Sagesse du pluvian
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mikael
Cochonfucius
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Dauphin de Langoiran
Dauphin de Langoiran, nous te voyons goûter
À beaucoup de gibier dans ton liquide espace ;
Tu guettes les poissons, tu les suis à la trace,
Aussi, non sans raison, tu en es redouté.
Tu ne t’en prives point, car ils ne t’ont coûté
Qu’un peu de natation (qui n’est pas de la brasse) ;
Tu ne crains ni le froid, ni de boire la tasse,
Le rapide courant ne te peut dérouter.
Ainsi, pour les gardons, tu es comme une Parque
Qui sur leur courte vie pose sa froide marque ;
De moyens de défense, ils sont trop dépourvus.
Or, je t’envie parfois cette aquatique errance,
Moi qui terrestrement avec lenteur avance ;
Mais que je sois dauphin, cela n’est pas prévu.
Dragon de Lugon
-- Vieux dragon de Lugon, où furent tes amours ?
-- Moi, je fus amoureux à Formose en Asie,
Mais ce fut simplement un jeu qui tourna court,
Un jeu de transgression, un feu de jalousie.
-- Mais qu’allais-tu donc faire en ce lointain séjour ?
-- Que veux-tu, j’étais jeune, et plein de frénésie,
Je lisais du chinois, la nuit comme le jour,
J’étais plein de tendresse et plein de fantaisie.
-- N’as-tu point regretté que l’on t’aimât si peu ?
Non, j’ai fait connaissance avec de nobles dames,
Puis elles m’ont largué, ce ne fut pas un drame.
-- Pourquoi ne craches-tu, vieux dragon, plus de feu?
-- Ce feu me sert encore à réchauffer mon âme,
Il peut même brûler pour une femme, ou deux.
Baronne serrurière
Son compagnon est une fine lame,
Il est très fort, il est charmant et beau ;
Elle détient les clés du vieux château
Et le bûcher aux vigoureuses flammes.
Héphaïstos a parlé à son âme,
Lui qui menait les démons en troupeaux,
Lui qui portait d’Olympe le drapeau,
Que n’aurait-il donné à cette femme !
Quelques leçons prises chaque matin
De la serrure expliquent les rouages ;
Et comme un feu qui jamais ne s’éteint,
La connaissance, à la personne sage,
Donna pouvoir sur l’aveugle destin ;
Serrurerie devint son apanage.
Ambicoq de sinople
Au poulailler du comte, il est maître d’école ;
Il instruit dans la Loi les poussins innocents,
Il leur apprend aussi à compter jusqu’à cent
Et à ne point nourrir une espérance folle.
Il leur dit le danger de l’épervier qui vole,
Aussi, que le goupil est un danger constant,
Que l’hirondelle au ciel ne fait pas le printemps,
Que sans doute leur vie est un songe frivole.
Leur père les instruit, le comte les nourrit,
Dès le lever du jour, leur mère leur sourit,
Tel est l’heureux destin de la troupe emplumée.
Ils posent des questions quand ils ont mal compris,
Car d’un noble savoir les poussins sont épris :
Leur coeur est en ce monde une lampe allumée.
Jeux de mains
Ah, combien émouvant le contact d’une main,
Celle qui encourage ou celle qui supplie ;
À cette force douce une autre main se plie,
En elle disparaît la peur du lendemain.
Que l’on avance ou non par les mêmes chemins,
Que règne l’allégresse ou la mélancolie,
Le toucher d’une main, jamais on ne l’oublie ;
C’est l’illumination de tout le corps humain.
C’est le secret canal par où l’esprit devine
La chaleur diabolique ou la fraîcheur divine,
Et même les émois d’un vieux coeur accablé.
Je me souviens, d’ailleurs... Mais comment parler d’elle?
Même si quelque chose en moi reste fidèle,
Ma main n’écrirait pas plus d’un mot sans trembler.
Pont de la Fauvette
Jadis, auprès du pont, poussait un noisetier.
Le chantier d’une route a ravagé la plaine,
Les gens en ont besoin pour leurs courses lointaines;
Il n’est plus rien resté du timide sentier.
Le chêne de ces lieux en eut bien de la la peine,
Sur l’âme de l’arbuste on l’entendit prier ;
Les chênes sont souvent amis des coudriers,
Que le même zéphir baigne de son haleine.
Quand surgit le printemps, que chantent les avettes,
Qu’au ciel on voit briller la lune des fauvettes,
Revient ce noisetier au sentier disparu.
Cet arbre qui n’est plus peut oublier ses larmes
Avec ses compagnons, l’aubépine et le charme ;
L’eau passe près du lieu où l’arbuste mourut.
Saint Ophis === Ἅγιος Όφις
Des menteurs comme moi me disent mensonger,
Moi qui détiens pourtant la sagesse immuable.
Les mensonges de Dieu sont aux miens comparables,
N’apportant aux humains qu’un doute passager.
Je dis de jolis mots, badinage léger,
Pas de quoi chambouler votre coeur, il est stable
Et par sa fermeté aux grands arbres semblable
Qui dispensent leur ombre en vos nobles vergers.
De toute vérité mon âme est assurée,
Qui de moi sortira comme elle y est entrée ;
Et comment devenir menteur, soudainement ?
Mon esprit n’entretient nulle ruse secrète,
Je ne suis qu’un serpent, que d’autres soient prophètes,
Car moi, je n’en veux pas, c’est trop d’entraînement.
Lardonfucius
Il marche dans les bois, des poèmes disant ;
Mais il commet aussi de la prose acérée.
Le typographe en fait des pages aérées
Que lisent en hiver les sages paysans.
C’est un cochon massif, mais il n’est point pesant,
Il progresse parmi les phrases éthérées,
Ne dédaignant jamais les lectures sacrées,
Mais il est accablé de la charge des ans.
Il ne fut jamais pauvre, il ne fut jamais riche ;
Son jardin d’agrément n’est qu’une inculte friche,
Et dans ses souvenirs, ni regrets, ni remords.
Marchant avec lenteur, il explore la glèbe,
Elle qui vivifie le grain qui semblait mort
Et fournit l’aliment de la modeste plèbe.
Prince renonçant
Il ne veut plus séduire aucune belle ;
Il ne veut plus des fastes de la Cour.
Il reste seul en une vieille tour
D’où l’on entend les cris des hirondelles.
Il ne veut plus charmer les pastourelles
Qui vont offrant leurs timides amours ;
Il ne tient plus les savoureux discours
Qu’ont retenus ses amantes fidèles.
Il ne veut plus admirer la beauté
Dont cette Cour vibrait de tous côtés ;
Il n’aime plus cette splendeur qui brille.
La solitude est une déité
Qui maintiendra son coeur loin des cités ;
Il n’ira plus aux tavernes gentilles.
Recrutement d’un jeune Ouroboros
J’ai trouvé du travail en traversant la rue,
C’est d’être Ouroboros ; donc, rien de forcené,
Le cardinal Macron m’a ce poste donné,
Que je pourrai garder, sauf en cas de bévue.
J’accepte le piston, car, toute honte bue,
La faveur du tyran ne doit pas m’étonner ;
Même, si elle allait soudain se retourner,
La retraite j’aurais, qui me resterait due.
Merci à toi Manu, fournisseur d’espérance
Sachant à tout moment transcender l’apparence
Par quoi l’esprit serait soudain désespéré ;
Merci, par-dessus tout, à ton auguste femme
Qui point ne fut pour rien nommée Première Dame,
Dont le joli prénom a des reflets dorés.
Écrevisse de Bruges
L’écrevisse toujours se tient loin du danger,
Vivant de peu de chose en ce ruisseau qu’elle aime ;
Son esprit est subtil au point le plus extrême,
Souvent plein de douceur et jamais enragé.
Un bel ange gardien de son âme est chargé ;
La préservant du froid quand survient l’aube blême,
L’instruisant fréquemment sur de multiples thèmes
Et lui donnant aussi à boire et à manger.
L’écrevisse en automne a des manières douces,
Tous ses déplacements sont vifs et sans secousses,
Le cormoran l’admire et le brochet aussi.
Elle rêve, dit-on, depuis belle lurette,
D’arborer un blason dessiné par Pierrette ;
Bien d’autres animaux ont ce même souci.
L’oiseau de Biscarrosse
L’oiseau de Biscarrosse, il est plein d’ironie,
Il amuse sa muse, il fait rire les fleurs ;
C’est le père Michel, un moine de génie,
Qui cette habileté lui apprit sans douleur.
Les moineaux du bosquet fréquemment le regardent,
Ils cherchent le secret de son coeur transparent.
Il leur répond parfois, sans qu’ils n’y prennent garde,
Et parfois se permet des jeux de mots navrants.
De l’antique folklore il connaît la matière,
La mémoire du monde, il la dévore, entière,
Sa grande moquerie n’est pas un discours dur ;
À le voir, on comprend que l’azur le traverse,
C’est ainsi qu’il résiste aux tendances perverses ;
On reconnaît en lui la grande âme d’Arthur.
Éléphant d’Arcachon
L’éléphant d’Arcachon se cache sous sa tente,
Par le bruit d’une fête il n’est jamais tenté ;
Il chante les chansons qu’il lui plaît d’inventer,
Car sitôt qu’ils sont seuls, tous les éléphants chantent.
Il aime fréquenter cette ville dormante
Dont les ducs ont bâti des palais enchantés,
C’est un curieux endroit, c’est un séjour hanté
Par la jeune sirène à la démarche lente.
Les touristes là-bas surviennent maintes fois,
Nul ne prête attention à leurs éclats de voix,
Telle est, de cet endroit, la sagesse profonde.
Pour rejoindre ce lieu, c’est un frêle voilier
Qui vous y porterait, oui, si vous le vouliez,
Mais on peut préférer d’autres parties du monde.
Partition florale
Une fleur de septembre a mis sa robe blanche ;
Elle fut désirée, entre toutes les fleurs,
Par les bardes errants et par les oiseleurs,
Plus que la rose noble ou la douce pervenche.
Un jour, un musicien sur cette fleur se penche
Pour composer un chant d’amour et de douleur,
De rire et de souci, d’allégresse et de pleurs.
Le vent, pendant ce temps, chantonne dans les branches
La fleur aime danser, le musicien aussi,
On ne sait pas pourquoi leur humeur est ainsi,
j’entends dire chez moi que rêveurs on les nomme.
D’autres préféreront les airs de basse-cour,
Qui ne penseront rien de ce roman d’amour
Et s’en trouveront bien : car ce sont de vrais hommes.
Forteresse ouverte
La ville est très ancienne et s’ouvre sur le monde ;
Ses braves habitants sont fiers de leur cité
Dont le grand territoire est bien délimité
Et dont les hautes tours se reflètent dans l’onde.
Ainsi qu’une boutique en ressources féconde,
Elle offre à son bon peuple un bonheur mérité ;
Du maire on reconnaît la noble autorité
Reflétant un trésor de sagesse profonde.
Souvent, un érudit tenant un livre en main
Compare sa patrie à l’empire romain ;
Il le sait, cependant, c’est une république.
La commune voudrait trouver un bon auteur
Pour évoquer ce lieu avec des mots antiques ;
Un pactole viendrait enrichir ce flatteur.
Cheval magique
Cheval magique ! Il danse lentement
Comme un poisson dans de glissantes ondes ;
Dès le printemps, voilà qu’il vagabonde
Et tout le jour drague folâtrement.
On ne l’a point harnaché richement,
Il va, tout nu sur la planète ronde ;
S’il peut parler à quelques juments blondes,
Voilà pour lui bien du contentement.
C’est un cheval, et c’est une merveille
Qui vers ce chant tend une sage oreille ;
Cet animal a de nobles façons !
Ne dites pas que je l’idéalise ;
Ne dites pas qu’en roi je le déguise,
Mais en héros d’une simple chanson.
Monsieur le Duc devient un ours
Maître Gaspard, duc de Clermont-Tonnerre,
Ayant longtemps pour le Roi combattu,
S’est à présent d’une peau d’ours vêtu
Pour s’exhiber dans un cirque ordinaire.
Renonçant à ses moeurs de milliardaire,
En ce spectacle il place sa vertu,
Et de danser, parfois, il est fourbu ;
Alors il boit un verre de madère.
D’être changeant, le duc est-il fautif ?
Comme toujours, nobles sont ses motifs,
Son âme fut par l’amour embrasée :
Il a donné son petit coeur simplet
À la Gitane, et c’est ce qu’il voulait ;
Sa belle allure est métamorphosée.
Héros narcissique
Le héros se contemple en un miroir d’airain ;
Un miroir où jadis se regarda la reine !
Au fil de l’aventure où son combat l’entraîne,
Il frôle des dangers terrestres et marins.
Il est rempli de foi, ce prince pèlerin,
Les Romains l’ont en vain jeté dans une arène,
Il entendit sans peur le chant de la sirène,
Car il est sans faiblesse, il est pur et serein.
Il peut bien affronter les brumes de novembre,
Effrayer le dragon pour lui prendre son ambre,
Séduire une servante en parlant doucement.
Sachez que sa parole est toujours bien choisie
Et qu’il a mérité votre attendrissement,
Un peu trop fier de lui, mais plein de courtoisie.
Empereur des canards
Ce canard accomplit tout ce qu’on lui demande,
Aidé par son ministre, un écureuil d’azur.
Un dieu le favorise, et le druide en est sûr,
Ainsi que des devins la pittoresque bande.
Indulgente est la loi, légères les amendes ;
Le code en est subtil, mais il n’est pas obscur.
Le loyal empereur, le ministre au coeur pur
Prononcent rarement leurs sages réprimandes.
La terre de l’Empire est noire et généreuse,
Tout autour du palais sont des forêts ombreuses ;
Une cascade y tombe, et ne tarit jamais.
Nous n’avons pas assez de ces quatorze lignes
Pour tous les compliments dont ces maîtres sont dignes ;
Aussi nous préférons nous taire, désormais.
Moulin de maître Perutz
Camarade meunier, où donc es-tu parti ?
Tu ne les aides plus dans cette mauvaise heure,
Ces amis qui jadis ont tous deux consenti
À provisoirement permuter leurs demeures.
As-tu quitté ces lieux pour une vie meilleure ?
Ton esprit vagabond s’est-il anéanti ?
Ou bien, reposes-tu dans la paix intérieure,
Comme bien la mérite un pécheur repenti ?
As-tu le souvenir de ta nature humaine ?
Peut-être n’es-tu plus qu’un feu qui se promène
Et que le Créateur tolère auprès de lui.
Or, que tu sois en peine ou en béatitude,
Tu peux bien profiter de la vraie solitude :
Un meunier sans moulin, c’est la fin des ennuis.
Ambipont d’azur
Voici cet ambipont qui vient des anciens âges ;
Il fut érigé par de drôles de maçons ;
Il paraît que c’étaient quelques colimaçons
Qui tous ont disparu sans laisser d’héritage.
Le pont a vu passer de nobles personnages,
Amateurs d’eau de source, amateurs de boissons,
On dit qu’il inspira les mots d’une chanson
Quand Avignon n’était encore qu’un village.
Le pont est traversé par les fous et les sages
Pour s’en aller au loin, rentrer à la maison,
Pour des motifs d’amour ou toute autre raison.
J’y vis même trotter un troupeau de bisons,
Et plus tard, des Romains changeant de garnison ;
À vous, à moi, à tous il offre le passage.
Vestale de la source limpide
L’arme de la vestale est la langue sacrée
Qui purifie le coeur et rend l’esprit léger ;
Mais l’arme du démon c’est de toujours songer,
Songe qui tue le temps, songe qui rien ne crée.
L’arme de la vestale est la sagesse ancrée
Dans le goût familier des pommes du verger ;
Mais l’arme du démon c’est la saveur sucrée
Dont l’âcreté du vin aime à se corriger.
Ils combattent devant la foule enthousiasmée,
Par les cris du public la rixe est acclamée
Que la vestale entend dans son coeur de cristal.
L’arme de la vestale est la vie qui commence
Et l’arme du démon c’est le décès fatal ;
Incertaine est l’issue de cette lutte immense.
Anomalie mégalithique
Ce monument se tient près d’une ancienne mine ;
Il n’est pas très subtil, mais il m’étonne un peu ;
Car les blocs sont égaux, pièces d’un même jeu,
Un filet de couleur sur chacun d’eux chemine.
Sont-ce les korrigans, sous la lune d’hermine,
Qui l’ont ainsi posé pour un étrange dieu ?
Or, je n’y vois pourtant nulle trace de feu ;
Ce qu’est ce tumulus, rien ne le détermine.
Serait-ce le logis de la licorne folle,
A-t-il enregistré ses fantasques paroles ?
D’en entendre une ou deux, ça me ferait plaisir !
Ah, qu’il reste inconnu, ce monument de France,
De tout savoir sur lui je n’ai pas le désir ;
Mais ne prenez pas ça pour de l’indifférence.
Pont du fleuve Eridan
Le fleuve paresseux suivait ses habitudes ;
Je voulais sur ce thème écrire une chanson,
Mais mon âme flottait dans une incertitude,
Je restais près de l’eau, sans proférer un son.
Un héron promenait au loin sa solitude ;
Et l’eau du fleuve gris, qui jamais ne répond,
Écoutait mes questions avec sollicitude.
Auprès d’une forêt se dressait un vieux pont.
Ce n’est que l’Eridan, ce n’est donc pas la Seine,
En vain je chercherais à lui dire ma peine :
Nul ne se désaltère en avalant du sel.
Le fleuve n’est pas sombre et l’oiseau n’est pas triste,
Le ciel semble construit par un fier coloriste
Et le pont fut béni par le grand Saint Michel.
Oiseau normal
Je ne suis même pas un oiseau d’Amérique,
Car je suis Piaf-Tonnerre en son modeste habit
Que complète en hiver la laine des brebis ;
Et nul auteur sur moi n’a fait de chant lyrique.
Ma grand-mère a vécu longtemps en Armorique,
Au pays d’Astérix qui Romains estourbit,
Dont le sombre esclavage il n’a jamais subi,
Nonobstant de César les projets chimériques.
Mes vieux oncles étaient quelques Bretons moqueurs,
Qui avaient en commun la poésie au coeur,
Ainsi que nous l’avions aux époques lointaines.
Ces années révolues sont un rêve à mes yeux,
Qui me vit consommer l’eau des claires fontaines,
Qui me vit contempler tant d’oiseaux dans les cieux!
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