Sagesse du pluvian
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Heredia voit un dinosaure
Tant de jours ont passé depuis que je naquis ;
Tant de flots ont coulé sous les ponts des grands fleuves,
Tant de jours, tant de nuits, tant de joies, tant d’épreuves
Que je ne sais plus bien ce qui demeure acquis
Et ce qui est perdu. Le peu que j’ai conquis
Ne mérita jamais que nul ne s’en émeuve,
Des riens, un vers traduit ou une chanson neuve...
Mais peut-être viendront d’autres instants exquis :
L’instant où la pensée plus calmement déferle,
L’instant qui est rempli du murmure du vent,
Plus doux que la rumeur d’un antique couvent ;
L’instant où, dans les bois, on voit courir un merle,
Et le déclin du jour où tout va s’ombrageant,
Et la nuit, simplement, sous la lune d’argent.
Heredia voit des chimères
Dans le jardin du barde, à la saison nouvelle,
Est un grand vase orné d'une combinaison
De signes, de portraits, de monstres à foison ;
Le barde s'en protège au moyen d'une stèle.
Ce vase est imprégné d'une puissance telle
Qu'au lieu de le garder auprès de sa maison,
Le mage l'a posé loin, sous les frondaisons.
Il est dit qu'à la fin d'une guerre cruelle
Il fut porté ici par douze cavaliers.
Ce que les gens ont tous fini par oublier,
C'est qu'il a un pouvoir bien extraordinaire :
Car quiconque parvient à plonger dans ses flancs
Pénètre en un tunnel baigné d'un éclat blanc
Et finit par sortir au pays des chimères.
Verhaeren voit un monde invisible
Je sens un mouvement, dans le lointain, là-bas,
Où ne conduisent pas les vieux chemins de terre.
Moi qui suis un penseur tenace et solitaire,
Ne puis-je deviner comment diantre on y va ?
Allons ! Trouverons-nous un chemin dans l'espace ?
Suivrons-nous les sentiers menant on ne sait où ?
Pour commencer, peut-être, il faut devenir fou ;
Alors nous comprendrons les mots du vent qui passe.
Le vent a pour moteur la force du soleil,
Le vent a pour ami l'habitant des maisons.
Il aime caresser la peau des fruits vermeils,
Il aime se cacher derrière un horizon.
Il n'a pas de boussole et ne perd pas le Nord.
Il n'a nulle émotion quand il trouve de l'or.
Il marche sans trembler dans les pays de glace,
Il peut passer sans peur près d'un tigre vorace.
Je vais devenir vent, c'est assez prometteur,
J'aurai sa force rude et sa douceur profonde ;
Et je pourrai tourner autour de l'Équateur
Pendant que les poissons applaudiront dans l'onde.
Victor Hugo voit des anges
Victor Hugo regarde en l’air, il voit des anges,
Et le regret le prend d’être tiré des fanges.
Plus lui aurait complu de vivre au paradis
Que sous un mauvais ciel et sur un sol maudit.
Il colle alors son oeil dans la grande lunette
Afin de découvrir de nouvelles planètes
Où l’on ne serait point par le serpent séduit,
Et dont serait absent le Seigneur de la Nuit.
Il voit un monde avec de très hautes montagnes,
Il voit des mers de sable, il voit aussi des bagnes,
Il voit de grands dortoirs qui n’ont pas de réveil,
Il voit des prés jaunis par les feux d’un soleil.
Il dit que tout cela, grand Dieu, n’est pas terrible,
Mais s’obstine à passer tous ces mondes au crible
De son observation. En impartial témoin,
Il note tous les faits qui se passent au loin.
Mais le ciel s’éclaircit sous les feux de l’aurore.
Ayant enregistré un dernier météore,
Puis un prince menu qui ramone un volcan,
Victor lâche du ciel le décevant carcan
Et retourne explorer des livres le mystère.
Dévorant les récits du passé de la Terre,
Il admire les rois, les grandes lois qu’ils font,
Et leur entendement perspicace et profond.
Il voit comment le barde, ainsi qu’une cigale,
Contre l’oubli se livre à la lutte inégale ;
Il voit comment le son du robinet qui fuit
Éveille le concombre au milieu de la nuit ;
Comment l’Esprit enseigne aux bienheureux apôtres
À louer le Seigneur dans les langues des autres ;
Comment vient la mémoire aux poètes hagards,
Comment le petit prince apprivoise un renard.
Fermant au bout d’un temps le livre aux pages mornes,
Il prend du papier dont la blancheur est sans bornes,
Et, afin d’occuper son temps de petit vieux,
Il trace quelques vers, à la grâce de Dieu.
Sa femme cependant, qui somnolait dans l’ombre,
Seule sur son grand lit, disait des choses sombres.
Piaf-Tonnerre chez Gilles Durant
Piaf-Tonnerre a rejoint la rivière pensive
Et son regard vers l’onde il conserve baissé,
De rêves incertains son coeur est tapissé,
Qu’il évoque en silence alors qu’il suit la rive.
Son âme est souvent seule à soi-même attentive,
Mais son esprit n’est point ralenti, ni glacé :
Car il médite ainsi, sans pouvoir se lasser
Ni produire en son coeur des ondes négatives.
Les caprices de l’eau jamais ne le surprennent,
Ils peuvent survenir sans qu’il ne s’y méprenne,
Ces mirages subtils sont ceux qu’il aime voir.
Sur le soir, il observe un ondin qui propose
Le thème d’un sonnet ou d’une page en prose
À son propre reflet dans ce mouvant miroir.
Corbière voit une guitare
J’écoutais un air de guitare,
Réglant le son sur "pas trop fort" ;
J’échappais au monde barbare,
À la vieillesse et à la mort.
Car pour quitter ce purgatoire,
Il me suffit de quelques pas,
D’une chanson dans la nuit noire,
D’un chanteur que l’on n’oublie pas.
Il dit les drames de la rue,
Les petits bonheurs, les émois,
Son désir pour une inconnue ;
Il dit tout cela mieux que moi.
Ah ! je t’écoute, camarade
Brassens, en savourant ta voix,
Et puis je fais des sérénades,
Un petit peu moins bien que toi.
Re: Sagesse du pluvian
Je voulais te dire mon admiration, Cochonfucius, pour tous tes poèmes. Je les lis souvent juste avant de faire une pause méditation et dans le silence ensuite quelques phrases me poursuivent.
maya- Seigneur de la Métaphysique
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Date d'inscription : 21/04/2011
Hommage à François Coppée
J'écris, comme une rose
Fleurit en plein azur ;
Mon vers n'est point morose,
Il tâche d'être pur.
Il reste, ainsi qu'un astre,
Sur un chemin précis,
Évitant le désastre
Et le désordre aussi.
Ainsi qu'une hirondelle
Sait aller et venir,
Il reconstruit, fidèle,
Le fil des souvenirs.
Théophile Gautier voit un pupitre
Théophile Gautier s’endort sur son pupitre
Et rêve qu’il s’envole au travers d’une vitre.
Il vole au bout du monde et n’est même pas las ;
Il tombe en un pays qu’il ne reconnaît pas.
Il est pris pour mari par la charmante reine,
Il est acclamé par une foule sereine ;
Il va dans un grand lit tout recouvert de fleurs,
De la reine étrennant la timide pâleur.
Un sourire pensif sur ses lèvres rayonne,
La cloche du palais bien fortement résonne,
On propose du vin à tous les ouvriers ;
On organise des courses de lévriers,
La couronne anoblit du nouveau roi la tête,
Le pays tout entier adopte un air de fête ;
Mais le roi, s’envolant au travers d’un carreau,
Rêve à présent qu’il est employé de bureau.
Avec un vieux collègue, il vide une bouteille ;
Ils ont tous deux la face un petit peu vermeille,
Et mettent leur pensée, un peu trop fort, à nu,
En éclatant d’un rire un peu trop ingénu.
La reine les rejoint, sa belle chevelure
Vole au vent de la course : elle s’affirme pure
Du désir de vengeance, ou de sa tentation ;
Mais elle ne veut point entrer en religion.
Puis Gautier se réveille, et ne pouvant plus vivre
Cette belle aventure, il la met dans un livre.
Vincent Voiture voit une prison
Cet auteur s’assied vaillamment
Et retrousse ses belles manches,
Puis il découpe proprement
Une moitié de feuille blanche.
Il mobilise sa raison
Qui lui donna tant de victoires ;
Il la menace de prison
Si elle ne trouve une histoire.
Mais la raison de ce dévot
N’aime point trop son coeur en cendres ;
Elle s’enfuit de son cachot
Et lui dit « Va te faire pendre ».
Ah, voilà qu’en ce nouveau jour,
L’inspiration part en fumée !
Pas même une chanson d’amour ;
Que lui dira sa dulcinée ?
Juste avant de dormir
Quand l'esprit s'installe en haut
De l'espace, en plein silence,
Son humeur s'étend sur l'eau
Où se dissout sa violence.
La douceur d'une compagne
Et sa musicalité
Sont horizon de montagne,
Il ne faut point s'y hâter.
Le vent du soir n'a pas d'âge,
Il peut se monter aimant
Pour ceux qui sont en voyage.
Dans la mer, rien à comprendre,
Juste observer les récifs
Et naviguer par méandres.
Baudelaire voit une grenouille
À travers la vapeur splendide,
L’aède accourt à toute bride ;
La muse lui offre le vin
Qui produit un songe divin,
Plus doux que de la confiture,
Plus sauvage qu’une aventure,
Plus clair que le ciel du matin.
On voit surgir, dans le lointain,
Une grenouille aux blanches ailes
Qui dit des trucs intelligents
Sur les univers parallèles ;
Puis, dans une eau vive plongeant,
Disparaît au pays des rêves,
Avant que la nuit ne s’achève.
Segalen voit un lézard
Sur le mur du jardin se repose un lézard,
Cousin des fiers dragons qui défendent l'Empire.
Je lui offre une figue, il la mord sans rien dire,
Il n'en mange, au total, qu'une petite part.
Je l'observe pour voir s'il voudra, par hasard,
Inspirer un poème à ma modeste lyre ;
Mais il garde une allure assez pince-sans-rire,
Sans même une lueur dans son humble regard.
Va-t-il, d'une détente, affirmer son éclat ?
Restera-t-il posé sur le mur, bien à plat ?
Dira-t-il un bon mot, ainsi qu'un joyeux drille ?
Malheur ! On ne le voit, maintenant, plus du tout :
Le traître, par surprise, est rentré dans son trou,
Le voici soudain qui par son absence brille !
Pour Robert Desnos
Robert, tu entendais la voix de la Victoire ;
Pourtant le quotidien était encore obscur,
Et d'en sortir vivant, tu n'étais pas trop sûr.
D'avoir ainsi chanté, c'est ton titre de gloire,
Dans le siècle suivant, il est de toi mémoire,
Comme d'un qui savait employer des mots durs,
Mais aussi d'autres mots, doux comme des fruits mûrs,
Comme d'un qui savait raconter une histoire.
Nous savons qu'avec toi l'ennemi fut sévère,
Qu'il te fit embarquer dans sa sombre galère
Et terminer ta vie en souffrant mille maux.
Tu n'es pas revenu de l'exil redoutable,
Les copains n'ont plus mis ton assiette à leur table ;
Mais ils rêvent le soir, en retrouvant tes mots.
Quelques pavots
J’admire les pavots qui transcendent la terre
Lorsqu’ils viennent l’orner de leur rouge beauté.
Ils choisissent leurs lieux dans le plus grand mystère
Et semblent imprégnés de vive volupté.
Tantôt fleuris en groupe et tantôt solitaires,
À la fin du printemps, au début de l’été,
Ils aiment les abords des lignes ferroviaires
Qu’ils peuvent envahir avec facilité.
Ils semblent des drapeaux plantés sur une grève,
Des fantômes mouvants que l’on découvre en rêve
À ces moments où l’on ne sait pas si l’on dort ;
Légers, ivres d’azur, au long du jour ils dansent,
Vers le haut des talus, intrépides, s’élancent,
Et boivent du soleil les tièdes rayons d’or.
Auprès du feu
Un lecteur anonyme est assis près du feu ;
Au loin, la banlieue dort dans la nuit opaline.
Depuis une heure ou deux, vers son livre il s'incline,
Dans lequel un renard instruit un lapin bleu
Sur le grand Charlemagne et son vaillant neveu,
Sur leurs derniers combats au pied d'une colline,
Quand ils ont affronté la horde sarrasine,
Et que le fier Roland rendit son âme à Dieu.
Le lapin veut savoir si cette armée hostile
Eût pu être vaincue de façon plus civile,
Par les applications d'un esprit non-violent.
Le renard n'en sait rien, en y pensant, il tremble ;
Il ne peut décider (ah, c'est fort accablant)
Si les peuples voisins sont faits pour vivre ensemble.
Jour de joie
Je voudrais peindre ma joie
Sur un long rouleau de soie
Exposé au vent léger
Qui traverse mon verger.
Tombent les fleurs des pommiers,
Passent les nuages blancs ;
Déambulent à pas lents
Sur les branches, les ramiers.
L'étrange odeur de la terre
Et la clarté de l'azur
Font un amalgame pur ;
Cette joie involontaire
Ferait vibrer mon pinceau
Tout au long de ce rouleau.
Évanturel voit un démon
J'ai rêvé que j'étais devenu un archange,
Qu'avec le Créateur je buvais un demi
(Dont le goût, cependant, était assez étrange),
Et qu'au bar, un démon était presque endormi.
Il sommeillait, tout en marmonnant la louange
D'une idole païenne à tête de fourmi.
Le Créateur des cieux, sans que ça le dérange,
Contemplait ce client, insolite parmi
Ses nombreux serviteurs, emplumés des épaules.
Il dit : « Que pourrions-nous reprocher à ce drôle ?
Il rêve lui aussi qu'il est pur et parfait. »
Et moi, dans les vapeurs de l'auberge céleste,
Je traçais quelques mots, d'une plume modeste,
Pour dire à quel degré j'en étais stupéfait.
César voit un village
Au tout-puissant César il manquait une chose,
L’ultime soumission d’un village peuplé
D’invincibles Gaulois. Leur sort est contemplé
Par de nombreux voisins que passionne la cause.
Le barde en son jardin chante pour une rose ;
Le druide va bénir un champ de jeune blé ;
Le peuple du village, au banquet rassemblé,
Se moque des Romains dans leur caserne close.
Le village, entouré d’un paisible horizon,
Ne craint pas de César la flamme ou le tison ;
Il peut dormir tranquille en attendant l’aurore.
Tout autour du Romain, des seigneurs de hasard
S’interrogent sans fin ; chaque stratège ignore
Si du village, un jour, triomphera César.
Une proclamation
Au début de sa vie, le poète chantonne,
Trouvant bonne saveur à chacun de ses jours ;
Il dit que les saisons ne sont point monotones,
Car chacune des quatre est le temps des amours.
Puis son printemps s’enfuit, son été l’abandonne,
Son ciel devient porteur de gros nuages lourds ;
Il s’aperçoit alors que c’est déjà l’automne
Et qu’il voit s’approcher la fin de son parcours.
Ce n’est pas pour si peu que son désir s’écroule,
Comme une forte nef, il ne craint point la houle ;
Il reste maître à bord de son monde flottant.
Son âme, vers la mort, restera printanière ;
De l’amour il tiendra bien haute la bannière,
Fredonnant ce poème en son dernier instant.
Goudeau voit une ombre
L’homme, pour subsister, a jadis combattu
La faune, utilisant pour armes ses idées.
Même, ses inventions, quelquefois débridées,
Ont pu mettre en danger ce citoyen têtu.
Nu qu’il était jadis, le voilà bien vêtu,
Puis voilà sa raison bien ferme et bien guidée,
Qui rarement se voit par l’ombre intimidée :
Cela fait si longtemps qu’elle en a débattu.
Même, on sait abreuver de mots la galerie,
Car tout ce qui fait peur, il faut que l’on en rie
(Et mieux rira celui qui le dernier rira).
Elle est bien là pourtant, l’angoisse souterraine ;
Mais nous lui opposons la poésie sereine
Qui autant fleurira que la vie durera.
Aloysius voit une fée
Une fée vient au soir sauvegarder mon coeur,
Ayant, pendant le jour, soulagé la misère
De plusieurs vagabonds. Elle entre en ma chaumière,
Délivrant mon esprit des succubes moqueurs,
Puis me conte un récit des anciens chroniqueurs,
Ou me dit les amours des fleurs du cimetière,
Ou des petits oiseaux l'émouvante prière,
Avec des mots plus doux qu'une pure liqueur.
Un ange, repliant ses ailes de faucon,
Atterrit avec bruit sur le bord du balcon,
Illuminant la chambre au travers des fenêtres.
La fée sort de la chambre et reste auprès de lui ;
Puis, dans le grand silence, au milieu de la nuit,
J'entends battre les coeurs sans chair de ces deux êtres.
Du Bellay voit une mouette
Un vieux poète en son crâne amassait
Un grand troupeau de rimes vagabondes,
Et, se perdant en rêveries profondes,
Au long du soir, les chimères chassait.
Dans le foyer, la braise rougissait ;
Au fond du verre, un peu de bière blonde.
Quelques oiseaux gazouillaient à la ronde,
Et le papier de vers s'enrichissait.
Près du canal, comme une flèche vive,
Une mouette a, survolant les deux rives,
Surgi du ciel, par surprise, en riant.
Cet oiseau blanc dans la nouvelle aurore
Fait que le jour de plaisir se colore
Et d'un sourire apporté d'Orient.
Victor Hugo voit la lune
Victor Hugo confond la lune avec l’hostie,
Il aurait bien du mal, peut-être, à l’avaler.
Il parle du sacré sur un ton décalé,
Il dit que le bocage est une sacristie,
Que le faux empereur n’aura pas d’amnistie,
Que du chant d’un oiseau l’on doit se régaler...
Il écrit tout cela, poète inégalé,
Réinventant l’église et son eucharistie.
Nous aimons cette voix, cet univers qui fume
Et tremble en subissant des tempêtes d’écume ;
Nous aimons l’ironie de ce barde géant.
Nous lisons ce qu’écrit l’homme calme et terrible ;
Nous entendons frémir un écho de la bible,
Avec l’invocation de l’éternel Néant.
Louis Ménard voit une lyre
Jadis, dans mon grenier, j’ai trouvé une lyre
Capable d’émouvoir et de faire sourire
Tous ceux qui entendront ses accents caressants ;
C’est par cet instrument que mon âme respire.
Cette lyre n’est pas un monstre rugissant,
Ni l’orgue qu’on écoute en brûlant de l’encens ;
Simplement elle chante, elle amuse, elle attire,
Sans jamais se servir de charmes trop puissants.
C’est pour accompagner mes paroles sans suite :
Tantôt l’évocation d’un village charmant,
Tantôt un souvenir dont je ne sais s’il ment,
Une histoire qu’en prose autrefois j’avais dite,
À l’heure où la maison paisiblement s’endort,
Où plus léger se fait de la lyre l’accord.
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