supérette qu'il y avait juste à côté, a acheté 4 craies basiques pour tableau d'écoliers (blanc, bleu, rouge, jaune) et il s'est mis a dessiner sur les pavés du sol, le portrait du maire qu'il y avait devant lui sur l'affiche pour les gens de la ville, et en ayant inscrit également un mot au sol pour la générosité. Et cela a fonctionné (même si le dessin n'était pas terrible du tout).

Fur et à mesure il s'est acheté des craies pastel sèches et par moment des immenses feuilles à dessin qu'il assemblait entre elles et qu'il fixait au sol.
Majoritairement il dessinait à même le pavé et de temps en temps sur feuilles (pour le dessin sur cette dernière, si quelqu'un voulait l'acheter une fois fini, il le revendait 50 F minimum ou plus, c'était le but ; les feuilles coûtent chères).

Il faisait des reproductions-inspiration de tableaux célèbres (il s'était acheté fur et mesure des cartes postale d'oeuvres d'art, et 1 ou 2 livres).
Mais ça particularité c'était de faire des yeux complétement différents de l'original, ils ressemblaient un peu à ceux que j'ai fait sur ce dessin dans le style.
Il a appris comme cela au fur et mesure a dessiner, il n'avait jamais dessiné avant.
Et quand nous l'avons rencontré, il connaissait tellement par coeur ses reproductions, qu'il n'avait plus besoin du modèle en carte poste pour les dessiner).

Quand je suis rentrée de la route, j'ai voulu dessiner un personnage, ce qui n'est pas du tout mon fort, et du coup je suis partie de l'idée de ces yeux à ma façon.

[Nuage]

J'ai très peu de photos de ses dessins.

En voici quatre, parmi ses plus petites (en taille) reproductions faites.
Par contre là j'ai pris en photo (numériques) des photos argentiques.

Helmut, Artiste peintre de rue, à la craie pastel sèche sur sol - Automne et Hiver 1993 - Bretagne

[Nuage]

En fait, c'est super difficile de dessiner au sol, car on n'a pas de recule au traçage sur un grand format. Et même en s'éloignant, on n'est pas au-dessus dans l'axe, et quand on se rapproche pour venir au-dessus, on a un autre angle de vue. Et une fois à genoux, assis ou allongé au sol, ben c'est encore autre chose, c'est comme si on était dans le dessin.

J'avais essayé, après m'être acheté un paquet de craies blanches (pour tableau de classe), en imaginant un dessin simple et pas trop grand (pas comme Helmut), et c'était la galère complète pour moi, j'ai cru que je n'arriverais jamais à le finir. Mais je m'en suis sortie, ouf !

Mais je n'ai pas recommencé, je suis passée au papier format normal et aux crayons de couleur.

[Nuage]

2 bis/3

Source

Chaque chose, à sa place - Dessin de 1994 - Mise en couleurs du 12/06/2021

[Nuage]

En fait, ce que j'aime bien dans ce dessin, et c'est la question-réflexion que je me posais lorsque je l'avais dessiné : "Il manque une sphère ou pas ? Je la mets, elle est de trop ; je ne la mets pas et c'est comme si elle manquait sans manquer ..."

Je ne l'ai pas mise, je savais qu'elle ne devait pas être mise.

La sphère manquante/"présente" dans l'espace (l'emplacement vide), c'est celle du plan du bonhomme.

[Nuage]

Ha ! Ca y'est, tu t'es mise à explorer ton logiciel photo...cool ! Tu as vu ça fait des trucs incroyables...

Ben tu sais, loofrg, en fait je fonctionne par stimulis interactifs ludiques et pédagogiques. Sans ça, je ne fonctionne pas.

[Nuage]

En fait, cette série de dessins était quelque chose que je voulais déjà faire l'année dernière, quand Bulle avait parlé de pointilliste et de détails. J'avais d'ailleurs commencé à reprendre certains dessins (partie 1) en photos.

3/3 > Partie 1 > Partie 2

Voici un exercice de dessin donné lors de la reprise de mon BEP (dernière année) en 1995.

Sujet : la Perspective. Galerie d'exposition d'objets ou de photos.
Dans tous les cas il faut qu'il y ait des tableaux, photos ou posters au mur, au moins un volume au sein de la pièce (vitrine, mobilier ...), ce qui est devant cache ce qui est derrière, différents plans, détails disparaissant au loin, diminution des objets et des personnages, au moins 4 visiteurs, technique libre, règle graduée, format 24 X 32 cm.

Alors la perspective, comment dire ... ce n'est déjà pas trop mon truc, mais alors des vitrines (en volume) avec des objets dessus ou dedans ... même pas en rêve. Et alors le pompon, des visiteurs en plus, manquait plus que ça  : dessiner des humains avec des bras, des jambes, des vêtements, en train visiter la galerie (donc en mouvement) ... rien que cette perspective, me faisait frémir de désintérêt et de corvées ....
... Déjà que les règles entièrement circonscrites, à cette époque, c'était compliqué avec moi ; un cadre oui, mais un cadre fermé, non. Et je n'avais pas du tout l'intention de me prendre la tête avec des meubles ou des objets, ni créer de soient disant tableaux, ni dessiner des visiteurs humains vu que ce n'est pas ma tasse de thé ... , j'ai alors commencé à négocier avec la professeur, le terme "visiteur" ... !  

Et j'ai obtenu après négociations : 1 animal vaut 1/2 personnage.

Bon maintenant les tableaux. Vu la lenteur que je mets pour créer, et vu que je n'allais pas faire du simili art pour décorer toute la galerie, je me suis dit que je n'avais qu'à reprendre certains dessins que j'avais fait (les redessiner comme des copies fidèles) ... Sauf que là je me suis retrouvée de passer d'un format 42 X 29,5 cm à .... 10,8 X 8,2 cm pour le plus grand et 7 X 3 cm pour le plus petit (à l'intérieur du dessin : de la galerie) ... Vaille que vaille ... ! Pendant les vacances de Noël.
Seulement une fois mes reproductions placées, il me restait 3 places vides dans les cadres sur les murs et un manque de temps, j'ai donc dû improviser en bâclant (dessiner succinctement) dans ces emplacement restant.


J'ai rendu mon dessin avec la note au dos :

Note au Correcteur.

Personnage : bien qu'un animal vaut 1/2 personnage. Tous mes personnages sont des personnages à part entière. Identité.

Concession :
L'oiseau vaut 1 personnage.
La tortue et le 2^ème = 1 pers.
+ 1 personne.

Le 4^ème est à la fois image et réel (bien que sur ce mot là je pourrais débattre).
ou
Le quatrième personnage c'est vous.

Et avec un grand sourire, en disant "Y'a une note au dos ... ! "


Comme le dessin en photo ne ressort pas bien, et qu'il ne rentre pas en plein dans le scanner (alors que de cette manière il ressort très bien), j'ai fait des scans des détails de celui-ci.

24 X 32 cm - Vacances de Noël 1995-96 - 21 ans.

Scan du dessin (rogné) :

Scans des détails :

Et toutes les reproductions des dessins, en tant que tableaux, sont exactement identiques aux originaux.

[Nuage]

Fable - 16 X 24 cm - 1994 - 19 ans ^1/2 (Retour de Route)

[loofrg]

Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit, mais il y a quelque chose de féérique dans tes dessins, ils m'évoquent une sorte de clarté. Je les verrais bien en illustration de contes pour enfants.

[loofrg]

Si je peux le dire de manière un peu poétique, je dirais qu'il caressent notre âme d'enfant.

[Nuage]

Merci loofrg, c'est un très beau compliment.


Oui tu m'en avais un peu parlé, ici et ici

[loofrg]

Ce n'est pas pour te faire rougir, mais voilà, j'ai trouvé exactement ce qu'ils m'évoquent, ils m'évoquent l'extériorité telle qu'en parle Pessoa :

XIV

Peu m’importent les rimes. Rarement
il est deux arbres semblables, l’un auprès de l’autre.
Je pense et j’écris ainsi que les fleurs ont une couleur
mais avec moins de perfection dans ma façon de m’exprimer
parce qu’il me manque la simplicité divine
d’être en entier l’extérieur de moi-même et rien de plus.
Je regarde et je m’émeus.
Je m’émeus ainsi que l’eau coule lorsque le sol est en pente.
Et ma poésie est naturelle comme le lever du vent.

"Le gardeur de troupeaux".

[loofrg]

J'en profite pour partager ce lien avec toi. Ce sont quelques poésies de Pessoa. Jamais aucun poète ne m'a autant touché. J'espère que tu aimeras, je ne sais pas pourquoi, je suis à peu près sûr que oui, mais tu me diras.

https://www.poemes.co/le-gardeur-de-troupeaux.html

[Nuage]

Spoiler:

Tu ne peux pas savoir à quel point ça me touche
.

[Nuage]

J'en profite pour partager ce lien avec toi. Ce sont quelques poésies de Pessoa. Jamais aucun poète ne m'a autant touché. J'espère que tu aimeras, je ne sais pas pourquoi, je suis à peu près sûr que oui, mais tu me diras.

https://www.poemes.co/le-gardeur-de-troupeaux.html

Je ne sais comment dire ; c'est "beau", il y a ce côté "envoutant" et caressant, mais ce texte, la façon dont il est, de ce que j'en ressens, est tourné vers l'intérieur continuellement, en boucle et reboucle, et je ne vois, ne ressens rien de tourné vers l'extérieur en toute simplicité, comme s'il était plus intéressant ou agréable de rester tourner vers l'intérieur et de caresser cet intérieur, comme une forme de lamentation qui entretien son existence.

C'est quelque chose qui me dérange, parce que pour ma part, me concernant, je vois l'intérieur comme un extérieur.

[loofrg]

Oui, je vois que tu as cernée le personnage. Ce que tu dis se confirme encore davantage dans cette autre oeuvre qu'il a écrite : "Le livre de l'intranquillité". Je reste assez stupéfait que tu ais pu le cerner à partir de ces poèmes. Sans doute finalement que l'auteur est dans le fantasme vis à vis de cette divine extériorité, et que, c'est probablement pour cela qu'il peut écrire sur elle, car en un sens, la pure extériorité ne peut écrire sur elle-même.

[loofrg]

PS ( J'ai édité mon message)

[loofrg]

C'est quelque chose qui me dérange, parce que pour ma part, me concernant, je vois l'intérieur comme un extérieur.

Que veux-tu dire par là ? Ce qu'on appelle intérieur en règle générale, ce sont nos pensées auxquelles les autres ne peuvent pas accéder. L'extérieur en revanche concernerait ce qui émerge de nous, à savoir nos paroles et nos actes. Tu vois les choses autrement ?

[Nuage]

Je ne connais de cet auteur que ce que tu m'en as donné (le premier texte en entier) ; L'auteur n'est pas dans un fantasme vis à vis de cet extériorité, il est dans un fantasme intérieure dont il se met un leurre (d'extériorité qu'il ne peut atteindre) volontairement afin d'entretenir ces sensations internes de caressement et de "retournement-basculement" tout en cheminant.

[loofrg]

Je ne connais de cet auteur que ce que tu m'en as donné (le premier texte en entier) ; L'auteur n'est pas dans un fantasme vis à vis de cet extériorité, il est dans un fantasme intérieure dont il se met un leurre (d'extériorité qu'il ne peut atteindre) volontairement afin d'entretenir ces sensations internes de caressement et de "retournement-basculement" tout en cheminant.

Oui, c'est bien vu. Et comme il ne peut pas l'atteindre, il peut cheminer éternellement en sa direction. D'où ta sensation qui était de parler de "boucle" et "reboucle".

[Nuage]

C'est quelque chose qui me dérange, parce que pour ma part, me concernant, je vois l'intérieur comme un extérieur.

Que veux-tu dire par là ? Ce qu'on appelle intérieur en règle générale, ce sont nos pensées auxquelles les autres ne peuvent pas accéder. L'extérieur en revanche concernerait ce qui émerge de nous, à savoir nos paroles et nos actes. Tu vois les choses autrement ?

Les pensées intérieures, rien n'empêche de les partager, de les exprimer. Et puis les pensées, ne sont pas toujours étanches/hermétiques.
Les ressentis, en revanche, il est plus difficile de les exprimer, de les faire partager. Il faut également que l'autre en soit ouvert et réceptif à cela. L'ensemble du tout est plutôt très compliqué pour être fidèle a ce qu'il est. Mais quelque part, c'est aussi la rencontre de l'intérieur, et, de l'intérieur avec l'extérieur (le fait de sortir de soi pour aller vers l'extérieur).

parce que pour ma part, me concernant, je vois l'intérieur comme un extérieur.

Et bien ma phrase est à replacer dans son contexte en lien avec le texte.
Il y a deux choses que je veux dire par là.
- C'est que oui effectivement ce qu'il y a à l'intérieur de nous, nous est propre, et fait sa patouille intérieur, mais que parallèlement à ça, nous agissons (vers l'extérieur) également de ce qui est nous.
- Et dans le contexte du texte, si je reprends ma phrase qui m'est propre, ce serait comme si ma patouille intérieur, n'avait pas vocation de rester une patouille intérieur refermée sur elle-même, mais bien pour ensuite donner, aboutir, se transformer, libérer, vers quelque chose qui permet d'être ouvert au Monde.
Donc ma patouille intérieur n'est pas vraiment refermée sur elle-même, elle est et fait ce qu'elle a à faire, c'est tout ; elle n'est pas fermée, elle est "ouverte" et en mouvement vers l'avant et non vers l'arrière. (je veux dire par là également que quoi qu'elle soit, son mouvement intérieure, il s'en dégage des choses d'elle vers le haut).

[Nuage]

J'ai fait une édition en rajoutant une dernière phrase (à la ligne).

[loofrg]

Ha ok, je comprends. Oui, le monde accueille notre intériorité d'ailleurs, c'est à double sens. De plus, nous nous servons de la matière qui le constitue pour matérialiser nos idées. Donc quelque part, tu sembles me dire que ta nature consisterait davantage à t'élancer vers cet extérieur, ce qui signifierait que tu serais de nature plutôt extravertie.
Personnellement, j'ai été une personne très introvertie, mais avec les années qui passent, je tends à m'extravertir.