La question de l'âme en philosophie.
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orthon7
JO
Jean Ghislain
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La question de l'âme en philosophie.
Au delà de l'opposition matérialisme contre idéalisme, on peut se demander comment le concept d'âme est traité tout le long de l'histoire de la philosophie. Car si la science moderne considère les phénomènes de l'esprit comme des phénomènes neuro-biologiques complexes, la philosophie se veut moins tranchée, comme nous allons le voir.
Commençons donc par des questions toutes simples. L'âme existe-t-elle ? Est-elle matérielle ? Proprement humaine ?
Si l'on veut oublier un moment l'époque moderne qui n'a plus que faire de ce questionnement, alors pour répondre sous un angle pré-moderne, il faut s'en référer à la métaphysique.
Remontons donc au moment où le débat était encore de savoir comment la vie surgit de l'inerte, et bousculons un peu les paradigmes modernes qui ne doivent pas forcément avoir blanc seing pour tout décrire ou expliquer.
Pour le moyen-âge chrétien, l'âme existe, elle relie par-là l'homme (et non l'animal, et encore moins la matière inerte) au divin.
Alors, derrière l'idéalisme, chez un chrétien, on trouve une quête spirituelle qui appelle un dépassement vers le bien. Le matérialisme étant alors dévallé au rang de satisfactions primaires, qui ne sont qu'illusoires parce qu'éphémères et vaines.
Or dans l'Antiquité, le débat se plaçait autrement. C'était, avant tout, non une question spirituelle, mais plutôt un recherche scientifique. De quoi est composé le monde. De matière, d'atomes, d'énergie ? Comment tout se meut ? A partir de quoi un possible devient acte ?
Il est intéressant de croiser les deux attitudes, celle antique et celle médiévale, afin d'ouvrir de nouveaux horizons à la modernité.
Mais il faut en premier lieu comprendre la distinction entre essence et existence, si l'on veut continuer à me lire.
L'essence d'une chose, et par extension d'un être (tel que l'homme) est ce qui fait que la chose est telle quelle. De façon moderne, on parle en psychologie de caractères innés chez l'homme. Mais l'essence ne se réduit pas à cela. L'essence, pour en donner une définition, est tout ce qui constitue un être, dans l'idée. Ce qui ne veut pas forcément dire que toute essence se retrouve dans l'existence. Par exemple, un être peut très bien vivre sans réaliser toutes ses possibilités. Non seulement la vie est finie, mais en plus de cela, la vie n'est pas sans entraves. Voilà pour les précisions.
Revenons au débat. Suarez est un métaphysicien médiéval. Kant est postérieur. Pour Kant, l'homme se réalise grâce au savoir, pour résumer. Pour Suarez, l'homme se réalise par la création divine. Tous deux sont donc idéalistes, peut on dire. C'est donc la réponse à la réalisation de l'homme, mode "idéal", en gros.
Au regard de l'antiquité, on peut se référer au traité d'Aristote "de anima" (de l'âme). "psyche esti gar oion arche ton zoon" (l'âme est quelque chose comme la source d'être de l'étant qui vit) - De Anima I 1, 402 a 6 sq.
Aristote peut être interprété comme l'inventeur de l'âme en tant que substance matérielle (c'est Kant je crois qui le lui reprochera), et donc comme quelque chose comme un souffle intérieur qui anime l'homme.
Tandis que pour d'autres, c'est Dieu qui insuffle immatériellement la vie. La philosophie n'a pas résolu ce problème, et le mieux est de sortir de l'aporie si l'on veut continuer le raisonnement.
Replaçons donc cette citation d'Aristote dans le contexte antique. Il était alors question de savoir comment un être peut s'animer. C'est la question de l'énergie et de la puissance (energeia/dynamis) : "arche kineseos e metaboles e en etero e e eteron" ([la puissance est] le point de départ d'un mouvement, d'un changement en un autre que ce qui est mû ou bien dans la mesure où ce dernier est un autre). En clair, la puissance permet le changement, donc de passer de l'inerte à la vie.
Repris par les médiévaux, on y rajoute Dieu à la base. Ce qui donne alors Dieu comme élément fondamental de toute métaphysique. Il est donc la puissance créatrice de tout ce qui existe, ou pourra exister. Après coup, on comprend alors mieux les tenants métaphysiques de cette fameuse phrase "par Lui tout a été fait, et rien n'a été fait sans Lui". L'âme serait donc ce qui fait vivre l'homme, et elle est un don, une grâce de Dieu.
On ne retrouve cette théologie pourtant nulle part dans l'Antiquité qui, néanmoins, constituera pour les époques suivantes un terrain très propice, notamment par le biais des néoplatoniciens, pour développer tout un arsenal théologique, tant réprouvé par l'époque moderne.
Il n'en demeure pas moins que, avec ou sans forcément les réponses théologiques, le questionnement de savoir comment la vie se réalise, la question du mouvement pour la matière, ou encore chez l'homme comment il peut avancer vers lui-même et ses projets... que toutes ces questions restent ouvertes et dépassent de loin une simple opposition matérialisme/idéalisme.
Commençons donc par des questions toutes simples. L'âme existe-t-elle ? Est-elle matérielle ? Proprement humaine ?
Si l'on veut oublier un moment l'époque moderne qui n'a plus que faire de ce questionnement, alors pour répondre sous un angle pré-moderne, il faut s'en référer à la métaphysique.
Remontons donc au moment où le débat était encore de savoir comment la vie surgit de l'inerte, et bousculons un peu les paradigmes modernes qui ne doivent pas forcément avoir blanc seing pour tout décrire ou expliquer.
Pour le moyen-âge chrétien, l'âme existe, elle relie par-là l'homme (et non l'animal, et encore moins la matière inerte) au divin.
Alors, derrière l'idéalisme, chez un chrétien, on trouve une quête spirituelle qui appelle un dépassement vers le bien. Le matérialisme étant alors dévallé au rang de satisfactions primaires, qui ne sont qu'illusoires parce qu'éphémères et vaines.
Or dans l'Antiquité, le débat se plaçait autrement. C'était, avant tout, non une question spirituelle, mais plutôt un recherche scientifique. De quoi est composé le monde. De matière, d'atomes, d'énergie ? Comment tout se meut ? A partir de quoi un possible devient acte ?
Il est intéressant de croiser les deux attitudes, celle antique et celle médiévale, afin d'ouvrir de nouveaux horizons à la modernité.
Mais il faut en premier lieu comprendre la distinction entre essence et existence, si l'on veut continuer à me lire.
L'essence d'une chose, et par extension d'un être (tel que l'homme) est ce qui fait que la chose est telle quelle. De façon moderne, on parle en psychologie de caractères innés chez l'homme. Mais l'essence ne se réduit pas à cela. L'essence, pour en donner une définition, est tout ce qui constitue un être, dans l'idée. Ce qui ne veut pas forcément dire que toute essence se retrouve dans l'existence. Par exemple, un être peut très bien vivre sans réaliser toutes ses possibilités. Non seulement la vie est finie, mais en plus de cela, la vie n'est pas sans entraves. Voilà pour les précisions.
Revenons au débat. Suarez est un métaphysicien médiéval. Kant est postérieur. Pour Kant, l'homme se réalise grâce au savoir, pour résumer. Pour Suarez, l'homme se réalise par la création divine. Tous deux sont donc idéalistes, peut on dire. C'est donc la réponse à la réalisation de l'homme, mode "idéal", en gros.
Au regard de l'antiquité, on peut se référer au traité d'Aristote "de anima" (de l'âme). "psyche esti gar oion arche ton zoon" (l'âme est quelque chose comme la source d'être de l'étant qui vit) - De Anima I 1, 402 a 6 sq.
Aristote peut être interprété comme l'inventeur de l'âme en tant que substance matérielle (c'est Kant je crois qui le lui reprochera), et donc comme quelque chose comme un souffle intérieur qui anime l'homme.
Tandis que pour d'autres, c'est Dieu qui insuffle immatériellement la vie. La philosophie n'a pas résolu ce problème, et le mieux est de sortir de l'aporie si l'on veut continuer le raisonnement.
Replaçons donc cette citation d'Aristote dans le contexte antique. Il était alors question de savoir comment un être peut s'animer. C'est la question de l'énergie et de la puissance (energeia/dynamis) : "arche kineseos e metaboles e en etero e e eteron" ([la puissance est] le point de départ d'un mouvement, d'un changement en un autre que ce qui est mû ou bien dans la mesure où ce dernier est un autre). En clair, la puissance permet le changement, donc de passer de l'inerte à la vie.
Repris par les médiévaux, on y rajoute Dieu à la base. Ce qui donne alors Dieu comme élément fondamental de toute métaphysique. Il est donc la puissance créatrice de tout ce qui existe, ou pourra exister. Après coup, on comprend alors mieux les tenants métaphysiques de cette fameuse phrase "par Lui tout a été fait, et rien n'a été fait sans Lui". L'âme serait donc ce qui fait vivre l'homme, et elle est un don, une grâce de Dieu.
On ne retrouve cette théologie pourtant nulle part dans l'Antiquité qui, néanmoins, constituera pour les époques suivantes un terrain très propice, notamment par le biais des néoplatoniciens, pour développer tout un arsenal théologique, tant réprouvé par l'époque moderne.
Il n'en demeure pas moins que, avec ou sans forcément les réponses théologiques, le questionnement de savoir comment la vie se réalise, la question du mouvement pour la matière, ou encore chez l'homme comment il peut avancer vers lui-même et ses projets... que toutes ces questions restent ouvertes et dépassent de loin une simple opposition matérialisme/idéalisme.
Jean Ghislain- Sorti de l'oeuf
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Identité métaphysique : philosophe
Humeur : et la tienne ?
Date d'inscription : 21/02/2015
Re: La question de l'âme en philosophie.
David Chalmers penche pour le panpsychisme et en fait une loi fondamentale à ajouter à l'arsenal scientifique et expérimental .
JO- Seigneur de la Métaphysique
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Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: La question de l'âme en philosophie.
Jean Ghislain a écrit:L'âme serait donc ce qui fait vivre l'homme, et elle est un don, une grâce de Dieu.
c'est pour ça que d'âme je n'ai pas.
Merci pour ce sujet.
Re: La question de l'âme en philosophie.
Appliques tu le même traitement à l'intelligence qui te vient aussi de dieu ?
_Jean Cérien- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Localisation : Paris
Identité métaphysique : Jean Cérien
Humeur : liquide
Date d'inscription : 06/12/2014
Re: La question de l'âme en philosophie.
Je ne distingue pas essence et existance.
On oppose essence et substance.
Ce qui est essence, est immanent, existant par lui meme.
Ce qui est substance, est transcendant, extèrieur à un principe de base, le principe de la substance ètant son essence.
Le principe est ce qui est premier, il n'a pas de cause qui le prėcede et le fait exister, il existe par lui meme.
Les essences sont des principes.
Les substances sont des corrolaires de quelque chose qui les prėcede et les fait être.
Les substance sont, mais elles n'existent pas, elles sont apparance, illusion, elles ne sont pas de l'existence.
Ce qui est puissance est potentiel. Un acte en puissance est un acte non realisė.
L'acte n'existe pas de lui même, il est la réalisation d'une puissance, c'est à dire une volontė. Toute action est une substance, un corrolaire d'une puissance qui est son essence.
Toute action est donc une apparence, une illusion.
L'essence de toute chose, si elle existe (si l'univers est une monade) n'est donc pas de la nature de l'action mais de la nature de la contemplation, une puissance pure.
Wikipedia fait une erreure en utilisant le terme de substance pour qualifier l'ame humaine selon Aristote, l'ame humaine est une essence, un immanent, pas un subsistan. L'âme humaine, selon Aristote, est comme la forme humaine de Platon, c'est l'essence de l'homme (Mais pour Platon il y a une seule forme pour tous les hommes alors que pour Aristote il y a une ame en chaque humain.)
Selon la chrėtientė, Dieu à produit les âmes humaines, donc pour les chrėtiens, l'âme est une subtance pas une essence, mais Dieu est l'essence de toute chose.
Il y a donc trois niveaux à la question de l'ame humaine.
- Si l'humain n'a pas d'ame, il n'a pas d'essence à l'intérieure de lui, il est alors sa propre essence, car n'ayant pas de cause qui le prècède, il est sa propre cause. C'est le parti materialiste de l'existantialisme humaniste sartrien.
- Si l'humain a une ame et que celle ci est une substance, alors un crėateur existe, c'est le parti des religions.
- Si l'humain a une ame et que celle ci est une essence, alors l'humain est de nature divine, c'est le parti de la bible (un ouvrage qui n'est pas l'essence des religions monotheiste, il en est plutot une substance)
Il est à notter que dans la bible, il est ėcrit, non pas que les humains possèdent une ame, mais qu'ils sont des âmes, ils sont donc leur propre essence, et ils sont des Dieux. Les anges sont des crėatures produites par Dieu, mais les humains sont les enfants de Dieu, semblables à lui.
On oppose essence et substance.
Ce qui est essence, est immanent, existant par lui meme.
Ce qui est substance, est transcendant, extèrieur à un principe de base, le principe de la substance ètant son essence.
Le principe est ce qui est premier, il n'a pas de cause qui le prėcede et le fait exister, il existe par lui meme.
Les essences sont des principes.
Les substances sont des corrolaires de quelque chose qui les prėcede et les fait être.
Les substance sont, mais elles n'existent pas, elles sont apparance, illusion, elles ne sont pas de l'existence.
Ce qui est puissance est potentiel. Un acte en puissance est un acte non realisė.
L'acte n'existe pas de lui même, il est la réalisation d'une puissance, c'est à dire une volontė. Toute action est une substance, un corrolaire d'une puissance qui est son essence.
Toute action est donc une apparence, une illusion.
L'essence de toute chose, si elle existe (si l'univers est une monade) n'est donc pas de la nature de l'action mais de la nature de la contemplation, une puissance pure.
Wikipedia fait une erreure en utilisant le terme de substance pour qualifier l'ame humaine selon Aristote, l'ame humaine est une essence, un immanent, pas un subsistan. L'âme humaine, selon Aristote, est comme la forme humaine de Platon, c'est l'essence de l'homme (Mais pour Platon il y a une seule forme pour tous les hommes alors que pour Aristote il y a une ame en chaque humain.)
Selon la chrėtientė, Dieu à produit les âmes humaines, donc pour les chrėtiens, l'âme est une subtance pas une essence, mais Dieu est l'essence de toute chose.
Il y a donc trois niveaux à la question de l'ame humaine.
- Si l'humain n'a pas d'ame, il n'a pas d'essence à l'intérieure de lui, il est alors sa propre essence, car n'ayant pas de cause qui le prècède, il est sa propre cause. C'est le parti materialiste de l'existantialisme humaniste sartrien.
- Si l'humain a une ame et que celle ci est une substance, alors un crėateur existe, c'est le parti des religions.
- Si l'humain a une ame et que celle ci est une essence, alors l'humain est de nature divine, c'est le parti de la bible (un ouvrage qui n'est pas l'essence des religions monotheiste, il en est plutot une substance)
Il est à notter que dans la bible, il est ėcrit, non pas que les humains possèdent une ame, mais qu'ils sont des âmes, ils sont donc leur propre essence, et ils sont des Dieux. Les anges sont des crėatures produites par Dieu, mais les humains sont les enfants de Dieu, semblables à lui.
Golem- Maître du Relatif et de l'Absolu
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Identité métaphysique : L'impossible réalisé.
Humeur : Toujours égale.
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: La question de l'âme en philosophie.
pour E. Ransford, l'âme est comme les pixels d'une image, multiple et pourtant unité pensante .
JO- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 22786
Localisation : france du sud
Identité métaphysique : ailleurs
Humeur : paisiblement réactive
Date d'inscription : 23/08/2009
Re: La question de l'âme en philosophie.
Golem a écrit:Je ne distingue pas essence et existance.
On oppose essence et substance.
Ce qui est essence, est immanent, existant par lui meme.
Ce qui est substance, est transcendant, extèrieur à un principe de base, le principe de la substance ètant son essence.
Le principe est ce qui est premier, il n'a pas de cause qui le prėcede et le fait exister, il existe par lui meme.
Les essences sont des principes.
Les substances sont des corrolaires de quelque chose qui les prėcede et les fait être.
Les substance sont, mais elles n'existent pas, elles sont apparance, illusion, elles ne sont pas de l'existence.
Ce qui est puissance est potentiel. Un acte en puissance est un acte non realisė.
L'acte n'existe pas de lui même, il est la réalisation d'une puissance, c'est à dire une volontė. Toute action est une substance, un corrolaire d'une puissance qui est son essence.
Toute action est donc une apparence, une illusion.
L'essence de toute chose, si elle existe (si l'univers est une monade) n'est donc pas de la nature de l'action mais de la nature de la contemplation, une puissance pure.
Wikipedia fait une erreure en utilisant le terme de substance pour qualifier l'ame humaine selon Aristote, l'ame humaine est une essence, un immanent, pas un subsistan. L'âme humaine, selon Aristote, est comme la forme humaine de Platon, c'est l'essence de l'homme (Mais pour Platon il y a une seule forme pour tous les hommes alors que pour Aristote il y a une ame en chaque humain.)
Selon la chrėtientė, Dieu à produit les âmes humaines, donc pour les chrėtiens, l'âme est une subtance pas une essence, mais Dieu est l'essence de toute chose.
Il y a donc trois niveaux à la question de l'ame humaine.
- Si l'humain n'a pas d'ame, il n'a pas d'essence à l'intérieure de lui, il est alors sa propre essence, car n'ayant pas de cause qui le prècède, il est sa propre cause. C'est le parti materialiste de l'existantialisme humaniste sartrien.
- Si l'humain a une ame et que celle ci est une substance, alors un crėateur existe, c'est le parti des religions.
- Si l'humain a une ame et que celle ci est une essence, alors l'humain est de nature divine, c'est le parti de la bible (un ouvrage qui n'est pas l'essence des religions monotheiste, il en est plutot une substance)
Il est à notter que dans la bible, il est ėcrit, non pas que les humains possèdent une ame, mais qu'ils sont des âmes, ils sont donc leur propre essence, et ils sont des Dieux. Les anges sont des crėatures produites par Dieu, mais les humains sont les enfants de Dieu, semblables à lui.
Un principe n'est jamais un principe en soi.
Par exemple pour Kepler, ses trois lois sur le mouvement des planètes étaient des principes puisque dans son raisonnement elles sont posées en tant que fait expérimental. Pour Newton au contraire, ce n'est pas des principes mais des corollaires de sa loi de la gravitation.
Critias- Affranchi des Paradoxes
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Date d'inscription : 25/12/2014
Re: La question de l'âme en philosophie.
JO a écrit:pour E. Ransford, l'âme est comme les pixels d'une image, multiple et pourtant unité pensante .
C'est quoi la fonction de l'âme ?
Critias- Affranchi des Paradoxes
- Nombre de messages : 227
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Humeur : Sérieux
Date d'inscription : 25/12/2014
Re: La question de l'âme en philosophie.
orthon7 a écrit:Jean Ghislain a écrit:L'âme serait donc ce qui fait vivre l'homme, et elle est un don, une grâce de Dieu.
c'est pour ça que d'âme je n'ai pas.
Merci pour ce sujet.
C'est où que tu trouves de tels poissons ?
Critias- Affranchi des Paradoxes
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Humeur : Sérieux
Date d'inscription : 25/12/2014
Re: La question de l'âme en philosophie.
Cristias a écrit:C'est où que tu trouves de tels poissons ?
t'es Sérieux là ?
je suis un grand pêcheur.
ps:L’âme est ce qui fait qu’un être est immortel, est moi je ne crois pas en l'immortalité.
Re: La question de l'âme en philosophie.
Jean Ghislain a écrit:Au regard de l'antiquité, on peut se référer au traité d'Aristote "de anima" (de l'âme). "psyche esti gar oion arche ton zoon" (l'âme est quelque chose comme la source d'être de l'étant qui vit) - De Anima I 1, 402 a 6 sq.
Juste pour précision : L'expression "de anima" est latin, l'oeuvre d'Aristote est grecque (anc. grec) et s'intitule "Peri psyches" (qui signifie la même chose) et il est précisément écrit : esti de hé psyché dou zoontos soomatos aitia kai arche
Ce qui signifie en langage moderne : L'âme est cause et principe du corps vivant. (Peri psyches 415b)
Il dit aussi en 412 b 5 : Entelecheia hè prootè soomatos physikou organikou. Il propose une définition qui s'applique, selon lui, à toute sorte d'âme et qui est l'entéléchie première de tout corps organisé. Par "entéléchie", on peut comprendre la vie elle-même, l'essence vitale, ce qui s'oppose à l'inerte et qui s'étend à la pensée.
La mythologie classique et tardive se réfère à l'Äne d'Or, dans les Métamorphoses d'Apulée, qui personnifie Psyché sous la forme d'une mortelle dont la grâce est au moins équivalente à celle d'Aphrodite.
Mais dans la mythologie égéenne qui est beaucoup plus ancienne, Psykhé est le vent vivifiant de l'Aurore qui souffle délicatement sur la mer Egée. Il symbolise l'éveil, les premiers chants des oiseaux, l'éveil de la vie, et bien évidemment, la beauté du soleil levant qui fait pâlir la vénus du matin.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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Re: La question de l'âme en philosophie.
Jean Ghislain a écrit:Il n'en demeure pas moins que, avec ou sans forcément les réponses théologiques, le questionnement de savoir comment la vie se réalise, la question du mouvement pour la matière, ou encore chez l'homme comment il peut avancer vers lui-même et ses projets... que toutes ces questions restent ouvertes et dépassent de loin une simple opposition matérialisme/idéalisme.
En réalité, il n'y a pas d'opposition. Il y a une rupture peut on dire, un changement de paradigme, qui fait que l'âme est devenue un objet de la psychanalyse, voire de la littérature, ce n'est plus à proprement dit un objet de débat dont l'existence est sans équivoque, comme dans le passé.
Dans le passé, aux temps d'Aristote et bien plus tard, après la révolution scientifique, l'âme est un grand mystère. Je veux dire, un mystère sacré et que, même si les anciens philosophes pouvaient le considérer très rigoureusement comme un principe qui possède une dynamique existentielle, il n'en restait pas moins vérité défendue par les instituions religieuses, même si chez les grecs, il existait une philosophie préscientifique tendant à s'émanciper de cette autorité.
Avec la psychanalyse, l'âme revêt une symbolique, conserve un caractère métaphysique qui implique un rapport entre la pensée, l'esprit,et l'essence, pour transparaître dans l'analyse comme un mystère religieux-théologique vivant et incarné, ou du moins, possédant toujours cette particularité, mais peut être mise au second degré selon le type d'analyse et le rapport au mystère.
Le mystère est bien sûr celui de la vie, du souffle de la vie qui concerne donc les êtres vivants et en particulier les "Respirants", mais sur un second plan, la question de l'âme soulève celle de l'identité.
- En résumé, dieu insuffle la vie mais il insuffle avec la vie une faculté archi-magique qui est celle de l'identité, cette capacité à se distinguer de la nature et à se reconnaître soi-même comme un être à part entière, qui est distinct du monde extérieur. C'est de cette identité que part toute la dynamique, non pas seulement la dynamique miraculeuse mais indifférenciée de tout ce qui vit, mais la dynamique de ce qui pense et décide.
D''une certaine manière, dans les anciennes philosophies, un acte de décision était très proche d'un acte divin, et les décisionnaires avaient pratiquement un rôle divin, du moins symboliquement.
Et dans ce paradigme, toute identité était liée à une hiérarchie, qui commençait à la base par l'homme et finissait par dieu.
dedale- Seigneur de la Métaphysique
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