Sagesse du pluvian
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mikael
Cochonfucius
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Planète Triskell
La planète survit près d'un soleil noirci ;
On y voit des déserts et des zones humides,
Des primates malins, des acariens livides
Et des sylphes dansant sous le ciel obscurci.
Vastes sont les étangs, l'air en est adouci ;
Les poissons parcourant ces étendues liquides
Aux plongeurs tout un jour peuvent servir de guides,
Le pourboire avec eux n'est jamais un souci.
La planète Triskell n'a pas de soeur aînée,
Reine de son système elle fut couronnée,
Par ses propres vivants : il est vrai qu'à leurs yeux
On ne trouvera pas une terre plus belle,
Ils ont le plus grand soin de lui rester fidèles
Et d'orner son image à la face des cieux.
Sagesse du goupil de pourpre
Le goupil demeure caché
Même si quelques souris dansent ;
Il se repose, il rêve, il pense
En écoutant le vieux clocher.
S’il est par l’odeur alléché
D’un noble camembert de France,
Il reste dans l’indifférence,
Sans parler au corbeau perché.
Il ne revendique nul titre,
Il ne veut pas porter de mitre ;
Il laisse vivre les poissons.
Il lui souvient, dans l’aube grise,
D’une chanson jadis apprise
D’un prince, un étrange garçon.
Pentaquark du miroir
Le pentaquark d’azur ici se transfigure,
Ne sachant s’il existe ou s’il est inventé ;
En ses cinq composants, comment le démonter,
Surtout, comment savoir quelle en est la nature ?
Le vaillant physicien peut bien, par aventure,
Se laisser enivrer de sa sombre beauté ;
Mais il ne pourra pas rédiger un traité
Qui de la particule offrirait la peinture.
Or, il doit y penser, car tel est son sujet,
Son habilitation n’aura pas d’autre objet
Même si les cinq quarks se rient de son audace.
On trouve rarement ce monstre sous les cieux
Qui charme nos regards, mais ne vit pas très vieux :
Au pays des quanta, le temps trop vite passe.
Éléphant de Jaïpur
Majestueux dans la ville éternelle,
Il suit la rue qu’ornent mille flambeaux ;
Un éléphant , peut-on trouver plus beau,
Même au vieux temple où les statues sont belles.
Les nobles dieux, cette troupe immortelle,
Donneraient cher pour avoir son jumeau ;
On peut toujours leur offrir des rameaux,
Mieux leur plairait cet animal fidèle !
Toi que jadis ma prière émouvait,
Je l'enverrais, si faire se pouvait,
Vers ton logis pour qu'il y prenne place.
L’éléphant dit : Je serai plus heureux
D'être à Jaïpur, dont je suis amoureux,
Et peu me chaut de voir la mort en face.
Minotaure immature
Minotaure immature, au supplice tu vas ;
Or, fidèle à toi-même, et dépourvu de honte,
D’un pareil inconfort tu ne tiens pas grand compte,
Tu t’es bien quelquefois tenu un peu plus bas.
Vois-tu le vieux bourreau, comme il hâte le pas ?
Comme déjà parmi les meilleurs il se compte ?
Comme il marche vers toi d’une course fort prompte,
Tu le vois, mon ami, mais tu ne t’en plains pas.
Tu ne longeras plus les rivages de Loire,
Ni n’auras le loisir de gagner de la gloire,
Ni de mener ta nef au fil de la Dordogne.
Or, par ta noble mort, on te connaîtra mieux ;
Peut-être seras-tu sur la liste des dieux,
Et de l’exécuteur tu riras sans vergogne.
Clé d’inframonde
Dormant dans le tiroir d’un enchanteur savant,
C’est la clé qu’aux démons autrefois il a prise ;
Nul ne l’avait guidé dans sa folle entreprise,
Sauf l’escargot magique, aux ténèbres bavant.
En inframonde, alors, soufflait un mauvais vent,
Celui qui tous les jours la rouge flamme attise ;
Cette clé n’était pas objet de convoitise,
Et les diables distraits l’ont égarée souvent.
L’âme de l’enchanteur n’a pas été grisée,
Car sa technique fut joliment maîtrisée ;
Il put quitter les lieux paisiblement, sans bruit.
Quand ce nouveau trésor brillait dans l’aube claire,
Il eût pu, ce héros, en orgueil se complaire,
Bien d’autres sont ainsi, cher lecteur, mais pas lui.
Gallusabel et Caingallus
Étrange est leur maintien, leur langue est singulière ;
Leur négativité leur ôta la raison.
Ces deux-là ne sont pas des oiseaux de volière,
Mais ce sont des seigneurs, des maîtres de maison.
Emportés par la haine, oubliant leurs prières,
On peut voir s’affronter ces deux nobles garçons,
Tenant de durs propos d’une voix rude et fière
Que Dieu ne recommande en aucune façon.
Or, que dois-je penser des deux frères hostiles,
Seraient-ils en conflit pour des questions de style ?
Argument affaibli par sa simplicité.
Que pourront devenir ces âmes abattues
Que le public condamne à l’unanimité,
Sinon d’être prétexte à de belles statues ?
Physicien danois
C’est un grand physicien qui médite en silence.
Il fabrique un atome, il en rêve la nuit ;
Les électrons furtifs se déplacent sans bruit,
De tous les neutrinos absorbant la puissance.
Vivant avec les quarks en bonne intelligence,
Amoureux du photon qui jamais ne leur nuit,
Les positrons, heureux près du boson qui luit,
Goûtent de leur noyau la savoureuse essence.
Mais où va donc aller cette troupe ravie ?
À transiter vers quoi consacrent-ils leur vie ?
Ce bizarre univers, serait-ce leur prison ?
Le physicien est là, sa pipe est allumée
Dont bien sereinement s’envole la fumée,
Comme paisiblement s’engourdit sa raison.
Château du baron Patapon
Ce château magnifique au Ponant se dressait
Comme une île enchantée sur une mer immense ;
Ici des troubadours produisaient des romances,
La garde débonnaire au créneau surgissait.
Un vaillant cuisinier toujours se dépensait,
Tisonnant ses fourneaux, comme en pleine démence;
L’aide-cuistot buvait à son accoutumance,
Tout en haut d’une tour, l’alchimiste pensait.
Le bouffon, chaque jour, composait un poème,
L’astronome parfois trouvait un théorème ;
Un veux cartomancien consultait ses tarots.
Le noble chambellan s’en allait au bistrot,
Le maître des archers visait tout ce qui bouge,
Le baron méditait sur un litre de rouge.
Baleine de gueules
Cette baleine a mangé l’horloger
Au temps où nous passions les Canaries ;
S’il est vivant, que le fils de Marie
Le pose à terre (il ne sait pas nager)
Sur le rivage où pousse l’oranger ;
Près du lézard dont la couleur varie,
Près du figuier venu de Samarie,
Que le reçoive un aimable étranger.
En ex-voto, la bouteille et les verres ;
Bon charpentier, ne soyez pas sévère,
À des pécheurs, vous pardonnez beaucoup.
Sans l’horloger sera l’heure orpheline ;
Or, même si je possède un coucou,
J’aime bien mieux ma montre en cornaline.
Ange photophore
Ce n’est point de l’Amour le petit ange blond ;
Il ouvre rarement son invisible bouche.
Chaque fois qu’il le fait, cependant, ça nous touche,
Ces étranges discours qui ne sont pas très longs.
Arborant deux flambeaux quand le soleil se couche,
Il salue les démons dans le ciel vermillon
(Il est vrai qu’à ses yeux, ce sont des papillons) ;
Il bénit le moustique, il dit bonsoir aux mouches.
Puis je le vois prier au temple, hardiment,
Sans pouvoir deviner quels sont ses sentiments,
Car le son de sa voix n’atteint pas mon oreille ;
Je ne sais que penser de cet ange irréel
Qui plane dans les airs en robe de pastel,
Je ressens près de lui une paix nonpareille.
Roi du nuage de grêle
Ce grand roi nébuleux ne vit pas sur la terre ;
Il n’aime point la grêle, il en fait pour autrui,
Car il n’en a jamais aucun besoin pour lui ;
Il lance les grêlons, comme de lourdes pierres.
C’est la terreur de l’aigle aux effrayantes serres,
C’est de la destruction, c’est un horrible bruit,
Maudit soit ce monarque, un démon le conduit,
Et le roi de l’averse est bien plus débonnaire.
Quelques-uns ont voulu l’attaquer au canon
Mais sans même froisser son obscur gonfanon ;
Ce roi, sans rémission, s’acharne sur ses proies.
Montons, pour l’observer, au sommet d’une tour,
Voyons-le dévaster la campagne alentour
Et prions Jupiter afin qu’il le foudroie.
Saint Pliste
Saint Pliste ne sait plus quel peut être son âge,
Ni comment on s’y prend pour être un séducteur.
Il fréquente surtout les bienveillants docteurs,
Il ne voudra jamais toucher son héritage.
Il est satisfait d’être un obscur personnage,
Dans son petit terrain, n’ayant pas de tracteur,
Il cultive le blé, sans être un producteur,
Puis va boire une pinte au troquet du village.
La vieillesse le rend relativement sage,
Car du fleuve de l’être il perçoit l’autre bord ;
Sa nef n’a plus de voile et n’a plus d’équipage,
Plusieurs de ses sonnets apprivoisent la mort ;
Il ne fut pas seigneur, il fut un petit page,
Ce qui, selon son âme, est un plus digne sort.
Dieu-Taureau
J’aime le dieu-taureau, c’est le dieu de l’espoir ;
Les bons, les mauvais jours, son sourire est le même,
Il n’est jamais vaincu par la douleur extrême,
Et n’écrase jamais les gens de son pouvoir.
Il est doux à entendre, il est plaisant à voir,
Il sait rester serein dans l’inframonde blême
Ou parmi les tombeaux. Envers tous ceux qu’il aime,
Il s’investit beaucoup, sans jamais décevoir.
Il oublie volontiers les oeuvres qu’il a faites,
Mais nous les conservons, sans les laisser périr,
Nous sommes enchantés de leur forme parfaite.
Dans les temps de malheur, il peut nous secourir,
Inspirer des auteurs, éveiller des prophètes,
Or, comme tous les dieux, il sait qu’il doit mourir.
Dialogue des saisons
L’été s’en alla boire un coup avec l’hiver ;
Et je les vois tous deux qui dans mon jardin fument.
Je sais que leurs propos n’auront rien de pervers,
Ils parleront du vent, de la nuit, de la brume.
Ainsi, de leurs deux voix, j’écoute le son clair ;
Car de ces dieux jumeaux la bonne humeur s’allume.
Ils ont même des mots gentils pour Lucifer,
Ils ne connaissent point l’ennui, ni l’amertume.
Leur âme, qui régit les vivants et les morts,
Accomplit sa mission sans peine et sans effort,
Et le maître de juin vaut celui de décembre.
Pouvez-vous, immortels, éprouver de l’ennui ?
Vous ne voyez passer ni les jours, ni les nuits :
Vous vivez au grand air, vous n’avez pas de chambre.
Mains de druide
Le barde a ses secrets, le druide a ses plaisirs,
Aucun des deux ne craint les tâches rigoureuses.
La vestale, prenant des poses langoureuses,
Leur procure à tous deux l’angoisse du désir.
Si c’est sa compagnie qu’il leur plaît de choisir,
Ils voudront lui offrir des robes vaporeuses ;
Druide et barde, champions des luttes amoureuses,
Bien équitablement partagent leurs loisirs.
Eux qui sont les gardiens des mystères ultimes,
Rassurante est leur vie, car chacun les estime ;
De ce peuple gaulois, telle est l’antique foi.
Le druide, de ses mains portant la noble coupe,
Verse la force à ceux de la vaillante troupe ;
Le barde psalmodie les versets de la loi.
Yinromulus et Remusyang
Yinromulus a dit : «Que l’obscurité soit»,
De là surgit l’éclat de Remusyang le sage ;
Dans leur contradiction ne voyez nul outrage,
Chacun des deux est là pour faire ce qu’il doit.
Si Dieu de Lucifer se moque quelquefois,
C’est tranchant, mais ça reste en des jeux de langage;
Et Lucifer à Dieu ne porte nul dommage,
Pas plus qu’un vieux bouffon ne le ferait au roi.
D’un Yin qui s’assombrit et d’un Yang qui s’allume,
À peine pourrait-on tracer un trait de plume,
Ça n’aurait pas de sens de les montrer du doigt.
L’un peut se concentrer, l’autre se mettre à rire,
Yin va prendre sa lyre et Yang sa poêle à frire,
Ce que tu penses d’eux ne regarde que toi.
Arbre des Carnutes
Où sont le druide et ses bonnes manières ?
Quelle est la loi de ce nouvel État
Dont les guerriers s’appellent des soldats
Et le drapeau flotte en lieu de bannière ?
Nul petit dieu ne se cache derrière
Le vaste tronc où l’écureuil s’ébat ;
Aucun héros ne vit pour les combats
Et nulle fée ne danse en la clairière.
De ce vieux temps je conserve l’honneur ;
Faute de gloire, on trouve le bonheur
Aussi longtemps qu’on a de la prudence.
Gens d’aujourd’hui, ne soyez pas jaloux
De cette époque où l’on prenait des coups,
Où les démons grouillaient en abondance.
Roue de sable
La roue que fait tourner l’énergie de la lune
Produit dans l’atelier un boucan nonpareil ;
On pourrait la brancher aussi sur le soleil,
Sur un astéroïde ou même sur Neptune.
Elle a déjà perdu sa jolie teinte brune,
Car son corps a noirci dans les nuits sans sommeil.
Nous pourrions la parer d’un enduit de vermeil,
Mais un tel goût n’est pas dans notre loi commune.
J’aime observer parfois son mouvement constant
Qui semble un leitmotiv repris à chaque instant,
Je contemple la roue et je ne sais que dire.
Peut-être la durée nous va tous consumant !
Suivre cette machine est un contentement,
Sauf, bien sûr, pour ceux qui d’autres choses désirent.
Le Maître me donne un marteau
J’ai reçu cet outil, je me demande bien
Ce qu’un marteau et moi nous pourrions faire ensemble.
Je suis fort maladroit, et j’ai ma main qui tremble,
Puis je ne sais pas trop comment cela se tient.
Héphaïstos le fait actionner par ses chiens ;
Mais je suis loin d’avoir un chien qui leur ressemble.
Aussi, dans un carton, mes outils je rassemble,
Tant d’objets sous mon toit, desquels je ne sais rien.
Sans avoir de marteau, sans doute, je peux vivre,
Car mes instruments sont ma plume et mes vieux livres,
Et la bénédiction de quelques auteurs morts.
Le marteau me regarde, il est toujours le même,
C’est un marteau sans maître ainsi que je les aime ;
M’ayant bien contemplé, il s’allonge et s’endort.
Dame de pourpre
En rêve, je la vois, je ne m’en lasse pas,
Son regard pénétrant me donne du courage ;
Elle me fait subir un plaisant esclavage
Qui dissipe en mon coeur la crainte du trépas.
Elle chante mes vers et ne dit rien de bas,
Mais son corps est brûlant comme le vent d’orage ;
Le plus bel horizon, c’est de voir son visage
Dont les deux lèvres font un magique repas.
Songe d’amour est fait pour grandir, non pour nuire,
Pour enchanter le monde et non pour le détruire,
Il peut illuminer mon semblant de raison :
Ainsi va mon sommeil, sans fureur et sans crime,
Cette douce folie me semble légitime ;
Dame de pourpre, entrez toujours dans ma maison.
Moineau-girafe des Amériques
Le grand moineau-girafe, il vit aux Amériques :
De gueules, son plumage est un fort bel habit
Car on a l’impression qu’il est fait de rubis ;
Il parcourt les forêts, disant des chants lyriques.
Il pense à son cousin, le moineau d’Armorique
Qui dans son vaste nid range tout un fourbi
(Ça peut toujours servir, tel est son alibi)
Et qui caresse aussi des projets chimériques.
Ils s’entendent fort bien, ces deux moineaux moqueurs,
Car ils ont en commun la poésie au coeur,
Ainsi que la saveur des errances lointaines.
Or, qu’est-ce que ce monde, une farce, à leurs yeux,
Ainsi méditent-ils, buvant à des fontaines
Dont le sombre bassin reflète d’autres cieux.
Mouchoir de sinople
Le roi la fit dame de ses pensées ;
La reine qui s’en aperçut un jour
A réclamé la fin de cet amour
Qu’elle trouvait une chose insensée.
Comment finir cette oeuvre commencée,
Maîtresse et roi, deux différents séjours,
Séparation sans espoir de retour,
Grande pitié, ces âmes offensées !
En quelle année reviendra leur saison ?
En quel été reviendront leurs moissons ?
Pas de saison, pas de jour, pas d’année,
Même couchant pour eux quand vient le soir,
En même rêve ils peuvent se revoir ;
Mais le bonheur n’est pas chose donnée.
Cabane fraternelle
Un vin plaisant dans de simples flacons
Puis un festin des produits de la terre ;
Dans la cabane, on se rit du tonnerre,
Léger logis qui n’a pas de balcon.
De poésie jamais nous n’abdiquons,
Mais sans aller jusqu’à partir en guerre ;
Dans ce chalet, chacun se verse un verre,
Nourris de gnose, en ce lieu nous trinquons.
L’ange, l’apôtre, ils sont sans dieu ni maître,
Aucun des deux ne voudrait être un prêtre ;
Et de leurs jours, ils sont les seuls acteurs.
Ces deux frangins forment un bel ensemble ;
Et leur destin est heureux, ce me semble,
En écrivant, ils trouvent des lecteurs.
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Oiseau de Salomon
L’oiseau de Salomon, pensif et solitaire,
Est presque indifférent à la clarté du jour ;
Car il ne souffre plus de la rigueur d’Amour
Et jamais ne pencha pour les plaisirs vulgaires.
Il voit de la magie dans les mots ordinaires.
Dans sa petite tête, ils font un beau séjour,
Il parle à l’Univers qui lui parle à son tour,
Mais on les voit aussi l’un et l’autre se taire.
Tu peux lui demander s’il converse avec Dieu ;
Mais c’est une notion secondaire, à ses yeux,
Et qui n’intervient pas bien souvent dans sa vie.
Jamais il n’envie l’aigle auprès de sa clarté,
De n’être presque rien, son âme en est ravie,
Il trouve sa lumière en cette obscurité.
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